Allez, je vous dois tout de même deux mots d'explication : un manque actuel de disponibilité, une certaine routine apparue, donc un peu de lassitude passagère...
et à bientôt
Des chroniques : musique, rock & pop, playlists audio. Des chroniques, quoi...

Vu le (très relatif) calme questions sorties, profitons de la sortie récente quasi conjointe des nouveaux albums de deux groupes emblématiques de "la-scène-pop-française-avec-une-chanteuse-qui-chante-en-anglais" pour les opposer en un mini-match comparatif. 

Du coup, votre appréciation dépendra surtout de l'effet qu'a sur vous la voix d'Olivia : soit vous supporterez son timbre suraïgu, soit vous serez exaspéré par les affèteries de femme-enfant de sa voix très en avant.
The Dø. "Both Ways Open Jaws" (Wagram/Cinq Sept)écoute intégrale sur Deezer et Spotify
"Dust It Off" sur la Playlist Hiver
Contre toute attente, on trouvera donc son plaisir dans un univers musical plus classique, mais pas sans séductions. Au moins, chez les franco-américains de Moriarty, pas de démarche pseudo-arty tournant à la prétention quand elle est dépourvue de résultat.
mais avec une liberté encore plus manifeste, le groupe franco-américain revisite avec un plaisir évident et une belle aisance les codes des musiques de l'Ouest, le vrai..
Rien n'y manque : violons, hamonica, superbes guitare dobro et guitare acoustique, et surtout la voix craquante de Rosemary Standley, notre guide au charme étrange qu'on ne quitte pas des yeux (oreilles) durant ce voyage aux images très cinématographiques.
Moriarty. "The Missing Room" (Air Rytmo) ♥♥autres chroniques sur Tasca Potosina et Des Chips et du Rosé
3 titres de Moriarty sur la Playlist Hiver
Une semaine pile après la Journée de La Femme du 8 mars dernier, un petit salut (même si trop tardif) à deux artistes féminines dans l'actualité musicale immédiate. D'abord Austra, nom de guerre d'un groupe derrière laquelle se cache la chanteuse italo-lettone basée à Toronto (vive les voyages!) Katie Stelmanis.
Une artiste à l'affiche de la 14ème édition du Festival "Les Femmes s'en mêlent". Chaque année, cette fois-ci, du 19 mars au 3 avril prochain, à Paris et en province, le festival met en lumière le meilleur de la scène rock & pop féminine internationale, dont cette année surtout la révélation américaine Glasser.
Trois minutes cinquante-deux secondes - ou six minutes en version longue, voir plus bas - d'électro pop envoûtante sur un beat cold répétitif et anxiogène qu'on croirait piqué à la Anne Clark des années 80, transfiguré par la voix perçante et puissante de diva gothique de Stelmanis :
Austra a-t-elle pour ambition de marcher sur les plate-bandes des récentes stars néo-gothiques Soap & Skin ou Zola Jesus ? On est sûr en tout cas qu'avec son électro-dance obsédante, elle devrait parvenir sans difficulté à séduire autant les nostalgiques de la cold wave 80's que les night-clubbers et accros des dance-floors.
C'est tout le mal qu'on lui souhaite, son EP disponible chez Domino Records s'avérant prometteur pour la suite, d'ailleurs à découvrir plus bas :
Austra. "Beat and The Pulse EP" (Domino Records) ♥♥ en écoute sur la Playlist Deezer qui suit :
le site de Austra
Pour autant, si j'admets être un peu poursuivi par ce single captivant comme Géraldine Sarratia des Inrocks le décrit ici, on ne peut tout de même pas éviter l'inévitable comparaison avec l'électro pop glaciale de Fever Ray.
Fever Ray, le projet solo fascinant de Karin Dreijer Andersson du duo The Knife, qui a signé avec cet album 2009 un diamant noir du genre, pop tribale et électro gothique, devenu canon obligé récent du genre.
Revoilà donc la suédoise de retour ces jours-ci : une grande rigolote qui aime jongler avec le décorum morbido-dark le plus réfrigérant (voir les photos très conviviales)
, pas étonnant de la voir réapparaître avec "The Wolf", un titre volontiers oppressant destiné à la B.O. de "Red Riding Hood", enième variation ciné du Petit Chaperon Rouge signée par la réalisatrice des piteux Twilight :
Une démonstration de maîtrise sonique impressionnante quoique volontiers théâtrale, limite grand-guignol tout de même.... Mais c'est parlant de la voir réapparaître en même temps qu'Austra qui s'élance dans la compétition avec une approche musicale très similaire.
Troublant que la musique de ces deux artistes à l'atmosphère angoissante et anxiogène, genre bande-son de fin du monde, résonne étrangement avec l'actualité nipponne dramatique aux airs de fin du monde également.
Alors ? Vous laisserez-vous séduire par Katie et son groupe (la batteuse Maya Postepski et le bassiste Dorian Wolf) dont le premier album "Feel It Break" paraîtra le 17 mai prochain chez Paper Bag Records ?
Ou gardez-vous vos faveurs à la glaçante Karin qui joue à se faire peur dans les bois avec d'excellents compagnons musicaux comme Brian Reitzell (Air, Sofia Coppola) et The Big Pink ?"Red Riding Hood, The Original Motion Picture Soundtrack" (Water Tower Music)
Fever Ray 2009 en écoute sur Deezer et le site de Fever Ray
À vous d'élire votre prêtresse électro-gothique préférée ...... puisqu'on n'a que l'embarras du choix avec toutes ces voix et talents féminins qui ne cessent d'éclore chaque année.
Parfois, vous avez beau lutter, vouloir vous échapper, mais souvent un disque s'impose à vous avec une évidence qu'il serait inutile de vouloir combattre. En lieu et place de disques moyennement emballants, réservons donc à ce "Summer Echoes" en avant-première la première place qu'il occupe depuis qu'il est passé par mes oreilles et ne les quitte pas depuis.
dont la pop cotonneuse et sinueuse vous réservera le plus dépaysant des voyages immobiles. C'est pénétrer dans les méandres de chansons comme si on pénétrait dans les recoins du cerveau de son auteur et y retrouver contre toute attente un peu de soi-même.
À quoi doit-on la réussite de ce philtre pop unique ? À la production inventive et minutieuse, de cette pop moins bricolo-enfantine que son précédent LP mais divinement électro-acoustique, élaborée avec ses potes de Mùm dans les studios des célèbres Sigur Rós ?
À cet esprit ludique qui le voit sur "Rituals" s'aventurer sur des terrains voisins de l'afro-pop tendance Vampire Weekend-Fool's Gold, esquisser une rythmique hip-hop sur "Sing For Dream" et zébrer ses comptines réverbérées de riffs électriques énergisants un peu partout (Fall Down Slow, Nothings) ?



Sin Fang. "Summer Echoes" (Morr Music) ♥♥♥♥ Album à paraître le 16 Mars
L'un des morceaux de bravoure et plus gros succès de ce groupe qui fut l'un des chouchous de la sphère rock indé fin des années 8o et des étudiants en lettre, fit les beaux jours des Inrocks de la grande époque mais reste bien négligé à tort depuis.
Un espoir de la scène britannique des eighties finissantes dont la carrière débuta sous les meilleurs auspices avec un premier opus éponyme paru en 1988 sur le mythique label Creation d'Alan McGee (My Bloody Valentine, Jesus & Mary Chain, Oasis).
L'album du succès naissant dans la foulée de leur "Shine On" tubesque. Moins post-new wave que le précédent, cet album au papillon arbore un son plus dynamique, alternant standards rock évidents : "Hannah", "In A Room " et ballades gracieuses, "Beatles And The Stones", "Shake And Crawl" ou "Blind". Mais ce qui devait être leur porte d'entrée vers une carrière radieuse fut paradoxalement le début de leur fin :
le groupe n'évita pas les pièges habituels du rock-business : usage immodéré des drogues, rivalité grandissante entre Guy Chadwick et le guitariste virtuose Terry Bickers, l'égal d'un Johnny Marr (The Smiths) ou d'un Bernard Butler (Suede), qui préféra s'éclipser pour aller former Levitation.
Pour autant, il est vrai de trouver injuste le relatif oubli qui entoure ce groupe aux qualités pop-rock maintenant classiques, qui fut très inspiré à sa grande époque.
The House Of Love. "The Butterfly Album" 1990 (Fontana/Mercury)
myspace the house of love
Bacharach : une influence évidente totalement revendiquée par la jeune Sarah Joyce (a/k/a Rumer) et son compositeur-arrangeur Steve Brown, qui ont ressuscité avec soin et inspiration tout un pan de la musique populaire des seventies. 





Ensuite la demoiselle n'a pas vraiment le profil d'une diva : pas une beauté fatale, mais indéniablement sensuelle.
Rumer. "Seasons of My Love" (East West/Warner)