samedi 1 octobre 2011

Memory Of The 80's (19). BEL CANTO

Est-ce du à l'effet de l'actuelle vague de chaleur, à l'électro très 80's de Zola Jesus, à un retour de nostalgie ou à un mélange des trois ? En tout cas, voilà la rubrique "Memory of the 80's" ressuscitée encore une fois pour une virée rafraîchissante parmi les fjords et les lacs glacés en compagnie d'un groupe qui illumina de sa glaciale élégance la fin des années 80.

Autrement dit, Bel Canto, trio norvégien puis duo (suite au départ de Geir Gennsen) formé de Nils Johansen, multi-instrumentiste inspiré et d'Anneli Drecker, vocaliste lumineuse soufflant le froid et le chaud. En témoigne la beauté mélancolique, méditative et solennelle de "The Suffering", extrait de leur second album "Birds Of Passage" :



Bel Canto comme une réponse venue du Nord à la dream pop anglaise des désormais classiques Dead Can Dance ou Cocteau Twins, la voix pure et pénétrante de la jolie Anneli Drecker - qui chante à l'occasion en norvégien et espagnol - n'ayant pas grand chose à envier à celles de Lisa Gerrard ou de Liz Fraser, même si celle-ci reste ma préférée.

Plus immédiatement pop et synthétique que ses glorieux rivaux, d'une production précise et immaculée, les premiers albums du duo (jusqu'au troisième) ont posé les bases d'une pop nordique inventive évoluant de la pop médiévale onirique (White-Out Conditions, 1987) à la new wave électro (Birds Of Passage, 1989) jusqu'à la world music mâtinée de dance (Shimmering, Warm & Bright, 1992, un peu moins convaincant).














Si leur premier opus "White-Out Conditions" reste sans conteste le sommet de leur parcours avec son alchimie réussie entre froideur des machines et instrumentation d'inspiration médiévale (le morceau-titre parle de lui-même), j'avoue un vrai faible pour leur "Birds Of Passage" suivant.

Un opus encore plus glacé et plus électro, comme au croisement de toute l'indie pop de ces années-là, la synth pop à la Depeche Mode, l'onirisme de Kate Bush et des Cocteau Twins, des échos de Joy Division ou du hiératisme de Dead Can Dance :



Et voilà qu'à la réécoute impromptue de ce groupe légèrement en sommeil de nos jours, un peu rejeté dans l'oubli et trop peu reconnu, on se rend compte de l'influence - underground ou involontaire? - qu'il semble avoir eu sur, non seulement la grande majorité de la pop nordique (une certaine Björk n'émergera que quelque temps plus tard), mais aussi sur tout le renouveau de l'électro pop féminine de ces dernières années.



Faites l'essai : jetez une oreille sur les productions récentes de White Hinterland, School Of Seven Bells, Zola Jesus, Glasser et autres Austra, le parallèle est alors troublant.
Sans parler de la musique de la suédoise Karin Dreijer Anderson, que ce soit la pop festive de The Knife ou l'électro dark de Fever Ray, nul doute qu'elle doive son existence au souffle de la new wave nordique de Bel Canto et à ses avant-gardistes sonorités électro-gothico-ethniques.
 

On n'en aura donc pas fini avec cette décennie dont j'ai toujours pensé qu'elle n'était pas si maudite musicalement ...

Tracklist :
1. Intravenous
2. Birds Of Passage
3. The Glassmaker
4. A Shoulder To The Wheel
5. Time Without End
6. Oyster
7. Continuum
8. Dewy Fields
9. The Suffering
10. Picnic On The Moon
11. Look3

"Birds Of Passage", 1989-1990 (Crammed Discs) ♥♥♥♥
en écoute sur spotify et grooveshark
découvrir Bel Canto sur spotify

titres de Bel Canto en écoute sur la Mini Playlist 80's (à droite du blog)
chronique de "Birds Of Passage" sur xsilence.net

le site de Bel Canto

1 commentaire:

  1. Très bon blog
    On repassera !

    Bonne fin de weekend !

    Stock-71

    http://stock71.wordpress.com/

    https://www.facebook.com/pages/Stock-71/187566801279453

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