mercredi 31 mars 2010

DVD-TV. Mon ami Miyazaki

Allez, séance imposée de rattrapage DVD pour ceux qui auraient raté "Ponyo sur la falaise", le dernier Hayao Miyazaki sorti en salles en avril de l'année dernière !

"Dieu vivant au Japon", et sans nul doute le plus grand réalisateur de films d'animation vivant au monde (avec son ami Isao Takahata), ce créateur de génie construit, de film en film, une oeuvre d'une imagination et d'une liberté rares.

Maître de l'émerveillement et des fables transgressives, tout chez lui est susceptible de métamorphoses : les êtres comme les choses, et on y croise des jeunes filles qui vieillissent en un éclair (Le Château ambulant), des aviateurs romantiques à tête de cochon (Porco Rosso), ou des princesses guerrières écolos (Princesse Mononoke). Au spectateur de s'y retrouver...

Fasciné par les machines aériennes, la nature et les héroïnes féminines à fort caractère, il n'enchante pas que le jeune public...
Même si "Ponyo" est son film le plus clairement destiné aux plus petits (vers 5/6 ans), ne le boudez pas pour autant : cette version modernisée et enfantine de La Petite Sirène est d'abord un enchantement pour la beauté de ses couleurs et la fraîcheur de ses jeunes héros.

Ponyo, petite fille-poisson d'un enchanteur sous-marin, irrésistiblement attirée par la surface, croise la route de Sosuke, petit garçon de 5 ans vivant avec sa mère dans une maison au bord d'une falaise, et va tout faire pour rester avec lui, quitte à devoir devenir humaine...

Un festival de couleurs pures, et une apologie de la beauté de la nature qui culmine dans une scène de tempête marine quasi wagnérienne. Assez magique ! Il est vrai que l'ensemble n'atteint toutefois pas le niveau de ses classiques que sont "Le Voyage de Chihiro" ou "Mon Voisin Totoro."


Mais, - et qu'elle en soit remerciée - la chaîne arte dont le site est ici-même propose à partir du lundi 5 avril un cycle de 6 films, parmi les plus beaux, qui culminera le jeudi 8 à 22 h, avec un documentaire exceptionnel consacré à Miyazaki et à ses célèbres Studios Ghibli.

À voir absolument : "Le Voyage de Chihiro", diffusé dès le lundi 5. Son chef-d'oeuvre absolu, son Alice aux Pays des Merveilles à lui, merveilleux conte initiatique inquiétant, surprenant, entre féerie et cauchemar, fulgurant de poésie et d'inattendu.
Quoi de mieux pour s'immerger en beauté dans le monde si peu cartésien d'un si fascinant magicien ?
Cycle Miyazaki en avril sur arte les lundi et jeudi à 20h35 :
Le Voyage de Chihiro : lundi 5 ; Mon Voisin Totoro : jeudi 8. Le Château Ambulant : lundi 12 ; Nausicaa de la Vallée du Vent : jeudi 15. Princesse Mononoke : lundi 19 ; Le Château dans le Ciel : jeudi 22.
La bande-annonce de "Ponyo sur la falaise" :

mardi 30 mars 2010

MGMT, SUITE : les images

Suite du feuilleton MGMT (on a les idées fixes qu'on peut!) avec l'arrivée de la vidéo toute chaude de leur nouveau single, "Flash Delirium", premier extrait de "Congratulations".

Un clip à l'image du titre de la chanson : hautement déjanté. Faut dire : avec eux, on aurait été surpris du contraire. On ne voit pas trop où ils veulent en venir, un peu à l'image de leur album d'ailleurs.


Qu'importe, on suit Andrew et Ben sans réfléchir dans leur délire, visuellement très années 70 et dans une atmosphère qu'on situera entre, disons : "Dr. Folamour" de Kubrick, les films S.F. de série B et les délires organiques de David Cronenberg.

Rien de plus normal, donc. Mais à quoi carburent-ils donc ?

lundi 29 mars 2010

CHANSON. Les reprises du lundi de Katerine

Les amateurs d'exercice de style musicaux, à la limite de la plaisanterie absurde, seront peut-être titillés par l'information suivante : le chanteur Philippe Katerine s'est donné comme projet, cette année, d'enregistrer, avec des acolytes aussi déjantés que lui, 52 reprises de chansons françaises, accommodées à sa sauce toute personnelle.

Katerine, vous savez, le dandy décadent qui accèda à la notoriété en 2005 en s'exhibant en sous-pull et en slip, tout en hululant d'une voix de fausset : "Louxor, J'adooooore !!" sur le tube technoïde du même nom...

Je simplifie, mais c'est l'image que le grand public a de lui. Un drôle d'oiseau, un électron libre dans le paysage de la nouvelle chanson française depuis plus de 15 ans.

Capable de surjouer ainsi les extravertis à talons hauts, mais aussi de publier de délicats albums de bossa intimiste (L'Éducation anglaise, 1994) de produire une pop pétillante référencée années 60 (Mes mauvaises fréquentations, 1996) ou de composer un album entier pour une de ses idoles du grand écran, Anna Karina (Une Histoire d'amour, 1999).








Or, donc, depuis peu, l'hurluberlu vous incite à découvrir sur son site internet son choix de reprises de standards du patrimoine français : des classiques de Salvador, Jonasz, Voulzy, Liane Foly, Mireille...
Mais aussi : Thierry Pastor (!), Bézu (!!), et les 2Be3 (!!!) et d'autres encore, sortis des oubliettes du Top 50.

Euh, là, je vous avoue, le terme "classiques" n'est plus vraiment approprié.
Il n'y a bien que lui pour oser reprendre le "Papayou" de Carlos de glorieuse mémoire (hem !) sans rougir !

Pour apprécier toute la démarche du bonhomme, c'est simple : vous cliquez sur le lien internet ici-même, vous atterrirez sur une page web où s'affiche un nuage avec le texte reproduit ci-contre.

Cliquez dessus encore une fois de bon coeur, admirez la belle nuit étoilée qui s'ouvre à vous.
Pointez sur les quelques étoiles qui luisent, et appréciez alors ces reprises d'anthologie que vous n'entendrez nulle part ailleurs, c'est certain.

Blague à part, ce zigoto est quasi-fou mais, justement, ç'est ça qui fait un bien fou ! J'attends vos avis...

Katerine, Francis et ses peintres, 52 reprises dans l'espace à surveiller sans relâche chaque lundi de l'année

vendredi 26 mars 2010

MES POCHE SOUS LES YEUX. L'Attrape-Coeurs de JD Salinger

Le Salon du Livre de Paris vient d'ouvrir ses portes jusqu'au 31 Mars, en appâtant l'amateur avec ses milliers d'ouvrages qui lui tendent les bras sans souvent savoir lesquels choisir. Pour couper court à ce dilemme, machine arrière, toute !

Je pars dénicher avec un brin de nostalgie
ces bons vieux livres de poche qui traînent dans les tiroirs, sur les armoires ou sur les tablettes poussiéreuses d'une table de nuit.

Premier à ouvrir la liste : un de mes livres de chevet, je n'ai pas eu à chercher bien loin pour le retrouver : "L'Attrape-Coeurs", le livre-culte de JD Salinger, récemment disparu à 91 ans, le 28 janvier dernier. Le roman d'un adolescent en crise, Holden Caulfield, renvoyé de son école et le récit de sa fugue durant trois jours dans un New York hivernal, d'une écriture dialoguée inventive pour l'époque.

Ah, ce bon "Vieux Holden", grand enfant perdu dans New York, désabusé, déboussolé, mais si lucide. Sa colère devant l'hypocrisie du monde adulte, ses questions sur ce que deviennent les canards de Central Park en hiver, ses dialogues nocturnes touchants avec sa petite soeur Phoébé.

À un moment délicat de ma vie de jeune adulte, ce livre, lu quasi par hasard – mais le hasard existe-il ? - m’a consolé, m’a aidé à grandir, à mûrir, à accepter l’amertume de l'âge adulte. Pour tous ses lecteurs, pour parodier ce que chantait un certain : "on a tous quelque chose en nous de Holden".

Comme si, avant Salinger, aucun auteur n’avait vraiment cerné ce qu’est ce basculement de l’adolescence, ce vertige mêlé d’excitation et de dégoût pour l’âge adulte. Peut-être même a-t-il créé LA figure de l’adolescent en crise ? D’où la difficulté peut-être pour Salinger lui-même de vivre une vie d’adulte intégré par la suite.
Car du jour au lendemain, dès la sortie du livre en 1951, il devint, contre son gré, un écrivain-star.

Un auteur-culte, malgré une oeuvre fort brève : hormis "L'Attrape-Coeurs" (The Catcher In The Rye), Jerome David (réduit à JD) Salinger publia seulement deux recueils de nouvelles, dont un recueil célèbre de "Nouvelles" (1953) et un roman, "Franny & Zooey" (1961), explorant la vie de la famille Glass, clan de surdoués excentriques.

Et malgré ou à cause de ce succès envahissant (un des romans capitaux du XXème siècle, qui fait partie des 25 plus grands best-sellers de la littérature américaine), il se réfugia dès 1965 dans un silence complet, qui le transforma en mythe littéraire définitif. De fait, les médias, toujours simplistes, l’ont vite réduit à la figure de "l’écrivain-ermite-reclus". No comment.

Lui qui refusait toujours de jouer les gourous, et qui avait si magistralement posé le problème : "comment rester pur et intègre en ce monde ?" sans y apporter la moindre réponse. Un écrivain vite contraint au silence créatif, impasse artistique assez tragique, mais dont l'oeuvre nous parle toujours autant.

Et si j’ai une certaine estime pour Frédéric Beigbeder, c’est surtout pour l’attachement éperdu qu’il éprouve pour la figure de Salinger. Gageons qu'à sa mort, nous n'avons pas été les seuls à nous sentir presque orphelins.

Dernière chose :
j'ai eu la chance de lire ce livre unique dans la traduction de 1953, celle de Jean-Baptiste Rossi, autre nom de l'écrivain Sébastien Japrisot, l'auteur de "L'Été Meurtrier". Tous les fanas français de "L'Attrape-Coeurs" vous diront qu'elle est bien meilleure que toute celles parues depuis.
Seule option qui s'offre à vous : courir sans tarder chez les bouquinistes.

Photo du livre : Blake.

jeudi 25 mars 2010

ROCK-POP. MGMT, avant l'heure

Il était censé rester secret jusqu'au 12 avril.

Quoi donc ? "Congratulations", le très attendu deuxième album du duo rock MGMT. Mais les deux musiciens, Andrew VanWyngarden & Ben Goldwasser, craignant les fuites sur Internet ont mis à la disposition de l'auditeur depuis le 22 mars l'intégralité de leurs neuf nouveaux morceaux en écoute gratuite sur leur site.

Là, les fans du groupe ne me lisent déjà plus, et sont partis écouter tout ça sans demander leur reste, si ce n'est déjà fait à mon avis.

Les distraits se demanderont peut-être qui sont donc ces deux-là ? Juste deux loustics têtes à claques de Brooklyn, au look de néo-hippies sous acide, néanmoins auteurs du disque de l'année 2008, le fantasmabuleux "Oracular Spectacular", qui les propulsa comme futur possible du rock, du genre petits génies au rayon pop indépendante.

Un patchwork enthousiasmant d'électro-pop rétro-futuriste, avec une poignée de tubes immédiats (Electric Feel, Weekend Wars, Kids et l'entêtant "tubissime" Time To Pretend), ressuscitant les années 60 et 70 en les plongeant dans un bain néo-80's, mélangeant les influences des Pink Floyd du début, le Bowie spatial de la grande époque, créant du Neil Young sur orbite ou des Bee Gees psychédéliques.

La presse rock mondiale s'enflamme, jusqu'au féminin Elle (!) et le phénomène décolle pour ne plus retomber jusqu'à aujourd'hui, créant du coup des jaloux, et des détracteurs tenaces. À réécouter tout de suite sur Deezer

Rappel avec leur inusable standard "Time To Pretend" et sa vidéo néo-psychédélique :


Maintenant, qu'en est-il de "Congratulations" ? Ne l'ayant écouté que deux fois, j'éviterai de formuler un jugement hâtif. Mais le résultat est un peu déroutant : les deux compères ont évité de dupliquer à l'identique la formule du premier, même si on retrouve leur son unique, dû précédemment au sorcier du son spatial Dave Fridmann (Mercury Rev, The Flaming Lips).

Mais, évitant toutes recettes, n'auraient-ils pas un peu perdu la qualité d'écriture et l'art des mélodies qui faisait tout l'intérêt de leur disque initial ?

Du coup, l'aspect volontairement rétro-expérimental du disque, avec emprunts savoureux au glam-rock style T-Rex, à la surf music des Beach Boys, ou au rock progressif années 70, peut larguer un tantinet l'auditeur à la longue, comme dans "Siberian Breaks", long de 12 mn !

Au hasard, sortent du lot : un "Flash Delirium" explosif et déjanté, un "Brian Eno" hyper-dynamique, un très Pink Flyodien-Syd Barrettien "I Found A Whistle", ou le morceau-titre, ce "Congratulations" apaisé et très attachant. Mais l'ensemble, tout en étant moins évident que le précédent, ne me semble pas à jeter et c'est le type de disque qui ne se livre vraiment qu'avec le temps. Le cap du deuxième album étant difficile à négocier, laissons-les donc évoluer.

Concernant le visuel de l'album la pochette est, disons ... particulière.  Diriez-vous qu'elle est :  
colorée / flashy / marrante / criarde / douteuse / hideuse / vraiment innommable ?  
(rayez les mentions inutiles)


(vous êtes invités à répondre même si MGMT vous laisse indifférent)
Allez, étant bon client des frasques du duo, je vais de ce pas les réécouter pour statuer sur leur sort.
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Depuis la rédaction de cette chronique, "Congratulations" a révélé tout son pouvoir d'addiction : une vraie boîte aux trésors remplie de bonbons néo-psychédéliques aux goûts changeants, avec ses chansons qui empruntent moult chemins détournés, des vocaux hallucinés à tomber et un son kaléidoscopique digne de la Californie psychédélique des années 60. 

Un vrai catalogue de citations et références rock (Love, The Zombies, Pink Floyd, Julian Cope, TV Personalities, etc) pour un voyage en apesanteur, un mille-feuilles sonore et sensoriel, ambitieux et envoûtant.
Mis en scène par le producteur Sonic Boom (Pete Kember ex-Spacemen 3), cette superproduction indie pop s'avère un des disques les plus riches de la saison, même supérieur au précédent. Mais jusqu'où nous emmèneront-ils ?

Tracklist :
1. It's Working
2. Song For Dan Treacy
3. Someone's Missing
4. Flash Delirium
5. I Found A Whistle
6. Siberian Breaks
7. Brian Eno
8. Lady Dada's Nightmare
9. Congratulations

MGMT.
"Congratulations" (Sony)  
COUP DE COEUR
♥♥♥♥♥
en écoute complète sur spotify & deezer

mercredi 24 mars 2010

CINÉMA. Shutter Writer ou The Ghost Island ?

Sortis à une semaine d'intervalle, les nouveaux opus des deux grands cinéastes que sont Martin Scorsese et Roman Polanski, autrement dit, "Shutter Island" et "The Ghost Writer" semblaient se répondre comme deux oeuvres sinon jumelles, du moins complémentaires : deux films de genre, adaptés de romans à succès (respectivement de Dennis Lehane et Robert Harris).

Thriller psychanalytique pour Scorsese, et suspense politique chez Polanski, se déroulant tous deux sur une île isolée, avec héros pris au piège et révélation surprise finale.

Pour similaires qu'ils puissent paraître, les deux films se distinguent par un élément essentiel : leur mise en scène.
Si "Shutter Island" est du genre exercice de style, hommage au film noir années 50, avec mise en scène baroque et coups de théâtre, "The Ghost Writer" est un film plus sec, parfois tendu, au suspense réaliste, servi par une mise en scène millimétrée.

Qui sort gagnant de ce duel de cinéastes ? Sinon match nul, disons plutôt : match... neutre.

Le Scorsese s'avère assez décevant, malgré un bon début, avec un Leo Dicaprio tourmenté (trop?), Ben Kinsgley en docteur ambigü, l'impeccable Mark Ruffalo très sous-employé en faire-valoir, et un décor gothique spectaculaire...

Mais les scènes trop bavardes, le manque de rythme et la mise en scène bien ampoulée, voire emphatique, handicapent le film. Et les visions insistantes des camps de la mort, la scène finale du lac s'avèrent complaisantes, même inutiles.
Le plus inquiétant étant cette narration laborieuse, qui étonne de la part d'un des (ex?) meilleurs raconteurs d'histoires du cinéma. Du coup, le spectateur s'ennuie en attendant un final point trop surprenant, et ne sauvant pas le film à mes yeux pour autant...

Le cas "Ghost Writer" est autre : se reposant sur la précision de son scénario, Polanski nous embarque aux côtés d'un Ewan McGregor, naïf nègre d'un premier ministre anglais douteux, embarqué dans une enquête opaque à la recherche de la vérité.
Ce que le film réussit le mieux, c'est l'exploration d'un univers clos : l'île elle-même, la maison-bunker où les personnages se côtoient comme des insectes emprisonnés, la sensation d'emprisonnement gagnant aussi le spectateur.

Mais, malgré sa fine observation des coulisses du pouvoir, sa critique des États-Unis, et son humour ironique, le film se révèle décevant dans sa conclusion (tout ça pour ça ?) et dépourvu de réel enjeu. Une horlogerie un petit peu artificielle, au bout du compte.

Résultat des courses : j'avoue une préférence pour le Polanski, mais vraiment sans conviction... Je suggère à ces cinéastes doués de mettre leur talent au service de sujets plus impliquants, et pas uniquement de vouloir nous distraire avec des mécaniques scénaristiques un peu vaines.

Shutter Island (U.S.A., 2010). Réalisation : Martin Scorsese. Scénario : Laeta Kalogridis d'après Dennis Lehane. Chef-Opérateur : Robert Richardson. Musique : Robbie Robertson. Production : Martin Scorsese/Paramount Pictures. Durée : 137 mn.

Avec Leonardo DiCaprio, Mark Ruffalo, Ben Kingsley, Max Von Sydow.

La bande-annonce du film :

The Ghost Writer (G.B./All/Fr, 2010). Réalisation : Roman Polanski. Scénario : Roman Polanski et Robert Harris, d'après ce dernier. Musique : Alexandre Desplat. Production : Robert Benmussa et Alain Sarde. Durée : 128 mn.

Avec Ewan McGregor, Pierce Brosnan, Olivia Williams, Kim Catrall, Eli Wallach.

La bande-annonce du film :

mardi 23 mars 2010

RADIO. Sandrine et Rebecca

Il survient parfois des moments rares sur les ondes de radio. Ce fut le cas dimanche dernier, sur France-Inter de 10h à 11h, dans le magazine "Eclectik" de l'animatrice Rebecca Manzoni.
Une rencontre avec la lumineuse Sandrine Bonnaire. Celle-ci, d'ordinaire si discrète, sort de sa réserve à l'occasion d'un livre d'entretiens,"Le soleil me trace la route" (Stock).

Une petite heure en sa compagnie, où elle revenait sur son parcours, sa famille, ses metteurs en scène, son statut de célébrité à mille lieues de tout "bling-bling". On la sentait à l'aise entre les mains expertes d'une animatrice sans chichis..

Elle se rémémorait avec plaisir ses aspirations de petite fille qui voulait devenir majorette (!), la personnalité fantasque et libre de sa mère, ses souvenirs chaleureux d'adolescente parmi sa dizaine de "frangins et frangines".
Elle fut aussi plus grave en évoquant le grand Maurice Pialat qui je dois vraiment ma carrière et le reste de ma vie", souligne-t-elle, et leur brouille mutuelle qui les fit s'ignorer pendant trop longtemps. Et d'évoquer aussi avec émotion la figure de son père, modeste ouvrier peu bavard...

Un vrai entretien-rencontre avec une femme sans artifices, ponctué des bruits de briquets et de cigarettes inhalées par l'actrice...
Un moment de vérité comme sait souvent les concocter la pétillante Rebecca.

Un moment que vous pouvez retrouver en écoute à la carte durant 45 jours sur le site de France-Inter, là, tout de suite

lundi 22 mars 2010

PETIT ÉCRAN. Le printemps des séries

" Sérions, sérions, il en restera toujours quelque chose "...
C'est ce que doivent se dire les programmateurs de nos chaînes nationales qui ne chôment pas ces temps-ci pour se garantir de bonnes audiences... Le fait est que le " TV addict" ne doit pas trop savoir où donner de la tête pour suivre les nouvelles saisons de ses séries préférées.
Petit état des lieux, non exhaustif :

Sur TF1, diffusion chaque mardi de la 5ème saison du misanthrope "Dr House" depuis le 2 février, et retour le dimanche depuis le 28 février des seuls et uniques "Experts Las Vegas" pour leur 9ème saison. On aimerait juste que TF1 respecte enfin ses spectateurs en cessant de diffuser ces épisodes dans le désordre le plus complet et qui plus est, panachés d'épisodes des saisons précédentes. De quoi y perdre son latin !
Sur M6, encore plus fort : la 2ème saison des déboires trash de David Duchovny dans "Californication" est diffusé depuis le 26 février par intermittence : vous le verrez un vendredi, oui. Et un autre, non. Mais à quoi jouent-ils ? Pas d'irrespect de ce genre sur Canal + : vous pouvez suivre dans l'ordre depuis le 18 février les nouveaux exploits sanglants de "Dexter" dans sa 4ème saison inédite. Ouf ! ou plutôt, brrr...
Et Canal, pas avare avec ses abonnés, vous réserve pour le jeudi 1er Avril la suite des tribulations privées des "Desperate Housewives" dans leur 6ème saison, inédite elle aussi.
Autre exclusivité : pour les amateurs - dont je ne suis pas vraiment - la chaîne cryptée diffuse également à partir de ce lundi 22 mars la version télé du best-seller suédois "Millenium".
On espère également que Canal songera à diffuser avant l'été prochain les 3èmes saisons des excellentes séries "Damages" (photo) et "Mad Men"
Quant à TF1, si elle tarde à programmer dans l'année la 6ème et ultime saison de la cultissime "Lost", elle risque de déclencher une insurrection chez ses fans !

Voilà de quoi satisfaire notre soif, grands intoxiqués que nous sommes, même si on peut avouer que certaines séries, quoique toujours efficaces, sont devenues souvent routinières. Ainsi, "Les Experts", dont la mécanique vient à lasser, d'autant que Grissom/Petersen va s'éclipser en cours de saison, hélàs... Ou encore, "Dexter" que je regarde avec moins d'intérêt après une 3ème saison bien décevante...

Une solution pour réveiller notre envie? En découvrir de nouvelles ! Par exemple : "Nurse Jackie", une série dont l'héroïne, une infirmière anti-conformiste incarnée par l'épatante actrice Edie Falco, ex-Madame Tony Soprano, est à découvrir dès le 1er Avril sur Canal+.

Et vous, comment ressentez-vous cette avalanche de séries à la télévision ? Toujours accros ? Ou bien, lassés vous allez finir par décrocher ? Allez, un petit sondage express : J'attends vos réponses dans les commentaires...

1. La série que vous suivez envers et contre tout ? ma réponse : "Lost". Oui, je suis accro et je veux savoir la fin !
2. La série qui commence à vous lasser ? ma réponse : "Desperate Housewives". Vous tournez plutôt en rond, Mesdames. 3. La série méconnue que vous voulez défendre ? ma réponse : "Mad Men", brillante série sur l'Amérique des sixties (photo ci-dessous).Comment? J'ai oublié d'évoquer les séries françaises ? Quelles séries françaises ?