lundi 17 janvier 2011

SÉRIES TV. Sherlock, mais niveau élémentaire

On continue dans le "mouais, mpff, boâârff" car je m'en vais vous entretenir d'une autre déception du moment.

En effet la programmation de ce début janvier a réactivé une de mes vieilles connaissances, cet increvable détective de Baker Street qui, près de 125 ans depuis sa création par Conan Doyle n'en finit pas de courir sur nos écrans, ciné ou télé.

Ainsi France 4 diffusait dès le soir du 1er janvier la dernière adaptation par la BBC des légendaires enquêtes de Sherlock Holmes.

Une de plus ? Oui et non, car la valeur ajoutée - vendue comme telle par la pub en tout cas - de cette version est d'avoir déplacé notre détective de son XIXème siècle pour le faire déambuler dans le Londres bien contemporain de notre XXIème siècle.

La bande-annonce originale :



Alors, idée gadget opportuniste ou dépoussiérage malin d'un mythe trop rebattu ? Bon, désolé, au risque de passer pour le ronchon de service ce sera la première option.

Pourtant on peut créditer Steven Moffatt et Mark Gatiss, les responsables de ce "reboot" en 3 épisodes, de quelques bonnes intentions. D'abord le choix d'un Holmes plus juvénile incarné par l'acteur Benedict Cumberbatch au physique étrange.

Ensuite une bonne connaissance des ressorts du personnage original : sa relation entre affection et manipulation pour le Dr. Watson, ses rapports conflictuels avec la police (on retrouve le lourdaud inspecteur Lestrade), sa consommation de drogue et ses super-capacités d'observation, relayées ici par la batterie moderne de tous les GPS, SMS, sites web ou caméras vidéos.

Mais c'est là que le bât blesse justement : respecter les fondamentaux de Holmes en le plaçant dans cette hyper-modernité ne fait que renforcer son anachronisme en le datant encore plus dans son époque victorienne d'avant la police scientifique. Pas besoin d'un Holmes alors qu'il y a "Les Experts", n'est-ce pas.

Plus sérieusement, tout est "too much" dans cette version clinique du héros : la visualisation gadget de ses pensées en sous-titres sur l'écran, son arrogance et sa misanthropie exagérées jusqu'à la caricature (carrément infréquentable le bonhomme!), la réalisation clipée clinquante et son ennemi Moriarty réduit à un guignol risible.

Et surtout, les intrigues peu crédibles de ces trois épisodes sont souvent improbables, voire incohérentes.
Quoique le second, rocambolesque à souhait avec secte asiatique et enlèvements, soit celui qui respecte le mieux le côté feuilletonesque qui faisait le charme des aventures du personnage créé par Conan Doyle.


Qui fut mon héros littéraire préféré, et le reste encore d'ailleurs !
De là mon jugement tranché sur ce relookage simplet qui m'a semblé plus puéril que pertinent. Une occasion ratée bien frustrante que le doublage français bâclé n'arrange pas, merci le service public.

À vous de juger et de rattraper votre retard en visionnant le dernier épisode disponible jusqu'à samedi prochain sur le site de France 4. Vous n'avez pas de chance, c'est le moins bon de tous mais c'est ici que ça se passe. Et sachez que la chaîne rediffusera les trois à la suite la soirée du samedi 29 janvier.

Un aperçu du premier épisode (WARNING ! si vous regardez jusqu'au bout, ça en dévoile la fin, vous serez prévenus) :



le site de France 4

N'empêche, il y a bien des Sherlock partout : voilà Orange Cinémax qui diffuse mercredi soir à 22h50 le dernier Holmes vu au ciné, la version "karaté-boumboum" de Guy Ritchie incarné par le pourtant savoureux Robert Downey Jr. Quelle chance, je ne reçois pas Orange Cinémax.

Rendez-moi donc mon bon vieux Sherlock, avec sa casquette, sa loupe et son violon !

5 commentaires:

  1. j'avais trouvé le 1er pas trop mal, assez surprenant, le 2 finalement assez ennuyeux et j'ai pas encore vu le 3. C'est vrai qu'on sent que ça veut rentrer dans la case des séries policières scientifiques, (le genre de série qui m'ennuie au plus haut point) avec le côté mythique de Sherlock HolmeS. Mais rien ne remplacera le Sherlock de la série avec Jeremy Brett !!

    RépondreSupprimer
  2. Ça risque de surprendre mais, bien que fan de Holmes, j'ai pas bien suivi celui campé par Jeremy Brett qui met tout le monde d'accord. On a de ces lacunes parfois ;-)

    Dans le style "des Sherlock partout"
    j'avais oublié de mentionner un téléfilm rediffusé par France 3 le 5 janvier "La Revanche de S.H." avec Rupert Everett : il nous l'a fait très dandy décadent à la Oscar Wilde, mais au moins l'intrigue était pas mal et l'époque XIXème était respectée.
    D'ailleurs il paraît que Conan Doyle lui-même reprochait aux premières versions filmées de ne pas respecter le contexte victorien d'origine.

    Sage réflexion, non ? Puriste je suis...

    RépondreSupprimer
  3. J'ai trouvé ça plutôt sympa même si ça casse pas des briques...

    RépondreSupprimer
  4. salut l'ami,

    cela m'intéresse et m'intrigue, je n'étais au courant de rien mais il est vrai que j'ai la tête ailleurs actuellement... merci du tuyau pour samedi 24 janvier je vais me regarder les 3 et te tiens informé de mes avis...

    amitiés from bordo

    christo

    RépondreSupprimer
  5. @ lyle : oui c’est le terme, ça casse pas des briques, même pas des briquettes. Bon, c’est vrai que j’en n’attendais pas grand-chose mais franchement, ç’aurait pu être plus subtil quand même…

    @christo : hello christo, tu fais bien de me parler du samedi 24 ... qui n'existe pas d'ailleurs !

    Une erreur de ma part rectifiée depuis. En fait c'est le samedi 29 que france 4 diffuse les 3 épisodes de 20h35 à 1h du matin.
    Si tu ne peux pas attendre, redif ce samedi 22 (je dis bien le 22) du 1er épisode en fin d'après-midi de 16h50 à 18h20.

    Avec mes excuses pour cette mini-embrouille indigne de sherlock ;-)

    RépondreSupprimer