vendredi 14 mai 2010

MUSIQUE. Mesdemoiselles chantent le folk, le rock, la pop, la bossa, and more...

Nouvelle petite sélection musicale : cette fois, un choix d'albums signés par des demoiselles, les publications d'artistes féminines se multipliant beaucoup ces temps-ci, et ce n'est pas pour me déplaire...

On débute avec un disque sorti fin mars dernier, "Origin of Stars", le premier album de Kyrie Kristmanson, jeune canadienne de vingt ans, aux lointaines origines islandaises, d'où son nom, qui fait preuve - déjà - d'une aisance musicale certaine.

Folk, pop, jazz : de sa voix gracile d'alouette, sur Birdsong ou Song X, par exemple, elle glisse en funambule d'un style à l'autre, signant un recueil de onze titres à l'atmosphère dépouillée, qu'on pourrait qualifier de folk néo-médiéval et mystique.

Si l'assurance de l'artiste en impose, cela n'empêche pas une certaine sécheresse générale du projet, sa virtuosité indéniable générant un ennui poli et peu d'émotion.
De l'allure, mais trop de maîtrise distanciée. Pour la suite, on souhaite qu'elle se débride un brin...

Kyrie Kristmanson. "Origin of Stars" (No Format) en écoute sur Spotify et sur son Myspace

"Song X" en live sur Le HibOO.com :


Changement de décor avec "Grey Oceans", le quatrième opus du duo des excentriques soeur Bianca & Sierra Cassidy, les CocoRosie, chouchous de la scène néo-folk branchée depuis 2004, l'année de leur premier album "La Maison de mon rêve".

Si les demoiselles devaient sortir d'un film, ce serait "Les Enfants Terribles" de Melville, d'après Cocteau, tellement les deux soeurs semblent perpétuer, dans leurs comptines bricolo-ludiques (mêlant folk, sons hip-hop et avant-garde sonore), un état d'enfance permanent entre émerveillement magique et refus de grandir.
Un album-cocon bâti autour du piano où les mélodies étranges portées par la voix chuchotée de Bianca inspire dans les meilleurs moments (Lemonade, Hopscotch ou le morceau-titre Grey Oceans) une séduction certaine.

Pour le reste, pour peu qu'on supporte ou pas leur démarche arty voyante et des affèteries sonores souvent inutiles, on peut, selon l'humeur, succomber au charme de leur univers original, ou au contraire, être singulièrement agacé et rester à la porte en boudant.

J'oscille donc entre ces deux avis, selon les écoutes successives de ce "Grey Oceans", desservi de plus par une pochette d'une laideur et d'un aspect éminemment répulsif sur lesquels tout le monde, presse ou web, semble d'accord !

CocoRosie. "Grey Oceans" (Pias) ♥ en écoute intégrale sur Deezer



Avec le disque suivant, "As Days Follows Night", retour à une formule plus classique : une jolie voix et des mélodies caressantes serties dans des arrangements soignés.
Avec cet album, le premier à nous parvenir - et troisième pour elle -, l'australienne Sarah Blasko nous propose une collection de chansons intimistes portées par sa voix joliment voilée, qui ne manque pas de charme.

Le seul problème étant qu'il fait immanquablement penser à celle de la suédoise Anna Ternheim, dont elle partage en plus le même producteur-arrangeur, le stylé Björn Yttling spécialiste des cordes, du trio Peter, Bjorn & John. Une proximité qui ne joue pas trop en sa faveur, les chansons de la suédoise étant plus fortes et plus troublantes.

Mais cette légèreté et l'efficacité pop de certains titres (Hold On My Heart, All I Want) délivrent au bout du compte un album estimable, quoique trop policé.
Ne lui reste plus qu'à s'affranchir de cette référence pour se construire sa propre identité.

Sarah Blasko. "As Days Follows Night" (Dramatico) ♥ en écoute sur son Myspace


La dernière Miss, elle, ne manque pas vraiment de caractère.
Sur son troisième album, "Last Venus Resort Place Hotel", la brésilienne Cibelle, auteur(e) d'une emballante fusion electro-bossa nova depuis son excellent premier disque en 2004, nous propose le concept suivant : enlevée par des extra-terrestres (!), elle est devenue porteuse d'un message du style : "la fin du monde arrive, il faut en profiter avant de disparaître".

Concept étrange un brin fumiste, prétexte à un voyage tropicalo-cosmico-exotique.
Où elle se rêve en déesse rétro futuriste, genre Sheena de la Jungle, lointaine diva exotique à la voix soyeuse, qui chanterait pour les étoiles (Lightworks).
Dépaysante en diable, la traversée aurait pu être encore plus azimutée, vu la liberté que ce genre de projet ouvre.

Mais le charme de sa voix et la qualité musicale des accompagnateurs, et les ambiances assez variées du projet procurent un plaisir certain à cette "Indie Brasilian Pop" recommandable, qui donne des envie de voyages.

Cibelle. "Last Venus Resort Palace Hotel" (Crammed Discs) ♥ en écoute intégrale sur Deezer

La vidéo de "Lightworks" :

Comme d'habitude, à vous de vous faire votre avis sur les forfaits musicaux des ces dames en les écoutant grâce aux liens proposés. Bon (s) voyage (s) !

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