mercredi 6 juillet 2011

FESTIVAL LA ROCHELLE épisode 2, la suite

Houlà, déjà quasiment à mi-parcours et comme chaque année, à peine le temps de souffler parmi cette avalanche de films en tous genres qui s'offre au spectateur !

Être dans la peau d'un festivalier de La Rochelle, c'est surtout question d'organisation, d'équipement (vive le sac à dos et gare à la chaleur!) et gestion du temps (avant et pendant les files d'attente). Une fois bien assimilées ces règles de base, reste le choix des films eux-même : un muet précieux de Buster Keaton ou une avant-première inédite ? Un film scénarisé par Jean-Claude Carrière ou une rareté de David Lean ?

Une chose est sûre : faire confiance à ses envies du moment sans avoir peur de trop se tromper, vu l'embarras du choix sans trop prévoir à l'avance, en laissant faire le bouche-à-oreille et la dernière minute...

Deux, trois images saisies au vol : un Jean-Claude Carrière tout sourire déambulant près des files d'attente en pantalon vert sur lequel s'était posée une coccinelle (!) ; un Bertrand Bonello qui n'en croyait pas ses yeux de voir une salle archi-comble pour la projection de son film ; ou une Chiara Mastroianni désarmante de naturel aux côtés de Christophe Honoré pour "Les Bien-Aimés", leur dernier film en commun.












L'occasion de vous entretenir vite fait de certains films vus en avant-première, ce qui ne signifie pas forcément que le bonheur soit au bout. Pas sympa de dire du mal, mais avouons une impression mitigée, pour pas dire de déception pour certains, malgré le plaisir de les avoir vus en projection avant leur sortie française à la rentrée prochaine...

Passe encore de ne pas être bien emballé par "Les Bien-Aimés", dernier-né de Christophe Honoré, cinéaste qui ne m'a jamais franchement convaincu, sentiment très perso mais persistant.

Pas de surprise donc : malgré un casting fourni (Deneuve et sa fille Chiara, Ludivine Sagnier, les inattendus Milos Forman et Michel Delpech [!]) et malgré la folie-douce festive des situations et dialogues, difficile de croire à cette histoire bancale et à ces personnages improbables chantant leur malheurs joués par des acteurs souvent inégaux, Miss Sagnier en tête, pas crédible. Difficile en fait de trouver ce cinéma post-post nouvelle vague vraiment novateur.

Comme me disait une dame croisée plus tard : "C'est toujours pareil les films d'Honoré : il nous a refait le coup des "Chansons d'Amour!" Bien vu, sauf une seule chose : une Chiara Mastroanni hyper-rayonnante filmée avec amour, heureusement pour le film qu'elle soit là.

Le reste pour moi, c'est plus du Lelouch que du Jacques Demy, désolé Christophe...

Sortie le 24 août




Malheureusement, c'est un peu le même cas pour "L'Appolonide, souvenirs de la maison close" du sérieux Bertrand Bonello. Le nouveau film de l'auteur de "De la guerre" se veut le portrait d'une maison close au tournant du XXème siècle. De la place de la prostituée, mais aussi celle de la femme et de la sexualité dans la société.

Sujet fort mais plutôt rebattu, vision compatissante mais pas originale (de Maupassant à la série TV "Maison Close"), le film s'enferre dans une suite de tableaux naturalistes et un ennui "auteuriste" persistant. Dommage pour la troupe de jeunes comédiennes valeureuses (dont Céline Salette) qui ne suffit pas à animer cet étalage de chair triste, cette morbidité languissante qui dessert à la longue le projet.

Logique ensuite lorsqu'on apprend du pourtant sympathique Bonello lors de sa présentation, que ce film lui avait donné un mal fou, un sentiment hélas partagé par le spectateur. Oui, dommage...

Sortie le 21 septembre



Finalement, l'ultime film de ce trio d"exclusifs" ne s'en sort pas si mal.
Pas que "Melancholia" soit le grand film que certains ont cru voir. Mais, par comparaison, le dernier opus du souvent tapageur Lars Von Trier, fable allégorique sur la (sa) dépression, aux airs de fin du monde baignée par la musique de Wagner, témoigne d'une beauté plastique et d'une maîtrise de réalisation assez bluffantes.

Étrange film où les deux parties sont très différentes voire plutôt inégales... La première avec une Kirsten Dunst troublante est un règlement de comptes familial plus noir encore que "Festen", alors que la seconde qui oppose les deux soeurs (une étonnante Charlotte Gainsbourg) va à la fois au coeur du sujet (comment accepter l'inéluctable?) quitte à s'empêtrer dans un suspense S.F. apocalyptique plus conventionnel, un peu attendu.

Mais ce diable de danois sous influence du romantisme allemand fournit là, non le vrai choc attendu, mais peut-être un de ses films les plus personnels, chose assez rare pour être relevée.

Sortie le 10 août



Bon, fin de cette chronique - j'espère pas trop négative - sur les relatives déceptions, en plus il n'y a pas que les avant-premières à La Rochelle.
La prochaine fois, un coup d'oeil sur les petits... non les grands plaisirs glanées ici ou là, découvertes ou classiques mélangés. Ici, on n'a que l'embarras du choix !

(billet rédigé le 6 juillet mais par manque de temps, mis en ligne le 7 juillet)

le Festival en vidéo

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire