mercredi 22 décembre 2010

TOPS 2010 (2). Top rattrapage de disques oubliés

Suite des petits bilans de fin d'année : cette fois, un choix express de certains disques écoutés en 2010 dont je n'ai pas pris le temps de parler. Parce qu'ils sont parus avant que ce blog n'existe. Parce que je les ai laissés filer... Parce que, pour certains, sans être parfaits de bout en bout, ils méritaient tout de même d'être cités...
Un bilan de rattrapage en fait, en complément de mon top à venir.

10. Born Ruffians - "Say It"
Un disque direct : voilà ce qu'on peut dire de "Say It". Avec le second album de ces canadiens emmenés par Luke Lalonde, on est dans un pur plaisir rock basique mineur : batterie bien en place, et basse tricoteuse, que survole la voix expressive et élastique de Lalonde.
Une formule d'une simplicité biblique génératrice de réjouissantes embardées post-ados (What to Say) malheureusement pas tenues tout le long, la faiblesse de l'album. Mais avouons que par moments la simplicité fait du bien. (Warp)

9. Holly Miranda - "The Magician's Private Library" Passée assez inaperçue dans la profusion de pop féminine indé cette année, voici le premier disque de Holly Miranda, petite protégée de David Sitek, grand manitou-producteur. Un album atmosphérique assez recommandable où la jeune femme impose sa voix indolente, entre le magnétisme d'une Hope Sandoval et les inflexions de Cat Power, sur la production impec et stylée de maître Sitek.
Un paysage déjà connu des habitués de dream pop, mais qui, malgré une langueur certaine, recèle assez de charme et de classe (Waves) pour mériter l'attention des amateurs. (XL Recordings) deezer et spotify

8. Neil Young -"Le Noise"
Allez savoir pourquoi j'ai traîné pour écouter ce nouvel album du canadien, peut-être par indifférence de passage. Quel tort car même sans être inconditionnel du Loner, il faut admettre que le bonhomme est d'une intégrité rare dans le paysage musical. Ce nouvel opus nous montre que s'il n'en reste qu'un, ce sera peut-être lui.
La production de Daniel Lanois aidant, notre cowboy déploie toute la singularité de son rock rugueux, comme tenu par le seul fil de sa voix unique. Une ballade hantée en "Neil Youngland" illuminée de moments de grâce, comme ce "Love And War" qu'on pourrait croire sortie de "Harvest". Leçon : ne pas négliger les vétérans. (Reprise/WEA)

7. Foals - "Total Life Forever"
Suis-je normal, dites ? Peu convaincu par le premier essai de rock scolaire de Foals (Antidote), leur deuxième opus me séduit plus alors que pour beaucoup ailleurs c'est plutôt l'inverse. Allez comprendre.
Une pop architecturée parfois alambiquée, genre campus pop intellectuelle/Vampire Weekend torturés, et qui fonctionne par intermittences sur leur inégal album. Mais quand ça débouche sur des petites perles envoûtantes et inspirées comme "Spanish Sahara" on se dit qu'il faudra bien surveiller les jeunes anglais de Foals à l'avenir. (Warner)

6. Seeland -"How To Live?"
Ce disque ne doit sa présence ici que grâce au radar musical surpuissant de l'ami Benoît (Hop Blog, Des Chips et du Rosé, Pop Revue Express).
Un album résultant de la réunion de Tim Felton & Billy Bainbridge, deux membres respectifs des groupes Broadcast et Plone.
Aérien, allègre et bénéficiant d'un son clair de synthés rétro-futuristes proposant dix vignettes electro-pop vintage vitalisantes à la classe so british et aux vocaux élégants. Un exemple type de ce que devrait être toute pop intelligente digne de ce nom. (LoAf)
Et merci Benoît, en passant.
5. Local Natives - "Gorilla Manor"
Encore un disque sorti il y a longtemps, à la toute fin 2009 d'ailleurs, et finalement écouté souvent en 2010 même si je n'en parlais pas. Le gang californien de Taylor Rice est une des bonnes surprises sympatoches de l'année dûe à la spontanéité et l'énergie communicative de leur alternatives pop songs, entre choeurs à la Fleet Foxes et Vampire Weekend plus partageurs.
De fort réjouissants mini-hymnes, (Airplanes, Wide Eyes) attachants même dans leur maladresse occasionnelle. Marqueront-ils l'histoire de la pop indie ? Qu'importe, on n'en est pas encore là, on savoure juste en souriant. (Infectious Music)

4. Get Well Soon - "Vexations"
On va me dire que leur premier LP était plus réussi. Mais que voulez-vous, j'ai un faible pour la pop romantique à tendance grandiloquente de l'allemand Konstantin Gropper (rien que ce nom, quand même). On va aussi me dire qu'il aurait dû varier les ambiances, son recueil de chansons graves souffrant peut-être d'une certaine monochromie mélancolique.
Mais n'importe, la démarche artistique est bien là, portée par sa magnifique voix, et les titres les plus rythmés (Seneca's Silence) s'avèrent d'authentiques perles addictives. Somptueuse pop torturée, théâtrale et romantique aux arrangements classieux : du style comme j'aime. (City Slang/V2)
3. The Radio Dept. - "Clinging To A Scheme"
On a parfois tort de remettre à la saint-glinglin l'écoute d'un disque. Ça m'aurait évité de succomber six mois trop tard à la pop brumeuse et lumineuse à la fois de cette attachante formation suédoise (merci la piqûre de rappel du Top des Blogueurs, vous voyez; ça sert).
Le troisième album de The Radio Dept., ce sont une dizaine de compositions délicates d'inspiration shoegaze, qui sonnent parfois comme des Smiths ou des Fied Mice nordiques. Et qui même sans le filtre de la nostalgie d'époque, rayonnent d'une douce nostalgie confortable et procurent un radieux et salvateur moment musical, comme un jour de soleil en plein hiver. (Labrador)
spotify

2. Beach House - "Teen Dream"
Pourtant, j'ai dû les entendre vite fait chez Lenoir, ou lire sans retenir du bien de cet album, à moins que ce ne soit cette pochette transparente qui m'ait perdu.
Enfin, avouons : je suis passé à côté de "Teen Dream" troisième livraison du duo Beach House, Alex Scally-Victoria Legrand (oui, oui, la nièce de Michel...). C'eût été dommage : une vraie grâce dans ces complaintes ouvragées, pop songs faussement discrètes au lyrisme pourtant présent (l'impeccable Zebra) entre douceur mélancolique et jubilation du spleen, où rayonne la voix profonde et troublante de Victoria.
Un disque parcouru par un irrésistible son de guitare rêveuse, qui rappellera les grandes heures du culte Duritti Column.  
Gracieux, on l'a bien dit. (Bella Union)
deezer et spotify

AND THE WINNER IS :

1. Freelance Whales -"Wheathervanes"
Alors là, honte à moi : j'avais entendu il y a des mois un titre ou deux vite fait, prévu d'en parler après écoute complète ... qui ne s'est pas faite. Et j'ai oublié les Freelance Whales. Pourtant, l'exemple même de pop radieuse pour un disque paru en ... 2009 ! Il n'est pourtant pas trop tard pour succomber à la simplicité de ce bonbon musical qui aurait dû faire plus parler de lui cette année.
Folk électro-acoustique craquante avec tendre banjo pour cet album d'une grande fluidité et d'une vraie luminosité, signé d'un jeune groupe indie, sorte d'Avi Buffalo urbain aux mélodies fondantes mené par Juliah Dadone. Trop gentil ? Pas le groupe du siècle ? Tant pis, quand on est touché, on ne juge pas. On aime, c'est tout. Et vive les baleines ! (Frenchkiss/Mom & Pop)



Vous retrouverez un titre de chaque album (sauf Neil Young, Foals et Seeland en vidéo) sur cette Playlist :

Et bientôt, la fin de la série avec : Mon Top 2010.

2 commentaires:

  1. J'adore Freelance Whales et j'espère bien les voir en février. En plus, en première partie, c'est Broken Records que j'aime beaucoup aussi!
    Meilleurs vouex!

    RépondreSupprimer
  2. Merci de ton passage et je te souhaite de voir les Freelance Whales en live cher mmarsu, d'autant que j'avais entendu dire que le groupe n'avait pas un succès démesuré.
    Donc, tant mieux s'ils font quand même des tournées, c'est bon signe...

    Et meilleurs voeux aussi à toi ;-)

    RépondreSupprimer