lundi 3 octobre 2011

La rentrée de LONEY DEAR

Il est des cas où s'atteler à la critique du nouvel album d'un artiste qu'on aime bien semble vouloir résister à toute objectivité. Ainsi on trouverait plus simple de juste annoncer le fait, simple et brut : "Demain mardi 4 octobre, Loney Dear publie son sixième album "Hall Music" sur le label Something In Construction". Pas plus, pas moins.

Et puis on se reprend, car parler du retour du petit outsider suédois Emil Svanängen prolonge aussi le plaisir de sa musique. On aurait envie de dire paradoxalement que "Hall Music" sonne très familier pour qui le connaît bien et qu'à la première écoute, il n'est peut-être pas le plus grand album de l'orfèvre pop.

Passée cette première impression (c'est pas qu'on serait déçu quand même!) on a vite le sentiment de reprendre une conversation interrompue il y a deux ans suite à son dernier (splendide) album "Dear John", de retrouver avec bonheur ces mélodies folk pop au spleen intimiste, la voix douce et agile de son interprète et ces choeurs enveloppants, sa musicalité fragile et finalement très structurée.



Une nouvelle approche vous interpelle alors : "Hall Music" est à la fois très semblable et très différent.
Semblable : parce qu'il semble réunir dans un même écrin la mélancolie électronique de "Dear John" (2009) et la directe simplicité folk de "Loney Noir" (2007), ses deux derniers opus, d'où l'impression de familiarité.
Différent : parce que de ce voyage très court (30 minutes) aux compositions plus brèves et minimalistes se dégage une modeste mais constante impression d'harmonie et d'équilibre, de dialogue permanent entre joie et tristesse sans jamais savoir vraiment nommer l'une ou l'autre comme sur "Loney Blues" :



Moins lyrique, moins sombre, plus dense et acoustique, "Hall Music" résulte de l'expérience de sa dernière tournée où l'accompagnement par un orchestre classique l'a obligé à réarranger ses morceaux de manière plus orchestrale.

On ne s'étonnera pas alors du constant écho que jouent les instruments entre eux, de la douce électronica de "Maria, Is That You" aux échos cascadants de piano sur le désolé "Young Hearts" à un solo surprenant mais savoureux de xylophone soft jazz sur "Calm Down". Ni de la voix féminine de Malin Ståhlberg (photo) sur la très pop "What Have I Become?" finale.

"Hall Music" confirme aussi, s'il le fallait, le talent de compositeur et de mélodiste de Loney Dear bien au-dessus du lot de l'écriture pop moyenne, en parfait équilibre entre félicité et recueillement, introspection et exaltation, comme en témoigne le quasi religieux "Largo", splendeur de l'album. Pour qui est sensible au spleen lumineux du baladin suédois, une pierre de plus dans son parcours qui nous récompense élégamment de notre fidélité à cet attachant solitaire.

Un disque apaisé, radieux, qui semble clore en douceur la fin d'une période pour Svanängen et qui réjouira comme prévu les adeptes de ses mini-bonheurs pop sucrés-salés. Votre voisin ne daigne pas y goûter ? Pas grave, il est des festins qu'on savoure seul avec bonheur.

Loney Dear jouant "Young Hearts" au piano :



Tracklist :
1. Name
2. My Heart
3. Loney Blues
4. Calm Down
5. Maria, Is That You
6. D Major
7. Largo
8. Young Hearts
9. Durmoll
10. I Dreamed About You
11. What Have I Become?

Loney Dear." Hall Music" (Polyvinyl/La Baleine) Sortie le mardi 4 octobre
♥♥♥♥
en écoute sur deezer & spotify
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Loney Dear
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2 commentaires:

  1. moins emballé que toi sur ce nouveau Loney Dear que je trouve (après 2 écoutes) un peu nian nian sur les bords. J'avais adoré le précédent mais là, je le trouve moins convaincant, avec plus de miel et moins d'émotion.

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  2. Pour être franc, pas faux qu'il soit une coudée bien en-dessous du "Dear John" (difficile de faire aussi bien en même temps), presque sans surprise à la première écoute. Mais l'ayant "apprivoisé", suis assez sensible à la douceur de ce disque presque easy listening. Maintenant, faudrait peut-être qu'il change d'inspiration pour ne pas lasser, se renouveler un peu.

    Mais j'ai un vrai attachement de principe pour l'univers du p'tit Emil ;-)

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