Rien que lundi et nous voici déjà avec une grosse sortie, voire LA sortie de la semaine. Un album nommé tout simplement "Rome". Et une fois de plus, on doit ce projet sorti de nulle part à l'insaisissable Danger Mouse.
Planqué derrière son pseudo qu'on croirait sorti d'un James Bond, Brian Burton, l'homme des projets Broken Bells ou Gnals Barkley - producteur incontournable du moment au même titre que David Sitek ou Dave Fridmann - nous emmène dans une Italie fantasmée : celle du cinéma des années 60 et surtout celle des films mis en musique par Ennio Morricone.
Référence omniprésente revendiquée par Burton (à droite) épaulé de plus par Daniele Luppi (à gauche), l'un des plus disciples actuels d'Ennio, "Rome" est un retour aux sources à la musique qui illustra tant de classiques du cinéma européen, western-spaghettis ou pas.
La bande-son d'un film imaginaire qui confirme le carnet d'adresses fourni de l'énergumène puisqu'en mini-metteur en scène, il a réservé à Jack White et Norah Jones les chansons racontant la vie d'un couple sur un album par ailleurs plutôt orchestral :
Bel exercice de style qui confirme les lubies de musiciens respectueux et scrupuleux (c'est tout fait à l'ancienne, Madame, le tout enregistré en analogique dans la ville éternelle!), l'entreprise réactive tout l'amour qu'on a porté à un cinéma et à des B.O. jamais oubliées. D'autant que sur le premier titre instrumental, on retrouve la voix d'Ella Dell'Orso, la mythique voix de sirène qui a illuminé tant de chefs-d'oeuvre de Sergio Leone :
Danger Mouse & Daniele Luppi - "Black" feat. Norah Jones
Car pour aussi accompli que soit l'hommage, malgré son ambiance garantie vintage et ses guitares western réactivées, au bout du compte l'ensemble reste un poil trop maîtrisé, assez décoratif, comme en retrait.
Y manquent, je pense, la fougue et le lyrisme échevelé qui caractérisait les sommets Morriconiens, voire son versant le plus sombre. Danger Mouse, grand perfectionniste ne se met jamais TROP en danger, avez-vous remarqué ?
Mais on saluera le don de cet homme pour rendre plus troublante la par ailleurs bien fade Norah Jones (ici d'une grande classe sur "Black"), voire un Jack White souvent agaçant, qu'on trouve touchant sur la belle ballade "The Rose With The Broken Neck" :
Tracklist :
1. Theme Of Rome
2. The Rose With The Broken Neck (feat Jack White)
3. Morning Fog Interlude
4. Season’s Trees (feat Norah Jones)
5. Her Hollow Ways Interlude
6. Roman Blue
7. Two Against One (feat Jack White)
8. The Gambling Priest
9. The World Interlude
10. Black (feat Norah Jones)
11. The Matador Has Fallen
12. Morning Fog
13. Problem Queen (feat Norah Jones)
14. Her Hollow Ways (feat Jack White)
15. The World (feat Jack White)
autres avis sur Hop Blog, Le Noise et Culturopoing
La bande-son d'un film imaginaire qui confirme le carnet d'adresses fourni de l'énergumène puisqu'en mini-metteur en scène, il a réservé à Jack White et Norah Jones les chansons racontant la vie d'un couple sur un album par ailleurs plutôt orchestral :
Bel exercice de style qui confirme les lubies de musiciens respectueux et scrupuleux (c'est tout fait à l'ancienne, Madame, le tout enregistré en analogique dans la ville éternelle!), l'entreprise réactive tout l'amour qu'on a porté à un cinéma et à des B.O. jamais oubliées. D'autant que sur le premier titre instrumental, on retrouve la voix d'Ella Dell'Orso, la mythique voix de sirène qui a illuminé tant de chefs-d'oeuvre de Sergio Leone :
Ballade d'une qualité et d'une élégance jamais prise en défaut, hantée de-çi de-là par le fantôme de Gainsbourg (la guitare de Black ou Her Hollow Ways), disque à illustrer de ses propres images, "Rome" a au bout du compte le mérite (et la faiblesse aussi) de ressusciter l'esprit musical d'une époque. Mais accuse parfois les limites des entreprises passéistes de ce genre (on pense à Air), voire celles de son auteur.
Danger Mouse & Daniele Luppi - "Black" feat. Norah Jones
Car pour aussi accompli que soit l'hommage, malgré son ambiance garantie vintage et ses guitares western réactivées, au bout du compte l'ensemble reste un poil trop maîtrisé, assez décoratif, comme en retrait.
Y manquent, je pense, la fougue et le lyrisme échevelé qui caractérisait les sommets Morriconiens, voire son versant le plus sombre. Danger Mouse, grand perfectionniste ne se met jamais TROP en danger, avez-vous remarqué ?
Mais on saluera le don de cet homme pour rendre plus troublante la par ailleurs bien fade Norah Jones (ici d'une grande classe sur "Black"), voire un Jack White souvent agaçant, qu'on trouve touchant sur la belle ballade "The Rose With The Broken Neck" :
Et plus largement, sans être vraiment aussi enthousiaste que la majorité de l'accueil critique reçu actuellement par "Rome", on ne reniera pas le plaisir éprouvé par ce distrayant itinéraire italien. Romantisme classique, mini-cinéma intime et souvenirs sixties garantis qui donnent de suite envie de revenir aux originaux : pas une si mauvaise récolte finalement pour un disque finalement agréable et léger.
Tracklist :
1. Theme Of Rome
2. The Rose With The Broken Neck (feat Jack White)
3. Morning Fog Interlude
4. Season’s Trees (feat Norah Jones)
5. Her Hollow Ways Interlude
6. Roman Blue
7. Two Against One (feat Jack White)
8. The Gambling Priest
9. The World Interlude
10. Black (feat Norah Jones)
11. The Matador Has Fallen
12. Morning Fog
13. Problem Queen (feat Norah Jones)
14. Her Hollow Ways (feat Jack White)
15. The World (feat Jack White)
Danger Mouse & Daniele Luppi. "Rome" (EMI Records)
♥♥ (♥)
Sortie ce lundi 16 mai
en écoute sur Deezer et Spotify et 3 titres sur la Playlist Pop♥♥ (♥)
Sortie ce lundi 16 mai
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Rome
Un peu déçu par cet album. Je l'attendais beaucoup, et au final il n'offre rien de plus que ce qu'il proposait sur le papier: Danger Mouse rendant hommage à Ennio Morricone. Je trouve ça assez fade, et Jack White m'énerve (quand on sait à quel point j'admire le type, ce n'est pas peu dire). Bref, je vais le réécouter, mais je ne suis pas trop convaincu pour l'instant.
RépondreSupprimerje pense qu'il ne faut surtout pas cantonner cet album à une référence aux BO western de Morricone, car à vrai dire il n'y a pas grand chose en commun entre ce disque etla BO de, par exemple, "il était une fois dans l'ouest". C'est un peu dommage qu'il ait été vendu comme ça. Pour moi c'est plus proches des BOs plus obscures et moins lyriques de Morricone que l'on retrouve par exemple sur Mondo Morricone. Mais, hormis quelques "loungeries", genre "morcheeba, y'a une bonne poignée de titres assez délicieux dans ce disque, je trouve.
RépondreSupprimer@joris: salut joris : je comprends ta déception, j'ai failli être plus sévère avec "Rome" vu la réception critique, je m'attendais à plus fort. Mais le tout est loin d'être désagréable, et je ne suis pas un méchant, on ne se refait pas !
RépondreSupprimer@benoît : je vois que tu a mis tes appréciations un peu partout, c'est fort sympa !
Tu as trouvé le mot, il y a un aspect "lounge" dans l'affaire et (à la longue je m'en aperçois) dans le travail de Danger Mouse qui fait que son travail reste toujours un peu calibré.
On a envie de lui dire de se lâcher plus au Burton/Mouse, un peu + de folie ne me/nous gênerait pas :-) À + !
Pas encore écouté celui-ci que tu m'as définitivement donné envie de trouver!
RépondreSupprimerTu pourrais peut être aussi jeter une oreille vers Javelin : http://mmarsup.blogspot.com/2011/05/javelin-canyon-candy-7510.html
Hello.
RépondreSupprimerDanger Mouse est définitivement le producteur indie le plus intéressant du moment. De plus, depuis Broken Bells l'année dernière, Mouse est aussi musicien, arrangeur, orchestrateur et compositeur. Un véritable génie. Et ce "Rome" est un excellent disque, sorte de fausse B.O ou une musique pour un film à faire soit-même.
A +
salut mmarsup, content de te lire ici et de t'avoir donné envie, je le prends comme un compliment.
RépondreSupprimerEt j'irais fouiller écouter Javelin que je connais pas, merci. Et tu reviens quand tu veux :)
@francky : oui, Danger Mouse est doué et brillant mais à mes yeux il pourrait se risquer vers des voies moins "confortables".
Même si le fauteuil de Dave Fridmann est déjà pris, son travail sonore me semble plus libre, mais bon, ce n'est que mon humble avis...
À + aussi :)
Excellent album. Pas du tout attendu, mais très belle surprise.
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