

Trêve de références, on écoute et l'aventure retient alors l'attention, mais avouons-le, pas tout de suite : les premiers morceaux, entre dubstep à la James Blake et intonations soul trop proches d'un Kezia Jones (!) agacent un peu et sa reprise de l'anecdotique succès années 80 de Black "Wonderful Life" ne s'impose pas. C'est en fait à partir de "Tomorrow", lent et fascinant quatrième titre, suspendu et atmosphérique, que le cas McCleery commence à intriguer, voire captiver.
"Tomorrow" (version courte) :
Très vite, l'analogie James Blake s'efface un peu, car l'espace esquissé par ce nouveau londonien dessine d'autres paysages, au son moins électro, aux paysages résolument moins novateurs et plus classiques mais pas moins flottants, se frottant au soft jazz et à l'acoustique, descendant du folk de John Martyn, frère pop du Blue Nile ou cousin des anglais Fink ou The Cinematic Orchestra.


Pour lâcher ces sempiternelles comparaisons, disons que la pop en apesanteur de McCleery, pour peu qu'on s'abandonne à sa voix superbe de soulman blanc et à son apprivoisement instrumental de l'espace, distille un calme contemplatif à l'atmosphère changeante, aux échos d'orages à la Radiohead (Garden), de soul music au groove recueilli (superbes Home et It's All) ou d'images bucoliques dignes du folk anglais (The Gymnopedist, moment de grâce voltigeuse).
Étrange album qu'on aurait tort de prendre pour un copié-collé opportuniste de James Blake puisqu'il cherche moins ouvertement les effets électro-dubstep ou à créer de nouveaux espaces sonores. D'une autre manière, il n'en est pas moins un disque libre, à la croisée entre folk et soul music, mutation de blues antique et pop futuriste se basant sur l'instrumentation jazz :
Album à la fois classique et contemporain, on ne peut encore présager de l'avenir sonore à long terme de cet opus. Mais qu'il soit prochainement détrôné par un nouveau prétendant importe peu, tant par l'intemporalité de son inspiration, il risque de faire la joie de ceux - à mon avis nombreux - sensibles au talent de vocalistes inspirés, au spleen de Nick Drake, au groove de Gil Scott-Heron ou à la sensibilité d'un Thom Yorke.
On attend d'ailleurs vos avis.
Tracklist :

Pour lâcher ces sempiternelles comparaisons, disons que la pop en apesanteur de McCleery, pour peu qu'on s'abandonne à sa voix superbe de soulman blanc et à son apprivoisement instrumental de l'espace, distille un calme contemplatif à l'atmosphère changeante, aux échos d'orages à la Radiohead (Garden), de soul music au groove recueilli (superbes Home et It's All) ou d'images bucoliques dignes du folk anglais (The Gymnopedist, moment de grâce voltigeuse).

Album à la fois classique et contemporain, on ne peut encore présager de l'avenir sonore à long terme de cet opus. Mais qu'il soit prochainement détrôné par un nouveau prétendant importe peu, tant par l'intemporalité de son inspiration, il risque de faire la joie de ceux - à mon avis nombreux - sensibles au talent de vocalistes inspirés, au spleen de Nick Drake, au groove de Gil Scott-Heron ou à la sensibilité d'un Thom Yorke.
On attend d'ailleurs vos avis.
1. Fears
2. Garden
3. Wonderful Life
4. Tomorrow
5. It's All
6. Stand Proud
7. Home
8. Only
9. Tie Me In
10. Raise Me
11. The Gymnopedist
12. She Moves

♥♥♥
Paru le 5 septembre
Paru le 5 septembre
en écoute sur deezer & spotify et 3 titres sur la Playlist Pop
avis sur les inrocks, musique-culture et bon pour les oreilles
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jono mc cleery.com