samedi 31 juillet 2010

CADEAU (again & again). Comme un roi allongé dans l'herbe...

On continue "le blog mode été" dans l'atmosphère farniente de saison avec les petites récréations sonores et visuelles suivantes. Même si ce ne sont pas des nouveautés, ce sont de petites perles dues aux Kings Of Convenience, les deux baladins pop-folk Erlend Øye et Eirik Bøe déjà cultes, les Simon & Garfunkel norvégiens pour faire simple.

À l'écoute de n'importe lequel de leurs trois albums - Quiet Is The New Loud (2001), Riot On An Empty Street (2004), et leur splendide et indispensable dernier-né Declaration Of Dependence (2009) - vous y trouverez de quoi satisfaire vos oreilles en douceurs musicales. De délicates vignettes de spleen intimiste, cachées sous du velours, du ouatiné, de douces harmonies vocales entrecroisées sur des arrangements bossa-nova nordiques (?) intemporels et cristallins, où l'euphorie mélodique le dispute à la mélancolie élégante...














Et leurs vidéos sont aussi à l'unisson de leurs petites bulles de légèreté musicales limpides. Ici, on irait bien s'allonger dans l'herbe de leur prairie idyllique accueillante :



... là, on se demande dans quel village ils sont allés pour y trouver tant de jolies étudiantes en art :



... et, pour finir, leur balade en voiture donne de furieuses envies de virées insouciantes avec - encore ! - de jolies estivantes :



"Declaration Of Dependence" en écoute intégrale sur deezer et spotify

myspace kingsofconvenience

Autant de moments légers que vous vivrez peut-être pendant vos vacances durement méritées ? Bel été encore à tous ... 

mercredi 28 juillet 2010

CADEAU (again). The Innocence Mission


L'été poursuit son cours, les journées sont chaudes et les nuits étoilées. Et le blog est définitivement en "mode été."

Pour coller à cette atmosphère de temps retrouvé, rien de mieux que le nouvel opus du groupe The Innocence Mission.
Bien sûr, je vous en ai déjà touché un mot ici mais quand on aime, on ne compte pas. Qu'est-ce donc que The Innocence Mission ?
Une petite merveille de groupe indépendant pratiquant bien trop discrètement depuis plus de 20 ans une folk-pop intimiste et délicate, entre Joni Mitchell et Natalie Merchant, illuminée par les arpèges de guitare ligne claire de Don Peris et surtout la voix d'enfant naïve, indolente et touchante de la charmante Karen Peris, qui semble sourire tout en chantant.
 
Rien de révolutionnaire d'accord, mais ce n'est pas cela qu'on doit y chercher. Une superbe musique évocatrice de souvenirs d'enfance, l'impression d'une douce nostalgie. Et qui procure juste la sensation d'apaisement et de plénitude que l'on peut éprouver une belle après-midi calme et harmonieuse.
Un moment qu'on trouvera ensuite parfait.

Comme ces images en super-8 illustrant le titre "The Happy Mondays" :


 
Une petite perle à retrouver parmi douze autres sur leur dernier album, "My Room In The Trees" paru chez Badman / Fargo le 12 juillet dernier.
Aussi apaisé et lumineux mélodiquement que leurs précédents, un peu plus mélancolique peut-être, et côté arrangements faisant la part belle au piano et aux cordes. Ainsi le somptueux "Spring", le divinement triste "North American Field Song" avec ses arrangements proches de Yann Tiersen première manière, et surtout les splendides "Rain" et "God Is Love" qui ouvrent l'album, en plus des habituelles guitares acoustiques :
N'hésitez pas à parcourir le reste de la discographie de cette formation d'inspiration chrétienne (hé oui pourquoi pas ?) en particulier "Befriended" (2003) et le délicieux "We Walked In Song" (2007).
 












Tracklist :
1. Rain (Setting Out In The Leaf Boat)
2. The Happy Mondays
3. God Is Love
4. Gentle The Rain At Home
5. Spring
6. All The Weather
7. Rhode Island
8. North American Field Song
9. Mile-Marker
10. The Leaves Lift High
11. I'd Follow If I Could
12. The Melendys Go Abroad
13. Shout For Joy
 
"My Room In The Trees" (Badman Recording/Fargo) Sorti le 13 juillet 2010 ♥♥♥♥♥
Et comme un cadeau n'arrive jamais seul, voici leur reprise du mythique "Moon River" initialement chanté par Audrey Hepburn. Prétexte à la revoir dans ces images extraites de "Breakfast At Tiffany's" de Blake Edwards ...
... un autre moment d'éternité :

 
 
The Innocence Mission

samedi 24 juillet 2010

CINÉMA. Inception, la machine à rêver de Christopher Nolan

À cette période de l'année où les sorties cinéma se réduisent comme peau de chagrin, pensez si la nouvelle de la sortie d"Inception," le nouveau Christopher Nolan (Memento, The Dark Knight) - un des plus brillants metteurs en scène hollywoodiens et un de mes réalisateurs actuels préférés, au passage - était TRÈS attendu par tous les cinéphiles.
Et accessoirement aussi LE blockbuster de l'été, avec Leonardo DiCaprio et Marion Cotillard au casting et un budget faramineux de 200 M de $.

Film d'action à grand spectacle, quel est est le point de départ d"Inception"
DiCaprio est un "extracteur," qui entre dans les rêves des autres à des fins d'espionnage industriel afin de leur soutirer des informations autrement hors d'atteinte. Ce statut lui a coûté sa famille et sa nationalité, mais une chance de retour lui est offerte s'il parvient avec son équipe d'experts à pratiquer une "inception" : autrement dit, implanter une idée dans le subconscient d'un sujet. Mais il y a l'éternel facteur humain...

Le subconscient de l'individu : sujet constant du cinéma cérébral et ludique de Christopher Nolan, qui va pendant plus de deux heures nous embarquer dans le plus spectaculaire des thrillers d'action et jouer de manière échevelée avec le spectateur.

Amateur de son cinéma qui concilie concept pur et divertissement hollywoodien, j'ai vu le film dès le jour de sa sortie et eu besoin de le "digérer" pendant quelque temps pour avoir un avis à froid.

Alors, verdict ?
Ambitieux, labyrinthique et "bigger than life", "Inception" est surtout un film qui démontre la croyance communicative qu'éprouve Nolan envers le pouvoir du cinéma.

Avec son scénario complexe raconté avec une maestria narrative complète, il semble vouloir tout embrasser quitte à rappeler au spectateur quelques références (fable à la Matrix, film de casse ou d'espionnage (l'équipe de DiCaprio effectue un "vol mental" et fonctionne comme dans Mission Impossible), thriller d'action à la Michael Mann et film de science-fiction (on songe à Existenz ou au trop méconnu Dark City).

Sans oublier une constante beauté plastique, des images de visionnaire, un constant souci des espaces - comme un architecte, la plus belle idée du film : celle de bâtir ses rêves comme on bâtit une cité - une mécanique diabolique et un goût très poussé de l'élaboration conceptuelle sublimée par une manipulation de prestidigitateur.

Et quelle grande trouvaille que cet emboîtement de rêves les uns dans les autres - des rêves gigognes - sans égarer pour autant le spectateur.

Une sorte d'apothéose de ses thèmes, aboutissement de ses préoccupations sur la perception de la réalité (Insomnia), la déconstruction de la mémoire (Memento), la manipulation du mental (Le Prestige, son chef-d'oeuvre méconnu).
Avouons tout de même que tenir le pari du grand écart entre blockbuster commercial et film d’auteur est difficile, car s'il est passionnant sur le thème et bluffant par sa mise en images, Nolan l'est un peu moins sur son déroulement. L'aspect jeu vidéo en est sa principale limite, cantonnant le récit à une série de paliers d'action remplis de courses-poursuite répétitives et de fusillades un peu lassantes à la longue.

Le dernier tiers du film piétine un peu et sa durée se fait alors sentir, menaçant parfois de le faire passer pour un illusionniste à la limite de l'esbroufe, sans oublier la lourde musique de Hans Zimmer.

Mais le sérieux imperturbable dont il fait preuve, la richesse de son concept et la jubilation de son film conçu comme une gigantesque pièce montée, effacent ces réserves et emportent in fine mon adhésion.
Peut-on ajouter que Leo DiCaprio y est en super-forme, dans un rôle jumeau de celui de "Shutter Island", mais plus sobre et dynamique à mon goût ?
La petite Ellen Page vue dans "Juno," et Marion Cotillard, figure féminine obsessionnelle, sorte de fantôme hitchcockien sorti de Vertigo, se partagent les deux rôles féminins principaux.














Nolan étant un réalisateur qui aime beaucoup les acteurs - même s'il n'est pas aisé d'exister pour des comédiens dans ce type de machine cinématographique - on n'oubliera pas le reste d'un solide casting, dont on citera le prometteur Joseph Gordon-Levitt en fidèle associé ou Cillian Murphy, celui qui doit être "incepté."

Plus une exploration du mental humain qu'un film onirique - ce qui semble décevoir une partie des critiques, les benêts - "Inception" est un super-film d'auteur conceptuel déguisé en film d'action grand public.

Une sorte de grande roue (ou une ...toupie) dans laquelle il faut accepter de monter pour mieux s'y laisser griser, malgré quelques concessions au box-office.
C'est surtout un film réglé comme une super-partie d'échecs ou de poker, concu dans l'euphorie par un réalisateur tout-puissant, dont le tour de force principal est de démontrer la toute-puissance d'une idée une fois ancrée dans un cerveau humain.

Mais qu'a-t-il fait d'autre, à son tour, le roublard, pendant deux heures trente, que de nous "incepter" nous-même ? Un réalisateur décidément fascinant...

Allez donc voir "Inception", j'attends vos avis pour ouvrir le débat.


La bande-annonce :



Inception (U.S.A., 2010).
♥♥♥♥
Réalisation et scénario
: Christopher Nolan. Chef-Opérateur : Wally Pfister. Musique : Hans Zimmer. Production : Warner Bros. Durée : 145 mn.
Avec : Leonardo DiCaprio (Dom Cobb), Marion Cotillard (Mall), Ellen Page (Ariane), Joseph Gordon-Levitt (Arthur), Ken Watanabe (Saito), Cillian Murphy (Fischer), Michael Caine (Miles), Tom Hardy (Eames), Tom Berenger (Browning).
sortie française le 21 juillet 2010.



critiques emballées sur chronic'Art, les inrocks et négative (m'aurait étonné !) sur télérama

jeudi 22 juillet 2010

ADIEU. Giraudeau au grand large

Alors que ses obsèques auront lieu demain vendredi à Paris dans la plus stricte intimité, un dernier salut à Bernard Giraudeau qui, vous le savez, nous a quittés samedi dernier à 63 ans. Un enfant chéri de La Rochelle devenu un des acteurs les plus aimés du public...

Danseur, comédien, réalisateur, voyageur, écrivain, Giraudeau était surtout un marin dans l'âme, amoureux de la mer depuis qu'il avait effectué 2 fois le tour du monde à bord de la Jeanne d'Arc suite à son engagement à 15 ans dans la Marine. Amoureux surtout de la liberté qu'elle représentait, tous les ailleurs, tous les possibles...

Lui qui avouait avoir été un enfant impatient, mécontent de la vie normale et qui cherchait comment vivre autrement ...

Il semblait avoir eu plusieurs vies, ayant désinvesti le cinéma, remplacé ces dernières années par l'écriture, qui lui réussissait. Alors qu'après avoir été jeune premier vedette de comédies populaires (Viens chez moi j'habite chez une copine, La Boum), il avait réussi le tour de force de devenir un des acteurs français les plus doués pour l'ambigüité et l'ambivalence à l'écran.





Qu'on se souvienne de son rôle vibrant dans Le Fils Préféré (1994), du prêtre beau parleur de Ridicule (1996), du séducteur pervers et pathétique de Gouttes d'Eau sur Pierre Brûlantes (1999) ou de l'homme d'affaires manipulateur d'Une Affaire de Goût (2000).

Autant de rôles qui confirmaient bien qu'il était l'un des acteurs les plus marquants de sa génération, ainsi qu'un singulier réalisateur (Les Caprices du Fleuve).
Et pour l'avoir vu en scène à La Rochelle dans le rôle-titre écrasant de Richard III, un vrai grand acteur de théâtre charismatique et habité. Un de mes meilleurs souvenirs de théâtre, alors qu'il était déjà atteint par la maladie... C'est un cliché que de dire que son dernier voyage aura été son combat contre cette dernière, mais que dire d'autre ?

"C'est long d'être en permanence entre les mains des médecins, des radios, des scanners. (...) On a une médecine qui est bafouée, attaquée par les pouvoirs publics qui veulent faire des économies à tout prix. On supprime des postes, il y a de moins en moins d'oncologues, et pourtant il y a de plus en plus de malades, de plus en plus de pathologies."

Jusqu'au bout déterminé et engagé, l'acteur a témoigné de son combat comme ici sur le site de La maison du cancer

Qualifié récemment par un animateur de "gentleman stoïcien," l'homme était surtout pour moi un artiste attachant, rêveur insatisfait en quête perpétuelle de lui-même et d'un apaisement qui lui serait peut-être venu avec l'âge. Mais le sort en a donc décidé autrement. So long...

Hasard de la programmation télé : vous pouvez revoir Bernard Giraudeau dans "Deux Hommes dans la Ville" rediffusé sur France 3 samedi 24 autour de 22h50.
Une de ses premières apparitions, aux côtés de Gabin et Delon, dans ce classique du cinéma français de 1973.

Le thème de Deux Hommes dans la ville à écouter sur la Playlist Cinéma

mercredi 21 juillet 2010

FESTIVAL. Les Francos vite fait (2)

Second concert qui clôturera là ma rapide incursion dans l'édition 2010 des Francofolies : le samedi 17, un rendez-vous chanson-rock avec Miossec en vedette, 15 ans depuis son apparition sur la scène française et son 1er album "Boire."
Avant de retrouver le Brestois à l'âme d'écorché vif, deux premières parties ...

Je passerai vite sur celui qui ouvrit le bal, un certain Alexandre Désilets, qui ne parvint pas à me convaincre avec son répertoire qui se voulait "post-rock envoûtant", mais me parût surtout prétentieux et vite fatigant.
D'autant que je vois très bien ce que doit écouter ce jeune québécois, des groupes anglo-saxons genre Muse ou surtout les grands Radiohead.

Mais n'est pas Thom Yorke qui veut (!) et ses effets de voix (de tête) parfois déficients souvent injustifiés sur des brouillons de chansons pas assez construites retombant comme des soufflés m'ont vite découragé, d'autant qu'une sonorisation excessive et mal réglée a failli rendre sourd le public.
Dur, dur, de ne pas encore avoir les moyens de ses ambitions (à mon avis)...

J'étais donc d'humeur fort moyenne lorque la seconde première partie débuta, en la personne de Da Silva.
Artiste dont je connaissai vaguement quelques titres entendus à la radio, qui n'avaient pas spécialement retenu mon attention (Le Carnaval, La Route).

Mais c'est sans compter sur le fait que certains ont le don de révéler sur scène un potentiel qu'on ne soupçonne pas à l'écoute de leurs disques...
À l'évidence, le (petit par la taille!) bonhomme a une longue expérience de la scène pour proposer un spectacle si carré, tendu, à la rage sous-jacente contenue, en bref fort réussi.

Pas une baisse d'intensité dans sa prestation à la belle musicalité où éclate surtout la connivence entre le chanteur et ses musiciens (guitariste, trompettiste et violoniste très inspirés), leur complicité évidente et leur simple plaisir de jouer ensemble.
Importe peu alors, l'aspect peu original de sa chanson-rock aux paroles assez sommaires et aux thèmes intimes déjà vus, quoique sentant le vécu...
Que demander de plus à un artiste, sinon de maîtriser son art et respecter son public ?

Deux exemples : d'abord, "L'Averse" en live à Bordeaux ...
(la chanson ne commence que vers 40")



... et avec "Les Plus Belles Lettres" capté à Nice :

Pour ceux qui veulent tout savoir, Da Silva a publié l'an dernier son 3ème album "La Tendresse des Fous," mais si l'aventure vous tente, allez-donc le voir en scène, vous devriez apprécier...



Juste après ce show énergique et généreux, je me disais que l'ami Miossec allait devoir assurer pour maintenir le niveau et notre intérêt.
Pas manqué : sa prestation fut - comment dire ? - moins rôdée, plus irrégulière, mais peut-être pas moins intense.
Apparemment, Christophe Miossec et ses acolytes avaient décidé de faire dans le brutal : un son rock basique et une majorité de titres du début de sa carrière (style Non non non, je ne suis plus saoûl ou Baiser).

Autant le dire, Miossec a toujours été un peu chaotique en scène et il est, de plus, diminué par son mauvais état physique actuel (après une opération des hanches). On ne lui tiendra pas rigueur de l'aspect foutraque de ce concert, où l'énergie à l'esprit quasi punk ne faisait pas défaut et suppléait le manque de rigueur.
Que voulez-vous, l'homme et son gang sont sympathiques et entiers, même si je leur en veux d'avoir manqué fusiller nos tympans déja mis à mal au début, par un son agressif et bruyant qui noyait de plus la voix fatiguée de l'artiste et surtout ses textes attachants.
Mais content de l'avoir vu quand même...

Un aperçu d'un de ses concerts sur sa récente tournée :

le site officiel de Miossec

C'est déjà la fin de ces mini-Francofolies.
Deux concerts, c'est vite passé, mais ne vous inquiétez pas, déambuler sur le vieux port parmi la foule d'estivants et prendre un pot aux terrasses participe aussi au plaisir de ce festival d'été au cadre inoubliable ... sans chauvinisme aucun.

Bon, peut-être un peu, mais vous m'excuserez, j'espère.

Si certains ont vu des spectacles aux Francos ou même des souvenirs des éditions passées, n'hésitez pas à m'en faire part (si tout le monde n'est pas déjà en vacances)

mardi 20 juillet 2010

FESTIVAL. Les Francos vite fait (1)

Comme promis, un petit aperçu des deux seuls concerts vus cette année aux Francofolies de La Rochelle.

N'étant pas un grand mordu de chanson française, j'avais prévu de me rendre au grand concert à l'affiche atypique électro/pop-rock (Dominique A, Charlotte Gainsbourg, Wax Tailor et Phoenix) ... hélàs vite abandonné depuis longtemps pour des raisons d'agenda personnel et familial.
Ici Thomas Mars de Phoenix en communion avec le public rochelais : Pas grave, on s'en consolera en lisant cet excellent article sur la soirée, déniché sur le blog "Des Oreilles dans Babylone" ici-même.

Dans la foulée de ce rendez-vous manqué, je me suis tout de même réservé deux moments qui m'ont semblé recommandables :

D'abord un concert, qui affichait JP Nataf, l'ex-leader des Innocents bizarrement programmé dans la série des ..."Premières Francos" (?)
Heu, messieurs des Francos, savez-vous qu'il a juste plus de 25 ans de carrière depuis les Z' innos ? Bon, passons...

En première partie, la jeune artiste de La Fiancée ouvrait l'après-midi en faisant ses quasi premiers pas sur scène.
Une jolie et gentille personne, joliment élégante, avec une plutôt jolie voix et un joli éventail de jolies chansons gentiment écrites et gentiment folk-pop.

Joli et gentil tout ça, mais bien trop sage et manquant cruellement de relief pour qu'on s'y attache vraiment...

Un auto-portrait en vidéo sur le Chantier des Francos :


C'est donc avec plaisir qu'on découvrait sur (une modeste) scène le trop rare JP Nataf, subtil baladin folk-pop, au look de pasteur barbu échappé de Lucky Luke ou d'un film de Sergio Leone, et qui a publié un des meilleurs albums pop français de l'an passé, le bien-nommé "Clair".

La vidéo marrante de son mini-tube "Viens me le dire" :

L'homme est simple d'accès et spontané, et mit en un éclair le public dans sa poche avec son naturel et son humour plein d'auto-dérision.

Et il lui en a fallu, le concert étant malheureusement placé sous le signe de problèmes techniques divers et variés : "bips-bips" bizarres dans l'ampli, parfois des larsens et surtout des problèmes récurrents de guitare mal accordée. Des détails qui gâchent la cohésion d'un concert, c'est sûr...

D'autant plus dommage, car lorsque tout était en place, le song-writing sophistiqué et entêtant de l'artiste distillait toute sa séduction sur des titres comme "Monkey", "Les Lacets" ou "Myosotis."
... Jusqu'à un final folk-guitar très néo-baba sur "Seul Alone", long point d'orgue du set, où l'on vit même une certaine ... Jeanne Cherhal le rejoindre en douce pour l'accompagner dans les choeurs.
Regret : aucun rappel malgré l'attente du public. Était-il mécontent de sa prestation accidentée ?

Épaulé par un groupe très en place - excellent batteur ! - cet orfèvre pop, au jeu de guitare limpide, aussi doué que modeste, mériterait mieux que le succès d'estime auquel il est cantonné depuis qu'il est en solo. N'hésitez pas à vous déplacer si par hasard, il tourne près de chez vous...

Un aperçu avec l'extrait d'un de ses concerts parisiens :


En bonus, le morceau-fleuve "Seul Alone" en session acoustique pour le site de Libé :

Demain, le second - et dernier - concert de mes mini-Francofolies 2010 ...