dimanche 5 décembre 2010

MEMORY OF THE 80's, the return (14). Ultravox


Alors que décembre est bien là et que les blogueurs musicaux s'affairent à peaufiner leur palmarès et tops de fin d'année, voilà que réapparaît temporairement la rubrique "Memory of the 80's", un peu laissée en sommeil ces temps-ci.
Passera-t-elle d'ailleurs l'année à venir ? C'est à voir ...
En attendant, la vieillerie déterrée a de bonnes chances d'aggraver ma réputation "d'accro aux eighties" - tant pis, c'est trop tard maintenant ! - puisque c'est bien un authentique poids lourd années 80 qui s'avance avec ce titre paru en 1982, titre avec lequel je les avais découverts :


Hé oui : Ultravox, ou le cauchemar officiel désigné des amateurs de vrai rock à l'époque ... Ultravox et sa synth-pop qui n'avait pas peur de l'emphase ... Ultravox qui ne craignait pas de proposer des clips à l'esthétique rétro qui fait sourire maintenant... Ultravox qui n'avait peur de rien, surtout pas du ridicule :



Emmenée par son second leader historique Midge Ure, la formation, à l'origine créée par John Foxx dans les mid-seventies sous le premier nom d'Ultravox!, affichait pour sa seconde vie une croyance absolue dans les vertus de sa pop synthétique aux envolées lyriques.
Ils allaient même contribuer à définir en grande partie le son de l'époque, synthés clignotants affichés obstensiblement, et lyrisme grandiloquent assumé. Sans oublier un goût pour les poses esthétiques, le must du néo-romantisme à tout crin du moment. Du genre : "Oublions la crise à coups de poses d'élégants et de clips comme si on était au cinéma", comme le très emblématique "Vienna" pour leur tube de 1980 :



Du risque de trop aimer le néo-glamour, jusqu'à tomber dans le kitsch. Je raille, je raille, mais de grands souvenirs de pré-ado restent attachés à leur troisième album "Quartet" de 1982 dont est extrait "Reap The Wild Wind", ritournelle pop synthétique entêtante.
Une vraie machine à remonter le temps personnelle, un exemple de vignettes synth-pop à la production rutilante signée George Martin - oui, celui des Beatles ! - avec des titres aussi subtils et poétiques que (en V.F approximative) : "Récoltons le vent sauvage", Mienne pour la vie", "Quand le cri s'atténue" ou ces "Visions en bleu"*, summum de la théâtralité pompière assumée du groupe, là encore, quel clip :


Mais si tout cela accuse un peu le poids des ans, rien de plus rafraîchissant que le premier degré absolu et l'absence de dérision de Midge Ure et ses compères ; surtout quand on connaît le côté "écossais rustaud" du personnage au physique et à l'emphase de ténor d'opéra pas avare de son talent (si, si...).
Un artisan en grande partie responsable du carton intégral "Fade To Grey" pour Visage et son (à peine) chanteur Steve Strange, porte-manteau néo-romantique ayant abusé du mascara.

Midge Ure fut aussi co-instigateur avec Bob Geldof du Live Aid avec "Do They Know It's Christmas" (nos oreilles préfèrent peut-être l'oublier) ou joua les élégants - uniquement à la scène - avec le bassiste dandy Mick Karn échappé de Japan le temps d'un synthétique single en 1983 :



Avouons qu'il est souvent difficile de réentendre les productions néo-romantiques d'Ultravox sans légèrement sourire, mais n'était-ce pas déjà le cas à l'époque ?

Et j'ai toujours trouvé, à l'inverse de la critique qui parle de leur son froid, qu'ils avaient développé les synthés les moins glaciaux et les plus chaleureux de l'époque, mêlé à un son de claviers immédiatement reconnaissable, tout ça moins ridicule que leur son de guitares "heavy" terriblement daté.

Enfin, tout en faisant mon malin, je suis assez attaché au souvenir d'Ultravox.
Le trio que forme "Vienna" (1980), "Rage In Eden" (1981) et "Quartet" (1982) donne un bon aperçu de la production la plus représentative du groupe avant leur futur déclin et inévitable implosion, après le gros succès de "Lament" en 1984 :























Sans vouloir forcément les réhabiliter, ils font partie des vieux dossiers qui traînent chez tout un chacun, d'où leur présence obligée dans ces pages.

Mais sachez juste que ce dinosaure 80's compte parmi ses admirateurs secrets (à part votre serviteur) le très fréquentable journaliste rock Hugo Cassavetti, complice de Bernard Lenoir et un certain Dominique A (à droite) qui ne s'en cache pas, même s'il l'ébruite peu (à lire sur son site web)

Tracklist :
1. Reap The Wild Wind
2. Serenade
3. Mine For Life
4. Hymn
5. Visions In Blue
6. When The Scream Subsides
7. We Came To Dance
8. Cut And Run
9. The Song (We Go)

Pour revisiter "Quartet", allons chez Deezer ou Spotify

Reap The Wild Wind, Vienna, Visions In Blue et After A Fashion sur la Mini Playlist 80's

* En VO, respectivement : "Reap The Wild Wind", "Mine for Life", "When The Scream Subsides", "Visions In Blue".

Ultravox.org

4 commentaires:

  1. De ce groupe, je n'ai en tête que "dancing with tears in my eyes", que j'avais totalement oublié et qui, grâce à toi, m'est revenu en mémoire. Nostalgie, quand tu nous tiens...

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  2. Certes, Ultravox apparaît daté, mais pourquoi occulter le meilleur album, "Lament", avec des sons beaucoup moins synthé et d'approche beaucoup plus réussi ? Et pour info, " A mine for life" signifie "une mine pour la vie" et parle de la condition des mineurs, ce qui a un peu plus de sens que la traduction que tu évoques...

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  3. Ah non, je deviens accroc à tes travelling arrières 80's et tu veux arréter !! on a besoin de toi, en plus de toutes les nouveautés que tu affiches.
    En relisant ta chronique, je m'aperçois que j'ai hommis Dominique A dans mes influences 80's récentes. A force de le citer tout le temps, je l'ai zappé cette fois-ci.
    Bref, je trouve tes pages très pertinentes, alternant nouveautés et révisions.. un voyage intemporel.
    Je ne connaissais rien d'Ultravox.

    Charlu

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  4. @ lolabebop : c'est vrai, leur succès grand public, c'est "Dancing With Tears in My Eyes..." en 1984 mais je l'ai épargné à tout le monde, car vraiment, ça a trop mal vieilli (et je l'ai trop entendu). Ravi quand même d'avoir réactivé des souvenirs chez toi, Lola. Amitiés...

    @anonyme : en fait, si j'ai passé sous silence "Lament" , c'est parce que je suis plus attaché à "Quartet", c'est très perso. Et à mon goût, "Lament" a encore plus mal vieilli que les autres (trop gros son, trop de guitares), je sauverai la chanson-titre et "Man of Two Worlds", mais je l'ai quand même fait figurer depuis (pour information)...
    Quant à la traduction de la chanson, c'est bien "Mine For Life" (sans le a)...ensuite, le vrai sens, c'est à voir, voici d'ailleurs le texte... Qui peut traduire, S.V.P ? :

    "A life as a stranger,
    Hands through a wire,
    Forbidden desires,
    Are mine for life.
    Looking from a spiral staircase,
    At a man with a suitcase,
    As he shades his eyes.
    Watching from a stained glass shelter,
    He bides his time and thinks,
    There must be more to life than this.
    (Chorus)
    The poet reads his words out loud,
    To a make-believe crowd,
    In the quiet of his room.
    Careful where the tears are falling,
    He closed the book and cried,
    There must be more to love than this.
    See the boy on the walkway
    Where the young have their own say,
    And it screams from the wall.
    He's writing for the hundredth time there,
    I hate it all but,
    There must be more to hate than this.
    (Chorus - Repeat 4 times and fade"

    @charlu : content de voir que mes billets te sont tellement vitaux ;-)
    Bon, je testais en fait, je vais voir si j'ai encore assez de matière pour les "Memory" pour continuer en 2011...
    Merci de ta fidélité, et amitiés...

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