

Mais, encore mieux, il affine encore son regard pertinent et tendre sur l’enfance ou plutôt sur son difficile basculement vers l’age adulte. Si "Eldorado" voyait des adultes largués fuir leur situation en se comportant en enfants inconséquents, "Les Géants" voit ses jeunes héros confrontés prématurément à des problèmes d’adultes.
Conte drolatique et élégiaque filmé à hauteur d’enfant – en fait à travers leur yeux - le film allie insouciance de la jeunesse à la constante âpreté de leur situation : trois pré-ados, deux frères et leur copain, livrés à eux-mêmes sans ressources dans la maison familiale, confrontés à un monde hostile, le nôtre : celui des adultes.
Trois petit poucets au cœur vaillant qui tentent de faire face à l’âge où faire les quatre cent coups est si tentant. Dérisoires et hilarants délires (fumer de l’herbe, piller "gentiment" une maison, se faire une teinture express) comme des chiens fous s’étourdissant pour braver la cruauté du monde extérieur.
Si ce "road movie forcé" s’avère constamment réussi, il le doit à la simplicité et nonchalance de son récit qui semble s’inventer à l’écran en collant au plus près des pérégrinations de ses jeunes héros, filmant avec un naturel dédramatisant des situations anormales, grotesques et inquiétantes : une mère désespérément absente, des adultes violents, un dealer flippant, escroc rapace et patibulaire.

La force de vie des enfants et la nature estivale splendide qui abrite leur déboires
tirent le film vers la lumière et l’espièglerie, bénéficiant de l’excellence de son trio central de jeunes acteurs, confondants de naturel et de justesse - Zacharie Chasseriaud le plus jeune, en tête.
Mais qu’on ne s’y trompe pas, derrière une insouciance de façade, la gravité se fait sentir, la sensation d’abandon, la déshérence, l'exclusion, l’univers naturel inquiétant. Derrière l'aventure à la Tom Sawyer, peut guetter la noirceur de "Délivrance" ou de "La Nuit Du Chasseur".
Des références américaines évidentes au regard de la mise en scène du cinéaste qui filme la Belgique et le Luxembourg comme les grands espaces du Montana : splendides images en Scope d’une nature épanouie, lumière d’un été triomphant, fleuve Missouri local pour un possible havre de paix qui abriterait nos canetons perdus.
Bercée d’une jolie B.O. originale, folk plaintif à la Bonnie Brince Billy (signée The … Bony King of Nowhere, un disciple belge!), l’aventure a des allures de fuite rieuse mais se clôt sur un dénouement ouvert à l'avenir incertain.

Mais qu’on ne s’y trompe pas, derrière une insouciance de façade, la gravité se fait sentir, la sensation d’abandon, la déshérence, l'exclusion, l’univers naturel inquiétant. Derrière l'aventure à la Tom Sawyer, peut guetter la noirceur de "Délivrance" ou de "La Nuit Du Chasseur".
Des références américaines évidentes au regard de la mise en scène du cinéaste qui filme la Belgique et le Luxembourg comme les grands espaces du Montana : splendides images en Scope d’une nature épanouie, lumière d’un été triomphant, fleuve Missouri local pour un possible havre de paix qui abriterait nos canetons perdus.
Bercée d’une jolie B.O. originale, folk plaintif à la Bonnie Brince Billy (signée The … Bony King of Nowhere, un disciple belge!), l’aventure a des allures de fuite rieuse mais se clôt sur un dénouement ouvert à l'avenir incertain.


Merci l’artiste !
♥♥♥♥
Réalisation : Bouli Lanners. Scénario : Bouli Lanners et Elise Ancion. Directeur de la photo : Jean-Paul de Zaeytijd. Montage : Ewin Ryckaert. Musique : The Bony King Of Nowhere. Production : Samsa Films/Arte France/RTBF. Distribution : Haut Et Court. Durée : 85 mn.
Avec : Zacharie Chasseriaud (Zak); Martin Nissen (Seth); Paul Bartel (Dany) ; Didier Toupy (Boeuf) ; Karim Leklou (Angel) ; Marthe Keller (Rosa) ; Gwen Berrou (Martha).
chroniques sur plan C et la houlette du hérisson
article sur télérama
les géants le film
Un bonheur pour un mélomane-photographe amateur belge : ce rendu "roas movie" de notre petit pays grand comme un confetti. Bon, allez, en plus, Bouli, c'est un gars de Liège...
RépondreSupprimerEn tout cas, c'est un bon gars ! Acteur chaleureux et réalisateur inspiré, une vraie petite pépite, ces charmants "Géants".
RépondreSupprimerEt content de te lire à nouveau, ici ou ailleurs, ami bondissant ;)
Oh! Je ne connais pas... vais voir si on peut le dénicher facilement au Québec. Merci du tuyau.
RépondreSupprimer@La Rouge : content que tu l'aies découvert ici ! Et salut à Charlu de ma part, chère rouge venue de si loin ;)
RépondreSupprimercher ami,
RépondreSupprimerquel belle perspective, j'ai adoré Eldorado et le nouveau me semble alléchant, Bouli Lanners est un grand cinéaste et sa façon de filmer la Belgique une magie au service d'un petit territoire vécu comme un grand large...
à voir très vite donc
amitiés
christo
Oui, n'hésite pas si le film passe près de chez toi... Une petite fugue modeste mais savoureuse, entre fous rires et douce mélancolie à ne surtout pas bouder.
RépondreSupprimerSee you :)
O combien d'accord, longue vie et filmographie à Bouli Lanners...
RépondreSupprimer@MJ : Bon, ben va falloir rallier le fan-club français de Bouli Lanners, je vois, si ça existe...
RépondreSupprimerSinon, vite en créer un !;-)