mardi 13 juillet 2010

FESTIVAL (fin). Voilà, c'est fini...

Oui, cette fois le 38ème Festival du Film de La Rochelle, c'est bien fini...
J'espère ne pas trop vous ennuyer avec cette longue conclusion sur ma semaine de ciné-maniaque.

Le cinéma Le Dragon sur le vieux port s'est vidé de ses spectateurs assoiffés d'image et le théâtre de La Coursive, épicentre de la manifestation, se prépare à accueillir les Francofolies qui débutent à l'heure où je rédige ce billet.

La foule, l'attente, les sandwichs vite avalés, le catalogue, la grille, le stabilo, c'est déjà des souvenirs : Et deux jours ne m'ont pas semblé de trop pour me remettre de ces 10 jours de folie cinéphile au rythme assez intense, 4 films par jour en moyenne, sans compter la Nuit Blanche qui, cette année, n'a pas clos le Festival, la journée de dimanche affichant encore des projections...
Votre serviteur a encore fait l'effort de voir quelques derniers films, mais affichait, dimanche soir et tout ce lundi la vitalité d'une limace, voire même son niveau intellectuel.
Un peu de mal aussi à redescendre sur terre et revenir à la vie normale...

Petite vidéo sur l'atmosphère d'avant-séance, réalisée par des lycéens rochelais à considérer déjà avec nostalgie :

Alors, que reste-t-il de ce cru 2010 ?
Toujours l'impression, malgré près de 37 films vus, est-ce raisonnable ? d'être peut-être passé à côté de la rareté qu'il fallait ne pas rater ou DU FILM DE L'ANNÉE en avant-première.

Mais ici, devant la quantité de films, on est obligé d'opérer des choix ...

Ainsi je n'ai pas tenté de découvrir le cinéma d'un suisse nommé Peter Liechti - que voulez-vous, un film expérimental sur la mort nommé "Rapport d'une momie", moi ça ne m'attire pas - et n'ai pas refréquenté l'oeuvre du regretté Éric Rohmer
... ah si, juste pour voir son premier film "Le Signe du Lion" qui, bien qu'intéressant par son aspect documentaire - le Paris de 1959 en décors naturels - et moins bavard que ses films suivants, annonçait déjà que ce ne serait pas mon cinéaste préféré, désolé Éric ...

Pour arrêter de faire mon malin, j'ai retraversé avec plaisir ces valeurs sûres déjà évoquées dans un précédent papier :
Elia Kazan, Pierre Etaix, LA Garbo question : pourquoi n'y a-t-il plus de Garbo de nos jours ? ;
- ai couru sans hésiter à l'unique projection un matin (!) de "The Lodger" le premier grand film muet d'Hitchcock un régal, le maître du suspense était déjà là tout entier en 1926 ;





- ai aperçu un peu du jeune cinéma indien (dont l'envoûtant Man Beyond The Bridge ou un Bollywoodien Jodhaa Akbar épico-spectacularo-kitsch).

Voilà, La Rochelle, c'est un grand chaudron dans lequel il ne faut pas avoir peur de plonger, où l'on peut voir un soir à la suite un lumineux film mexicain (Alamar, photo) et juste après, un lent, glauque et sombre pensum ukrainien ironiquement titré "Mon Bonheur/My Joy" qui sera bien mon plus mauvais souvenir de l'aventure.

Mais qu'importe, il faut accepter de se tromper, la joie de découvrir l'emportant sur les déceptions.
Encore deux films, français tous deux et aux jeunes héroïnes féminines : le personnel "Un Poison Violent" de Katell Quilleveré sortie 4 août, et le tendu et émouvant "Des Filles en Noir" de Jean-Paul Civeyrac sortie 3 novembre.

On en reparlera bientôt ...











Je terminerai sur deux moments forts à mes yeux :

1/ d'abord, le plaisir de voir sur très grand écran un de mes films préférés, le premier classique du trop méconnu - et grand - metteur en scène américain Robert Mulligan : "Du Silence et des Ombres" de 1962.
Mais je reviendrai prochainement plus en détail sur ce film enchanteur qui mérite vraiment d'être plus connu...

Visible en salles en impeccables copies neuves depuis le 7 juillet, on doit la ressortie de ce bijou à la jeune société Lostfilms dont le représentant était fort ému lors de la présentation publique, en évoquant la première personne enthousiaste qui voulait de son film : Prune Engler, déléguée générale du Festival !
Très touchant moment ...


2/ et puis pour terminer le Festival - et ce papier bien trop long ! - on ne peut que se réjouir du salut au grand compositeur de musiques de films Georges Delerue.

Un programme-hommage constitué d'un film inédit "Bandes Originales : Georges Delerue" de Pascale Cuénot, documentaire passionné et passionnant sur l'oeuvre et l'homme, brillant, modeste et chaleureux.

Suivi d'une rencontre Leçon de musique animée par Stéphane Lerouge en présence de sa veuve, Colette Delerue et des amis du métier (journaliste, compositeur) simples comme l'homme Delerue l'était, ainsi que sa musique, expressive et lyrique, qui accompagna nombre des classiques de François Truffaut.

Il y a des regards d'amitié qui ne trompent pas...

Entretien instructif avec Stéphane Lerouge sur l'oeuvre de Delerue :

Était également au programme un concert live de la formation Traffic Quintet ... mais pas vu, j'étais ailleurs !
Par contre j'étais bien là pour la Nuit Blanche Delerue avec les films de Truffaut (Tirez sur le Pianiste) Ken Russell (Love) De Broca (Le Roi de Coeur) et Blier (Préparez vos mouchoirs) tous différents qui illustrent bien la large palette de ce surdoué de la musique.

Dont vous pouvez retrouver le talent au hasard de la Playlist Cinéma à droite du blog :
thèmes Adagio et Paul du Mépris ; thème des Pissenlits par la Racine ; Jules et Jim et le magnifique La Peau Douce par le Traffic Quintet ; thème du Roi de Coeur et hommage à François Truffaut ...

un p'tit tour sur son site web très complet

Le célèbre thème du "Mépris" de JLG :

Depuis j'ai de la musique plein la tête, et bien que fourbu, garderait un fort bon souvenir de cette édition 2010.

"Sea, sun and movies" c'est ça, La Rochelle ... À l'année prochaine !

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