vendredi 11 février 2011

LADIES'S SONGS. Marianne Faithfull, Julia Stone, Karen Elson

Une petite sélection musicale, exercice que j'avais un peu abandonné ces temps-ci, pour un rapide tour d'horizon musical de quelques artistes féminines, parfois piochée dans l'actualité, parfois non ... alors que se profile à l'horizon le nouveau PJ Harvey...

Celle qui fut l'égérie stonienne des 60's, la Sister Morphine des 70's et depuis icône indiscutable du rock, Dame Marianne Faithfull continue, toute légende vivante qu'elle soit, à publier fort régulièrement des albums.

Mais qui peut prendre plaisir à écouter ses disques récents qui peinent à renouer avec la magie de ses "Broken English" ou "Strange Weather" de la grande époque ? Et ce n'est pas son cru 2011, "Horses and High Heels", disque peu inspiré au bluesy-rock pataud et aux accents stoniens paresseux, qui va répondre à la question.

Réussissant même à banaliser sa voix inimitable, ce disque ennuyeux et vieillot, entre nouveaux titres laborieux (que fait ici Laurent Voulzy ?) et reprises sans saveurs dignes d'un banal Joe Cocker est juste à mettre de côté. Le tout produit sans idées par Hal Willner et la présence d'un transparent Lou Reed à la guitare n'y changeant rien.

On sait que Lady Marianne survit à tout, elle survivra à cet album inutile. Mais une telle personnalité (et voix) mériterait une autre équipe pour mieux la servir ... sans parler de cette pochette qui bat en mauvais goût celle des Cocorosie de l'an dernier.

Marianne Faithfull. "Horses and High Heels" (Naïve) paru le 31 janvier écoute sur Spotify



Changement de style avec le timbre de voix enfantin de Julia Stone, la soeur du duo Angus & Julia Stone qui avec leur dernier album s'est offert en 2010 un joli succès public.
D'ou peut-être la raison de la publication de son premier album "The Memory Machine" ? Car cet opus solo a en fait été enregistré avant la publication de "Down The Way".

On y retrouve les mêmes ballades intimistes à l'atmosphère feutrée que celles chantées sur leur album commun, le tout servi sur des arrangements soignés d'un classicisme presque conformiste.

Des complaintes folk qui souvent charment (la jolie Maybe, l'allègre Catastrophe!) et irritent parfois un brin quand le spleen trop sentimental, la juvénilité de la voix et son affectation de femme-enfant l'emportent (What's Wrong With Me, justement...)

Une collection de bonbons doux-amers éminemment suaves, mais à l'enrobage parfois trop sucre-aigrelet. Pas une "Catastrophe" pour reprendre un de ses titres, mais Julia Stone en jeune cuisinière folk n'a pas encore complètement le dosage de ses ingrédients, ni l'entière maîtrise de sa recette. Mais voulez-vous y goûter tout de même ?

Julia Stone. "The Memory Machine" (Discograph) paru le 7 février écoute sur Spotify

2 titres en écoute sur la Playlist Automne-Hiver




Encore un premier album, mais pas le même univers avec "The Ghost Who Walks".
Le premier opus de Karen Elson sorti l'an dernier mais découvert ici tardivement (merci Rebecca Manzoni, le mmarsup et esprits critiques) par la grâce d'un seul titre, l'atmosphérique chanson-titre avec son ambiance 70's et cet orgue hanté ...comme si Mazzy Star chantait du Nancy Sinatra.

L'album dans son ensemble est d'une tonalité un peu différente, plus country-blues revisité, car la belle rousse est non seulement top-model star des podiums, mais ausi Madame Jack "White Stripes" White à la ville. Trop facile alors quand on est compagne d'une star de l'indie-rock de se lancer dans la musique ?

Pourtant la majorité des compositions est signé de la demoiselle et sa voix expressive, soigneusement mise en valeur par son producteur de mari, est bien de celles qui font les délices de l'indie music.

Si "The Ghost Who Walks" ne renouvelle pas la grammaire du genre, on peut prendre un plaisir évident à cette relecture des standards folk-country bien dans la logique des travaux de Jack White, moins un moderniste qu'un revivaliste respectueux.

Si mes oreilles sont plus accrochées par une poignée d'indie-pop songs atmosphériques (The Truth Is On The Dirt, Pretty Babies, 100 Years From Now et son côté néo-Kurt Weill) que par l'aspect plus roots, cette échappée revisitée au pays des slide guitar et violons country ne manque pas de grâce avec ces ballades qui parfois ressuscitent les Cowboy Junkies d'heureuse mémoire...

Et, tiens, me voilà surpris à réécouter encore le titre "The Ghost Who Walks". Doux fantôme...

Karen Elson. "The Ghost Who Walks" (XL Recordings) ♥♥ paru le 25 mai 2010 écoute sur Spotify et Deezer

2 titres en écoute sur la Playlist Automne-Hiver

3 commentaires:

  1. contente que tu parles de Karen Elson, j'ai bcp aimé son album , mais il est réellement passé inaperçu en général...

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  2. @Ma mère : oui, même si je suis bien loin d'être le blogueur le plus rapide du net, cet album a mis bien longtemps pour parvenir à mes oreilles... l'essentiel étant que je l'ai enfin entendu et qu'il trouve grâce à mes oreilles ;-)

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  3. Oui la magie n'y est plus, a tel point qu'une nouvelle sortie Faithfull laisse de marbre. Même le double avant dernier est passé sans frisson. Par contre, j'avais super aimé sa collaboration avec Beck. Il lui faut du jeune, qu'elle évite la réunion de petis vieux complaisants. Tu évoques "sister morphine"..quelle version !!! et Sad Lisa ??
    La famille Stone, j'ai hate d'écouter son disque solo, le dernier m'a saoulé, ils étaient tellement émouvants dans leur marge initiale, ils ressortent tout sur eux, y'a des pubs etc etc.. trop glucosé, trop produit, plus délicat du tout (je sens la même dérive avec Gregory and the hawk)

    Donc Karen Elson à fond. Un gros disque.

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