vendredi 1 juin 2012

Dead End, dernière chronique du blog

Voilà, nous y sommes. J'ai beau avoir tenté d'esquiver ou reporter inconsciemment le fait de s'y mettre, mais, même tardif, arrive un jour le moment où, après avoir pris sa décision, il faut se résoudre à l'appliquer. Malgré la tentation à l'heure où l'on doit clore ce chapitre d'un récit qui aurait pu se prolonger ou jouer encore les prolongations, ceci sera bien la fin du voyage des Chroniques de Blake.

Ce n'est pas que l'actualité culturalo-cinématographico-musicale me soit devenue indifférente, j'aime toujours découvrir de la musique,  voir des concerts, je vois juste moins de films ces temps-ci. Cela fait tout de même un certain moment qu'une routine, un manque d'envie d'animer cet espace, un désinvestissement s'étaient insidieusement installés et que ce site pointait aux abonnés absents, devenant une vitrine de plus en plus désuète. D'un blog tout horizons, Les Chroniques avaient déjà perdu en chemin les livres, les séries TV et enfin, en janvier dernier, le cinéma.

Reste la musique, morceau suffisant pour le faire vivre, me direz-vous ? Mais, là encore, la routine, un côté prévisible (le marché indé est déjà bien servi côté blogs) ont insidieusement grippé la machine. Quand le manque de temps s'ajoute à l'impression de tourner en rond, de radoter, à la difficulté de faire face à un rythme effréné de sorties en devenant moins pertinent, sans doute aussi une actualité musicale moins palpitante à mes yeux, dur de conserver son élan, de continuer à s'y reconnaître.

Peut-être trop exigeant avec moi-même m'a-t-on reproché, mais avec le sentiment de m'être déjà pleinement exprimé, avant d'ennuyer tout le monde, je décide de clore ici le petit bout de chemin des Chroniques. Quitte à ce que ce parcours finisse en queue de poisson, mais j'assume.

Joli tour de danse entamé il y a plus de deux ans avec une belle inconscience et dont chaque étape aura été enrichissante, je retiens avant tout le contact chaleureux avec les lecteurs, occasionnels et habitués, qui en ont fait LE principal intérêt. Des lecteurs indulgents avec mes billets longuets regorgeant de phrases à rallonges, pas lassés de mes fixettes à répétitions (MGMT, les années 80, Bowie, Son Lux, Hooray For Earth...) revenant avec la régularité de métronomes. Pas découragés non plus par les tâtonnements techniques ou esthétiques du blog.

Des lecteurs et blogueurs devenus "collègues" qui m'ont commenté tout le long avec chaleur et dont les conseils ou centres d'intérêt communs ont tissé au fil des mois des rencontres fortes. Toute une communauté de passionnés que j'ai été ravi d'intégrer et de personnalités croisées avec bonheur que je compte continuer à voir évoluer.


Difficile de tous les saluer, tous VOUS saluer. Cruel exercice où je vais en oublier, qu'ils me pardonnent donc d'avance, mais il serait impossible de ne pas en citer certains.
Premiers lecteurs fidèles, incroyable ! (Christo de christorama, Francky de muziksetcultures, Xavier de voyelle et consonne, Laurent de in cold blog). Blogueurs toniques (Mmarsup de little reviews, Vincent de la musique à papa, Joris de tasca potosina). Blogueurs calés (Edouard de ears of panda, Damien de ground control major tom). Blogueurs camarades (Jerome du noise, Fabrice du muffin man). Blogueur fraternel, croisé par hasard, mais le hasard existe-t-il vraiment ? (l'ami Charlu des chroniques de charlu).

Ce petit tour d'horizon ne vaudrait rien si je ne saluais pas spécialement l'indispensable Mr Ben, Benoit Richard. Super-blogueur hyperactif (hop blog, des chips et du rosé, pop revue express), toujours de bon conseil, toujours présent : indispensable. La lecture inspirante de ses blogs fut une des raisons qui m'incita à tenter modestement l'aventure, ainsi également que l'invitation et suggestion de lolabebop ("tu devrais écrire un blog") que je remercie ici, si jamais elle me lit.

Alors, tandis que cela tourne aux remerciements poussifs style Césars du cinéma, je rajoute que vous ne vous ne débarrasserez peut-être pas si facilement de moi : probable que je reprenne à une date encore inconnue ma collaboration très épisodique entamée depuis l'an dernier comme choniqueur chez benzine, s'ils veulent bien. Un blog-mag dont le rédac-chef n'est autre que ... Benoit Richard. Logique, donc. Et à plus long terme, un autre projet perso ailleurs, qui sait jamais ? À voir.


Pour éviter de sombrer dans le sentimentalisme qui menace de pointer son vilain nez, puisqu'il est de coutume en France de finir par des chansons, je ne m'en priverai pas en me permettant un dernier conseil : vous ruer sur le disque des trois anglais d'Alt-J (∆).
Leur premier album An Awesome Wave, paru le 28 mai, est le délicieux régal du moment, improbable croisement entre Django Django, Foals ou Cornershop avec une inimitable touche "folk médiéval" (oui, oui). Un disque au tempérament joueur, addictif, et à l'originale beauté qui devrait dépasser le stade du simple buzz de curiosité et vite gagner ses galons. Une surprise qui devrait faire le bonheur de votre été débutant :


Alt-J (∆). An Awesome Wave (Infectious Music) ♥♥♥♥ en écoute sur spotify et deezer

En espérant que tous vos souhaits, que tous NOS souhaits se réalisent, de préférence de manière aussi radieuse que le chant de Victoria Legrand de Beach House ...


... je vous adresse un sincère salut et au revoir. So long à tous : 


Et n'hésitez pas à me retrouver sur facebook, on m'y trouve facilement ici.