
Être dans la peau d'un festivalier de La Rochelle, c'est surtout question d'organisation, d'équipement (vive le sac à dos et gare à la chaleur!) et gestion du temps (avant et pendant les files d'attente). Une fois bien assimilées ces règles de base, reste le choix des films eux-même : un muet précieux de Buster Keaton ou une avant-première inédite ? Un film scénarisé par Jean-Claude Carrière ou une rareté de David Lean ?
Une chose est sûre : faire confiance à ses envies du moment sans avoir peur de trop se tromper, vu l'embarras du choix sans trop prévoir à l'avance, en laissant faire le bouche-à-oreille et la dernière minute...




L'occasion de vous entretenir vite fait de certains films vus en avant-première, ce qui ne signifie pas forcément que le bonheur soit au bout. Pas sympa de dire du mal, mais avouons une impression mitigée, pour pas dire de déception pour certains, malgré le plaisir de les avoir vus en projection avant leur sortie française à la rentrée prochaine...
Passe encore de ne pas être bien emballé par "Les Bien-Aimés", dernier-né de Christophe Honoré, cinéaste qui ne m'a jamais franchement convaincu, sentiment très perso mais persistant.

Comme me disait une dame croisée plus tard : "C'est toujours pareil les films d'Honoré : il nous a refait le coup des "Chansons d'Amour!" Bien vu, sauf une seule chose : une Chiara Mastroanni hyper-rayonnante filmée avec amour, heureusement pour le film qu'elle soit là.

Sortie le 24 août

Sujet fort mais plutôt rebattu, vision compatissante mais pas originale (de Maupassant à la série TV "Maison Close"), le film s'enferre dans une suite de tableaux naturalistes et un ennui "auteuriste" persistant. Dommage pour la troupe de jeunes comédiennes valeureuses (dont Céline Salette) qui ne suffit pas à animer cet étalage de chair triste, cette morbidité languissante qui dessert à la longue le projet.

Sortie le 21 septembre

Pas que "Melancholia" soit le grand film que certains ont cru voir. Mais, par comparaison, le dernier opus du souvent tapageur Lars Von Trier, fable allégorique sur la (sa) dépression, aux airs de fin du monde baignée par la musique de Wagner, témoigne d'une beauté plastique et d'une maîtrise de réalisation assez bluffantes.
Étrange film où les deux parties sont très différentes voire plutôt inégales... La première avec une Kirsten Dunst troublante est un règlement de comptes familial plus noir encore que "Festen", alors que la seconde qui oppose les deux soeurs (une étonnante Charlotte Gainsbourg) va à la fois au coeur du sujet (comment accepter l'inéluctable?) quitte à s'empêtrer dans un suspense S.F. apocalyptique plus conventionnel, un peu attendu.
Mais ce diable de danois sous influence du romantisme allemand fournit là, non le vrai choc attendu, mais peut-être un de ses films les plus personnels, chose assez rare pour être relevée.

Mais ce diable de danois sous influence du romantisme allemand fournit là, non le vrai choc attendu, mais peut-être un de ses films les plus personnels, chose assez rare pour être relevée.
Sortie le 10 août
Bon, fin de cette chronique - j'espère pas trop négative - sur les relatives déceptions, en plus il n'y a pas que les avant-premières à La Rochelle.
La prochaine fois, un coup d'oeil sur les petits... non les grands plaisirs glanées ici ou là, découvertes ou classiques mélangés. Ici, on n'a que l'embarras du choix !
(billet rédigé le 6 juillet mais par manque de temps, mis en ligne le 7 juillet)
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