
Et puis, le rythme et le ton de cet album correspondent bien à l'humeur qui fut la mienne le temps de ce break forcé. "Low": bas, down, au fond, presque électro-encéphalogramme plat.
Et comme une invitation à se plonger dans cette morosité qui nous tend les bras, ce titre d'album incitateur : "C'Mon". Venez, venez donc vous réjouir à broyer du noir avec nous.
Et comment résister quand la musique qui vous accueille est d'une douceur mélodique et cotonneuse comme une fin de soirée brumeuse ou un début de journée vaporeux ?

Et comme l'exprimait l'excellent Muffin Man : "Je plaide coupable votre honneur, coupable de n’avoir jamais écouté Low", formule que je reprends ici sans hésitation et sans vergogne s'il m'y autorise.
Si le nom du groupe m'était connu, mes oreilles ne se rappellent pas s'être vraiment posées sur certaines de leur productions.
Trop tard pour le regretter, d'autant que les approcher avec ce neuvième album est de toute beauté : un disque majestueux, envoûtant et inspiré où les titres "Witches", "$20" et "Nightingale" sonnent comme des classiques qu'on pourrait croire déjà existants.
Groupe à la formule musicale dépouillée - en témoignent des versions en acoustique à dénicher sur le net - entre électricité rock et influences country, les ballades de Low où s'épanouissent les voix hantées d'Alan Sparhawk et Mimi Parker resplendissent d'harmonie et de tension mêlées, apprivoisant la mélancolie et l'isolement pour en faire des muses bienfaisantes.
Un art retrouvé qui renoue ici, selon l'avis des spécialistes, avec leur meilleure inspiration du début pour un groupe champion du rock slowcore ressuscitant au passage les figures d'heureuse mémoire d'autres héros indé des années 90 : Slowdive, Spain, American Music Club ou encore les valeureux Red House Painters bien-aimés, entre autres.




Et sur des titres comme "$20" où le groupe dévoile sa sincérité -"My love is for free" - et "I'm nothing but heart" - je ne suis rien qu'amour - sur l'envoûtant "Nothing But Heart", long morceau de bravoure électrique

Conseil d'ami, jetez donc une oreille sur "The Trinity Session", leur premier opus de 1988 grâce à Spotify, un disque toujours aussi fascinant.

Ce n'est pas pas le moindre des mérites de cette musique idéale que de remettre doucement pied sur la planète blog tout en ravivant des souvenirs pas si oubliés finalement.
Low - Nothing but heart
Tracklist :
1. Try To Sleep
2. You See Everything
3. Witches
4. Done
5. Especially Me
6. $ 20
7. Majesty/Magic
8. Nightingale
9. Nothing But Heart
10. Something’s Turning Over

sorti le 11 avril 2011
chroniques sur Hop Blog, Les Chroniques de Charlu et évidemment, Muffin Man
Low
Hello.
RépondreSupprimerLow, les sombres héros du slowcore, avec pour compagnons de style, Red House Painters (devenu Sun Kill Moon), les oubliés Codeine...
Low possède une disco exemplaire, toujours très planante, parfois plus agressive : "The Curtain Hits The Cast" (1996), Things We Lost in the Fire (2001), "The Great Destroyer" (2005), "drums and guns" (2007) et ce derniers parmi mes préférés.....
Et "The Trinity Session" des Cowboy Junkies est un grand disque. un chef d'œuvre ???
A +
Merci Francky pour Low, d'autant que n'étant pas familiers d'eux depuis beaucoup de temps, c'est un peu dommage d'avoir ignoré un duo si talentueux.
RépondreSupprimerD'où ce modeste papier en forme d'hommage tardif mais sincère :-)