jeudi 30 décembre 2010

TOPS 2010 (5). TOP CINÉMA 2010

Non, les Chroniques de Blake ne sont pas désactivées, juste un peu en sommeil en cette période. Mais avant la mise à la trappe de 2010, un dernier p'tit bilan sur l'année écoulée côté ciné.

Une année qui n'a pas vraiment tenu ses promesses selon moi. Où les derniers-nés des grands noms étrangers (Shutter Island de Scorsese, Ghost Writer de Polanski lire la chronique, Social Network de Fincher lire la chronique) m'ont, à des degrés divers, relativement déçu, sans oublier le dernier Terrence Malick toujours pas sorti.









Où le cinéma français ne m'a pas, sauf deux exceptions notables, semblé bien en forme à l'image d'un Gainsbourg/Sfar assez faiblard.
Mais on trouvera tout de même quelques raisons de croire encore au pouvoir du grand écran, d'autant que je suis loin d'avoir tout vu, d'ailleurs qui l'a fait ? Et je répète que ce ne sont pas forcément "The best movies in 2010", juste un choix de films que j'ai apprécié.

10. "Achille et la tortue" de Takeshi Kitano
Un film inattendu ici car vu tardivement en rattrapage, et que je suis loin d'être un fana du cinéma Kitanesque. Mais y a t-il plus original et déroutant que ce portrait d'un individu férocement persuadé d'être un vrai peintre ?
Une quête absurde de l'idéal artistique, hilarante et effrayante, où Kitano distille un mélange d'ironie méchante et de tendresse détonnant.
Visuellement splendide, anti-conformiste et douce-amère, cette irrésistible fable aux airs de Kaurismaki version nipponne est une surprise de tous les instants.



9 ex-aequo." Moon" de Duncan Jones
On triche un peu (le film date de 2009) mais n'ayant pas eu l'honneur d'une sortie en salles, le premier film de Duncan Jones n'a été visible en DVD qu'en 2010.
Injustice totale, car cette fable de science-fiction, autant métaphysique que spatiale est l'un des meilleurs films récents d'un genre pas si bien servi ces temps-ci.
Autant hommage esthétique aux films S.F. des années 70 que réflexion sur l'identité et la solitude humaine, ce "petit" film signé du rejeton Bowie a tout d'un futur classique.
Une réussite formelle et scénaristique, servi par le talent de Sam Rockwell, un huis clos intersidéral et existentiel, aussi attachant qu'il fait réfléchir sur notre condition humaine.


Mon documentaire préféré de l'année et l'un des films sur le travail le plus respectueux et pertinent sur le sujet.
Cette plongée dans les affres d'une entreprise de lingerie confrontée à sa possible mais difficile reprise en coopérative d'employés remplace tous les discours oiseux sur le sujet.
Mariana Otero tend un regard constamment chaleureux mais amer sur ces victimes de l"horreur économique" que nous sommes tous potentiellement. Sans manichéisme ni apitoiement, un grand film politique tout simplement.


8."Le Braqueur" de Benjamin Heisenberg
L'ovni de l'année : un "petit" polar autrichien intrigant, portrait d'un vrai homme-mystère, marathonien acharné et braqueur récidiviste.
Une course éperdue en quête de liberté filmée avec une radicalité frisant l'austérité mais d'une rigueur et d'une tension permanente constamment fascinantes.
La révélation d'un acteur, Andreas Lust, ainsi que d'un réalisateur Benjamin Heisenberg, à l'image du renouveau actuel du cinéma allemand à suivre attentivement.



7. "Les Amours imaginaires" de Xavier Dolan
Brillant ET agaçant, poseur ET talentueux, superficiel ET profond, "Les Amours Imaginaires" est une parfaite bulle de cinéma pop stylisé au raffinement formel constant et confirme le tempérament du jeune québécois Xavier Dolan.
Brôdant sur l'éternel trio amoureux et la fixation amoureuse sans espoir de retour, le jeune réalisateur s'impose en styliste pop faussement frivole, voire hilarant et secrètement touchant.
Un film aussi indispensable qu'un titre à la mode : envahissant mais irrésistible. Dolan ou un talent insolent à suivre.



6. "Des Hommes et des dieux" de Xavier Beauvois
Mon seul film français de la sélection, mais le film qui met presque tout le monde d'accord en 2010, critiques, cinéphiles et grand public.
Impossible de rester de marbre face à la dignité de ce film qui ne restitue pas seulement le martyre des moines de Tibhirine, mais interpelle chacun sur les valeurs qui fondent son parcours de vie.
Rajoutez-y une réalisation épurée à hauteur d'homme et une interprétation collective en état de grâce, vous tenez là l'un des succès mérités de l'année et le meilleur film du souvent inspiré Xavier Beauvois.



5. "Mother" de Bong Joon-Ho
Avec "Mother", le coréen Bong Joon-Ho poursuit son impeccable parcours et renoue un peu avec le climat de son génial polar "Memories of Murder".
Ménageant à nouveau ce mélange de genres et ces ruptures de ton qui sont sa marque (thriller, mélo, burlesque, dramatique), ce metteur en scène inspiré orchestre un sacré voyage émotionnel porté par l'interprétation intense de son actrice Kim Hye-ja.
Une maestria narrative au service d'un regard impitoyable sur le parfois terrifiant lien mère-fils. Un déjà grand auteur du cinéma mondial.



4. "Dans ses Yeux" de Juan José Campanella
Une des belles surprises de l'année. Avec cette deuxième oeuvre, le réalisateur argentin Juan José Campenella réussit un bel exemple de cinéma romanesque de qualité dont Hollywood semble souvent avoir perdu le secret.
Entre enquête policière, mélo touchant et exploration du passé douloureux d'un pays, un film passionnant et humain porté par ses chaleureux interprètes, Ricardo Darin et Soledad Villamil élu "plus beau couple cinéma de l'année."



3. "Inception" de Christopher Nolan
Joie : un des gros blockbusters de l'année avec la star Dicaprio est un grand film cérébral à la constante beauté formelle, mariage improbable de l"action movie" spectaculaire et du film conceptuel !
Rien d'étonnant : Christopher Nolan, brillant auteur de l'Hollywood actuel (Le Prestige, The Dark Knight) est aux commandes et poursuit dans ce récit-gigogne sur les rêves sa réflexion obsessionnelle sur la perception de la réalité ou la manipulation mentale.
Un cinéma d'illusionniste aux airs de labyrinthique virée en grande roue, que même une surenchère évidente de fusillades ne parvient pas à me gâcher. En fait, un de mes purs plaisirs ciné de l'année !



2. "Poetry" de Lee-Chang-Dong
Film humaniste à la beauté grave, magnifique portrait de femme, portrait inquiet d'une société en perte de repères, attachante quête de sens malgré la dureté du monde, le dernier et plus beau film du coréen Lee Chang-dong est loin d'être seulement un film sur l'apprentissage de la poésie par une vieille dame méprisée par son entourage.
Une oeuvre juste et sensible, illuminée par la prestation de l'actrice Yun Hung-hee.
Un film qui, malgré toute la douleur qu'il met à jour, appelle à un paradoxal amour de la vie et renforce notre confiance dans le cinéma.



AND THE WINNER IS :

1."Bright Star" de Jane Campion

Et le premier film que j'ai vu en janvier 2010 se retrouve de façon étonnante à la première place de mon palmarès. Étonnant, car étant loin d'être fou des films en costumes, peu familier du poète John Keats et Jane Campion n'étant pas spécialement ma réalisatrice préférée, "Bright Star" ne faisait pas figure de favori au départ.

Mais comment nier la beauté d'un film en état de grâce à la constante sensibilité ? Une oeuvre sensuelle et vibrante de vie, malgré sa fin tragique inéluctable.
Un "film d'époque" jamais académique, où la photographie d'un chef-opérateur inspiré (Craig Fraser) et la beauté plastique sont juste au service de la naissance de l'amour et de la célébration de la vie.

Acteurs inspirés : Ben Whishaw, fougueux et fragile, très juste Abbie Cornish aux faux airs de Nicole Kidman. Juste une histoire romanesque intime sans mièvrerie qui touche au coeur et bouleverse durablement. Et parfois, l'émotion ressentie au cinéma ne s'explique pas totalement.
Si vous ne l'avez pas vu, courez vite vous réchauffer aux feux de cette étoile brillante.



d'autres Top ciné fort sympas à compulser : De l'autre côté..., Hop Blog, La Quenelle Culturelle, Tasca Potosina

Comme d'habitude, vos commentaires sont attendus. Et comme, manifestement, 2010 n'en a plus pour longtemps,

SEE YOU IN ...

vendredi 24 décembre 2010

BONUS. Christmas Gifts

Cette fois, on y est, c'est Christmas time : la neige, le sapin, les guirlandes qui clignotent, la dinde qui cuit, les cadeaux qui attendent, et tutti quanti...
De la joie pour certains et un gros bourdon pour les autres. Car Noël, c'est aussi ces terribles chants angéliques et désarmants de candeur, sinon de mièvrerie.
Et cette année la scène pop ne nous sauvera pas, car elle s'est mise à l'heure de Noël avec un entrain certain : des Christmas Songs en rafale.

Tradition anglo-saxonne fort prisée et illustrée par Sufjan Stevens que j'ai pas mal tâclé ces derniers temps... Rendons-lui hommage pour pérpétuer avec constance cette tradition depuis longtemps avec ses volumes de Christmas Songs.

Ainsi, ces deux chansons qui suivent extraites du tout récent Volume 6, "Gloria!" d'ailleurs téléchargeable
ici-même

"Barcarola (You Must Be A Christmas Tree)" et "Silent Night" :





Dans le même genre, mes chouchous folk de The Innocence Mission proposent également en download gratuit 5 chants classiques religieux de Noël, bercés par la douce voix de Karen Peris à découvrir ici

Les Anglais ne sont pas en reste en la personne de Tracey Thorn dont le site est à découvrir ici et vous offre, en échange de votre e-mail, un titre inédit de circonstance "Sister Winter".

En fait, une reprise de ... Sufjan Stevens que vous devriez apprécier, si vous êtes sensibles comme moi au timbre de la dame à télécharger de suite sur cette page

Et nos petits frenchies ? Florent Marchet, consacré cette année avec son "Courchevel" a mis les bouchées doubles en enregistrant un EP de Noël, les "Noël's Songs", de belles chansons, mais pas sûr qu'elles vous remontent le moral, plutôt qu'elles vous filent un p'tit coup de blues de Noël ici

Des "Noël's Songs" à écouter aussi sur cette playlist Deezer spéciale :

Quant à notre fondu préféré Philippe Katerine, il va clore bientôt son aventure de 52 reprises de chansons françaises entreprise dans l'année 2010. Ce lundi, il nous offre un "Noël Blanc" de cirsconstance chanté sans la moindre dérision.

Par contre, le lundi 27 pour la dernière semaine, que va-t-il nous offrir : "C'est la fête" de Michel Fugain ? "La chenille" de la Bande à Basile ? Avec lui, il faut s'attendre à tout. D'ailleurs, c'est avec le farfelu vendéen qu'on va se quitter.

ET, QUAND MÊME ...

... JOYEUSES FÊTES

jeudi 23 décembre 2010

TOPS 2010 (4). Mon top 2010 à moi, 10 à 1

Voilà, c'est la dernière ligne droite. Voici les 10 premiers de mon Top 2010 !
Un choix subjectif et partial peut-être pas bien original - le Blake est un animal aux goûts forts classiques - mais reflet fidèle en tout cas des artistes qui m'ont bercé cette année. Pas l'année d'UN SEUL vrai disque, mais celle de nombreux plaisirs ajoutés, à chaque fois illustrés par une prestation live des artistes.

Cliquer sur le titre : lire la chronique. Cliquer sur le lien à droite : écouter sur deezer ou spotify.

Je m'en serai voulu de ne pas faire apparaître ici le dernier opus de la plus discrète et plus délicieuse des formations folk. Illuminée par la voix radieuse de Karen Peris, The Innocence Mission publie régulièrement depuis près de vingt ans des perles intemporelles, où la douceur le dispute à la tristesse.
C'est toujours le même disque ? Pas de changement chez eux ? Tant mieux, on ne touche pas aux choses parfaites.
Mon disque français de l'année est un disque nocturne et intrigant. L'insaisissable Bertrand Belin dépouille sa musique pour nous convier à une fascinante balade en terre inconnue.
Un disque comme l'eau qui dort : apparemment distant ou hermétique, en fait d'une familiarité évidente au fil des écoutes. Poétique et épuré, à l'image de sa fascinante chanson-titre, Belin en petit frère alternatif de Manset devrait prochainement acquérir une place convoitée au sein de la scène française.

Un vrai maître de l'archet en la personne du violoniste virtuose américain Owen Pallett qui, avec son album-concept "Heartland", nous embarque dans un enchaînement de mini-symphonies pop baroques parfois expérimentales de toute beauté.
Un album résolument ambitieux mais accessible et audible (Sufjan Stevens devrait l'écouter) sur lequel plane l'ombre "Beach Boysienne" du légendaire Brian Wilson, pas le moindre des compliments à mes yeux.
Vous pensiez vous, qu'on pouvait marier si bien le folk et la musique classique ? Contre toute attente, la formation folk d'Ari Picker l'a réussi pour une enthousiasmante envolée lyrique, féerique et symphonique.
D'un constant équilibre entre la rudesse écorchée du folk et la sophistication des cordes classiques, leur projet charme, envoûte et touche durablement. Une réussite à saluer.
Outsider déboulé sans prévenir, le jeune irlandais Conor O'Brien caché derrière le pseudo de Villagers, tient le pari d'une pop littéraire et flamboyante typiquement britannique.
Ses armes ? Un fort brillant song writing à tiroirs et l'une des voix les plus souples et expressives de l'année.
Pas bien convaincu au début, le premier album de ce très attachant newcomer qui promet n'a fait que s'imposer à moi au fur et à mesure de l'année.



5. Caribou - "Swim"
Électro et élégant. Dansant et cérébral. Charnel et hypnotique. Sophistiqué et immédiat. Ethéré et incarné. Doué et canadien.
Les deux derniers adjectifs concernent Dan Snaith, Caribou pour la scène. Les précédents essayaient juste de cerner la richesse de ce disque addictif et inoxydable.
Quand on croit s'en lasser, il vous étonne encore. Sacré animal ! (préféré à LCD Soundsystem comme disque électro 2010)


4. MGMT - "Congratulations"
N'en déplaise à ceux qui prédisaient la disparition programmée de MGMT après la hype de 2008, ces blancs-becs d'Andrew et Ben en avaient manifestement sous le pied et prolongent sur leur deuxième opus les délires soniques de leur inédit "Metanoia", annonciateur de cet album néo-sixties stratosphérico-bien barré.
En conviant l'auditeur à un voyage au long cours à bord de leur progressive pop songs à tiroirs, plus sinueuses que des anguilles et spatiales à souhait (la déjà culte Siberian Breaks), MGMT s'assure une confortable avance sur tous ses concurrents psyché rock, présents ou à venir.



3. Syd Matters - "Brotherocean" 
Accrochez-vous, amis américains : une des merveilles folk pop de l'année est signée par un groupe français. Aboutissement de l'exigence de leur leader Jonathan Morali, avec "Brotherocean", Syd Matters marie le spleen et l'allégresse, le folk et l'électro, l'intime introspectif et le collectif ludique, le voyage intérieur et la pop immédiate et nage en eaux voisines de celles des grands Robert Wyatt ou Radiohead.
On n'est pas toujours fiers d'être français. Ici, on a vraiment le droit.

"Queen Of Denmark" ou le plus bel album des années 70 sorti en 2010. Avec l'album inespéré de sa résurrection, John Grant le rescapé du groupe Czars et épaulé par le groupe Midlake revisite de façon inattendue le meilleur du soft rock des seventies signant au passage parmi les plus belles chansons de l'année (Where The Dreams Go To Die, I Wanna Go To Marz, Caramel).
Un disque aussi amer dans son propos que simple et accompli dans sa forme, folk lyrique et électro vintage. Triste et beau, superbement arrangé et gorgé de mélodies à vous faire frissonner, même en été.




Le disque que j'ai le plus écouté est aussi le premier que j'ai chroniqué sur ce blog, lire la chronique. Bouclage logique du top musical d'une année où j'aurai rarement lâché ce disque lumineux, envoûtant nuage de mélancolie apaisante, aux allures de fête irréelle.

Façonné méticuleusement par les délicats orfèvres Micah Rabwin et Sean Ogilvie, "Hold This Ghost" est un superbe album de folk songs rêveuses et radieuses, remplies d'instruments anachroniques - scie musicale, harmonium, ondes Martenot - qui rendraient jubilatoires le spleen et la mélancolie. Si facile d'y rentrer, tellement difficile à quitter, une splendide bulle de douceur et de beauté fragile.



Voilà, vos remarques sont les bienvenues. Et si on ne se revoit pas avant, je souhaite à tous un

TOPS 2010 (3). Mon top 2010 à moi, 20 à 10


Voilà plus tôt que prévu, pour que vous puissiez en profiter avant Noël, l'heure du bilan. Enfin, juste de mon bilan musical 2010. Et que je vous explique bien : c'est un top à rebours, en 2 parties, de mes disques les plus écoutés, pas forcément les meilleurs dites... Juste ceux qui m'ont beaucoup accompagné cette année.

Rapide tour d'horizon, d'abord les n° 20 à 10 : 

20. Angus & Julia Stone - "Down The Way"
Disque sur lequel je n'aurai pas misé au départ, la pop mainstream du duo fraternel australien tient plutôt bien la route, même si jugée trop formatée par certains.
Bien que fort sages, les folk-pop songs d'Angus & Julia dégagent un charme certain, entre joliesse ouvragée et dépouillement épuré. Sachez d'ailleurs que la p'tite Julia s'apprête à publier bientôt son disque solo.
Réunion de super-pros, l'album de Broken Bells distille une pop haut de gamme évoluant entre pop, soul, hip-hop et B.O. vintage. Une alchimie efficace dûe au super-producteur Danger Mouse (alias Brian Burton) habillée par la voix de James Mercer.
Parfois un poil calibrée, la formule n'est pourtant pas en reste de tubes de fort bonne tenue, ceux-là même qui manquaient au dernier Gorillaz.
La bizarrerie spatio-temporelle de 2010 avec ces jeunes australiens ressuscitant avec bonheur et vigueur la pop pyché barrée des sixties. Une relecture de l'époque qui sonne tout de même très contemporain.
Un kaléidoscopique et hypnotique voyage concocté par le producteur spécialiste du genre, Dave Fridmann, devenu indispensable pour qui veut faire planer sa musique.
deezer et spotify

 




 17. Blonde Redhead - "Penny Sparkle"

Même si ce disque a déçu les fans hardcore du trio, on peut apprécier ce disque pour ce qu’il est, tournant du groupe vers une pop apaisée. Une rêverie électro pop d’une langueur neurasthénique qui met en valeur le timbre évanescent de sa chanteuse Kazu Makino.
Apparemment lisse mais vibrant d’une sensualité dérangée, le spleen introspectif de "Penny Sparkle" s’apprécie sur la longueur et réserve même sur "Black Guitar" une troublante émotion.

 



16. Yann Tiersen - "Dust Lane"
Le retour inattendu de l'outsider breton débouche sur une oeuvre radicale, enfiévrée et lyrique.
Bien loin de son image Amélie Poulainienne trompeuse, Tiersen nous livre une oeuvre originale de longues pièces orchestrales et post-rock, sombre et inspirée, qui prouve la complète liberté de création d'un artiste exigeant en évolution permanente.



 

15. The Divine Comedy -"Bang Goes The Knighthood"

Cher vieil ami de longue date, ce néo-crooner de Neil Hannon nous offre avec son nouvel opus l'un des ses meilleurs albums.
Douze vignettes pop ironiques et perles mélodiques savoureusement orchestrées par le meilleur portraitiste de la société britannique depuis Ray Davies. Vieillot et démodé ? Plutôt intemporel, délicieux et tellement anglais. 






14. Avi Buffalo
Une des surprises de l'année : avec Avi Buffalo, c'est la spontanéité de la jeunesse pour une indie folk-pop d'une liberté et d'une totale décontraction.
Comme bidouillées au coeur de l'été et interprétées avec une grâce juvénile un peu verte mais inspirée, les compositions très 70's du jeune Avi Isenberg forment une fort réjouissante ballade champêtre entre bébés Byrds, enfants ruraux des Flaming Lips ou petits-enfants du ... Buffalo Springfield.
Celui-là, il fallait qu'il figure ici : un des outsiders de 2010 qui ressuscite pour un tour de piste nostalgico-dansant toute la brillance désuète des années 80's.
Le revival proposé par Twin Shadow, entre New Order et Morissey, ne fait pas l'unanimité mais cette bulle synth-pop faussement tapageuse, à la fois enjouée et mélancolique est une potion addictive, pour peu qu'on veuille y goûter.
Un retour qui ne fait pas de vagues mais qui me ravit : Tracey Thorn, grande chanteuse à la voix toujours aussi belle pour un opus classique, mais très touchant.
L'ex-voix d'Everything But The Girl y distille toujours son spleen élégant, intimiste et subtil. Et fait mouche plus d'une fois, sans omettre de petites perles plus rythmées, telle une hypnotique "Swimming" de fin. Pas vraiment novateur, mais elle est revenue souvent chez moi la voix de Tracey.
Un grand disque ou un disque malade ? La dernière livraison du groupe d'Atlanta propose en tout cas un digne patchwork-héritage du rock shoegaze, entre ambient, rock pur et pop détraquée.
Reflet fidèle de la personnalité du lunatique et fragile Bradford Cox, chacun devrait trouver son bonheur ici. Brocante foutraque, mais souvent jubilatoire, qu'on lise Pitchfork ou pas.





Vous retrouverez un extrait de chaque album (sauf Avi Bufalo en vidéo) dans la Playlist qui suit :







Ont manqué monter sur le podium : les Californiens fous d'african indie pop de Fool's Gold avec un premier album frais, inégal, mais prometteur. Un groupe et une affaire à suivre.
Et le discret James Yuill avec son deuxième album d'électro-folk "Movement In A Storm" plutôt agréable mais qui ressemble un peu trop à son premier. Mais que voulez-vous, parfois il faut faire des choix, quitte à être impitoyable.




  







Suite et fin du Top, les n°s 10 à 1 : très bientôt.