mardi 12 juillet 2011

PAUSE ESTIVALE

Un rapide petit mot pour vous informer que le blog est en pause d'été. Certainement une semaine au moins, voire deux, l'occasion de voir un peu la famille et de se remettre de la fatigue de fin de Festival de la Rochelle, la Nuit Blanche de fin n'aidant pas.
Tiens d'ailleurs, le Festival, parlons-en : même pas pris le temps de vous livrer les deux dernières chroniques à peine esquissées durant le Festival pour vous tenir au courant de la fin de l'évènement.

Dès mon retour aux affaires, vous devriez peut-être les lire en entier, à moins que d'ici là, d'autres évènements ne les aient déjà chassées de mon esprit. À bientôt, donc.

mercredi 6 juillet 2011

FESTIVAL LA ROCHELLE épisode 2, la suite

Houlà, déjà quasiment à mi-parcours et comme chaque année, à peine le temps de souffler parmi cette avalanche de films en tous genres qui s'offre au spectateur !

Être dans la peau d'un festivalier de La Rochelle, c'est surtout question d'organisation, d'équipement (vive le sac à dos et gare à la chaleur!) et gestion du temps (avant et pendant les files d'attente). Une fois bien assimilées ces règles de base, reste le choix des films eux-même : un muet précieux de Buster Keaton ou une avant-première inédite ? Un film scénarisé par Jean-Claude Carrière ou une rareté de David Lean ?

Une chose est sûre : faire confiance à ses envies du moment sans avoir peur de trop se tromper, vu l'embarras du choix sans trop prévoir à l'avance, en laissant faire le bouche-à-oreille et la dernière minute...

Deux, trois images saisies au vol : un Jean-Claude Carrière tout sourire déambulant près des files d'attente en pantalon vert sur lequel s'était posée une coccinelle (!) ; un Bertrand Bonello qui n'en croyait pas ses yeux de voir une salle archi-comble pour la projection de son film ; ou une Chiara Mastroianni désarmante de naturel aux côtés de Christophe Honoré pour "Les Bien-Aimés", leur dernier film en commun.












L'occasion de vous entretenir vite fait de certains films vus en avant-première, ce qui ne signifie pas forcément que le bonheur soit au bout. Pas sympa de dire du mal, mais avouons une impression mitigée, pour pas dire de déception pour certains, malgré le plaisir de les avoir vus en projection avant leur sortie française à la rentrée prochaine...

Passe encore de ne pas être bien emballé par "Les Bien-Aimés", dernier-né de Christophe Honoré, cinéaste qui ne m'a jamais franchement convaincu, sentiment très perso mais persistant.

Pas de surprise donc : malgré un casting fourni (Deneuve et sa fille Chiara, Ludivine Sagnier, les inattendus Milos Forman et Michel Delpech [!]) et malgré la folie-douce festive des situations et dialogues, difficile de croire à cette histoire bancale et à ces personnages improbables chantant leur malheurs joués par des acteurs souvent inégaux, Miss Sagnier en tête, pas crédible. Difficile en fait de trouver ce cinéma post-post nouvelle vague vraiment novateur.

Comme me disait une dame croisée plus tard : "C'est toujours pareil les films d'Honoré : il nous a refait le coup des "Chansons d'Amour!" Bien vu, sauf une seule chose : une Chiara Mastroanni hyper-rayonnante filmée avec amour, heureusement pour le film qu'elle soit là.

Le reste pour moi, c'est plus du Lelouch que du Jacques Demy, désolé Christophe...

Sortie le 24 août




Malheureusement, c'est un peu le même cas pour "L'Appolonide, souvenirs de la maison close" du sérieux Bertrand Bonello. Le nouveau film de l'auteur de "De la guerre" se veut le portrait d'une maison close au tournant du XXème siècle. De la place de la prostituée, mais aussi celle de la femme et de la sexualité dans la société.

Sujet fort mais plutôt rebattu, vision compatissante mais pas originale (de Maupassant à la série TV "Maison Close"), le film s'enferre dans une suite de tableaux naturalistes et un ennui "auteuriste" persistant. Dommage pour la troupe de jeunes comédiennes valeureuses (dont Céline Salette) qui ne suffit pas à animer cet étalage de chair triste, cette morbidité languissante qui dessert à la longue le projet.

Logique ensuite lorsqu'on apprend du pourtant sympathique Bonello lors de sa présentation, que ce film lui avait donné un mal fou, un sentiment hélas partagé par le spectateur. Oui, dommage...

Sortie le 21 septembre



Finalement, l'ultime film de ce trio d"exclusifs" ne s'en sort pas si mal.
Pas que "Melancholia" soit le grand film que certains ont cru voir. Mais, par comparaison, le dernier opus du souvent tapageur Lars Von Trier, fable allégorique sur la (sa) dépression, aux airs de fin du monde baignée par la musique de Wagner, témoigne d'une beauté plastique et d'une maîtrise de réalisation assez bluffantes.

Étrange film où les deux parties sont très différentes voire plutôt inégales... La première avec une Kirsten Dunst troublante est un règlement de comptes familial plus noir encore que "Festen", alors que la seconde qui oppose les deux soeurs (une étonnante Charlotte Gainsbourg) va à la fois au coeur du sujet (comment accepter l'inéluctable?) quitte à s'empêtrer dans un suspense S.F. apocalyptique plus conventionnel, un peu attendu.

Mais ce diable de danois sous influence du romantisme allemand fournit là, non le vrai choc attendu, mais peut-être un de ses films les plus personnels, chose assez rare pour être relevée.

Sortie le 10 août



Bon, fin de cette chronique - j'espère pas trop négative - sur les relatives déceptions, en plus il n'y a pas que les avant-premières à La Rochelle.
La prochaine fois, un coup d'oeil sur les petits... non les grands plaisirs glanées ici ou là, découvertes ou classiques mélangés. Ici, on n'a que l'embarras du choix !

(billet rédigé le 6 juillet mais par manque de temps, mis en ligne le 7 juillet)

le Festival en vidéo

vendredi 1 juillet 2011

FESTIVAL. Le ciné de La Rochelle, c'est parti !

La date rituelle est arrivée, l'été est déjà là et la grande course pour un super marathon d'images va reprendre son cours. Chouette, le Festival International du Film de La Rochelle, 39ème du nom a démarré !

L'année dernière déjà, je vous avais servi un laïus expliquant pourquoi l'activité de ce modeste blog risquait d'être ralentie durant ces dix jours de folie. La vieille histoire du four et du moulin : difficile de voir des films et d'écrire dessus en même temps, trouver le temps de dormir, etc...
à lire ici pour les amnésiques

Donc, plus souvent Blake est dans les salles, les files d'attentes ou les avant-premières, donc moins il pourra être sur le net ou derrière l'écran du PC. ... Tiens, la Delonmania qui fait parler de soi à la troisième personne est en train de me gagner, attention.

Ceci dit, j'essaierai de vous toucher un mot rapide des films que j'aurais vu, qu'il s'agisse de rétrospectives (David Lean ou Jean-Claude Carrière) de films inédits en exclusivité (Christophe Honoré ou Lars Von Trier) ou d'hommages (Bertrand Bonello, Mahamat Saleh-Haroun)
à lire ici aussi

Et avouons que la fête a bel et bien commencé dès cette soirée d'ouverture bondée de monde où j'ai bien cru ne pas avoir de place vu l'affluence, avec la présentation en avant-première de "Habemus Papam" le dernier Nanni Moretti en présence (excusez du peu) de Michel Piccoli, vieil habitué de La Rochelle.

Fable loufoque sur un pape fraîchement nommé refusant d'assumer sa fonction, le dernier-né de l'ami italien Moretti avec son joli point de départ, ménage de jolis moments de comédie, voire de burlesque pur en s'immisçant dans le quotidien de cardinaux en conclave désignant un obscur outsider manifestement pas à la hauteur de la tâche.
Rôle en or pour un Michel Piccoli fabuleux de trouble et habité par le doute, grand acteur du début à la fin.

Admettons quand même que la rencontre de l'athée Moretti et du Vatican ne donne pas lieu à la charge anti-religion qu'on pouvait attendre. Plutôt à une comédie douce-amère sur la dépression et le renoncement, très souvent drôle et humaine mais qui, une fois posée son postulat, jette un regard plus tendre que vachard sur le monde catholique, ces cardinaux grands enfants attardés ou ce petit monde dérisoire vu comme un grand pensionnat coupé de l'extérieur.

Balade
parfois pertinente quand elle compare l'église et le Vatican au monde du spectacle, mais où l'acteur Moretti, en psy appelé à la rescousse (!) manque souvent de supplanter le pape fugueur au risque de perdre celui-ci de vue et du coup son sujet.

Mais un Moretti, même mineur, reste toujours un moment sympathique et donne de quoi mettre en appétit pour les reste des festivités. À vous de vous faire votre opinion lorsque le film sortira en salles le 7 septembre prochain :


Maintenant, c'est donc parti. Immergeons-nous dans les salles avec curiosité et jubilation, goût de la découverte et joie des retrouvailles. C'est l'été, le cinéma, les vacances. Le temps du plaisir...



Festival du Film de La Rochelle, le site