vendredi 6 mai 2011

POP. La récréation Dark Dark Dark

Voilà une période de sorties d'excellents crus (Jay-Jay Johanson, Cass McCombs, Fleet Foxes) qui ne doit pas masquer les plus petits, les imprévisibles et peu connus, source de plaisirs différents. Ainsi, le cas du nouvel album des Dark Dark Dark. Qui ça, qui ça, qui ça, me direz-vous ?
Déjà auteur d'un premier LP en 2008 "The Snow Magic" et de "Bright Bright Bright", un EP paru l'année passée, Dark Dark Dark, cette formation américaine atypique, mérite avec leur nouvel opus toute l'attention de vos oreilles.

Il faut dire qu'avec comme carte de visite un single aussi imparable que le bien nommé "Daydreaming", difficile de passer à côté. Ballade intimiste addictive, basée sur un piano scintillant et une voix féminine épanouie qui évoque tout de suite la Cat Power de "The Greatest":


Chanson lumineuse, écoutable en boucle, petite perle qui ne doit pas faire oublier le reste de l'album, même si celui-ci est dans l'ensemble assez différent. Car Dark Dark Dark produit un curieux mélange de tradition musicale populaire venue des Balkans (accordéon, cuivres, cordes et nombreux choeurs) et de compositions très "indie pop".
À l'image d'un groupe multiforme, collectif venu de tous les États-Unis pour un résultat très libre, sorte de folk collectif oscillant, entre joie de l'instant (Celebrate, In Your Dreams) et intimisme dépouillé invitant à l'introspection.



Avouons que ce côté-là du groupe me séduit immédiatement, flattant mon vieux goût pour la mélancolie, (splendides Robert et Something For Myself) mais la fraîcheur et la simplicité irradiant de leur musique très acoustique, invite à une légèreté de saison qu'il serait sot de refuser.
Groupe qui semble encore en pleine évolution, évoquant par moments une musique de music-hall ou de fanfare de rue alternative, nos jeunes américains sonnent très intimiste et les flon-flons parfois envahissants de l'accordéon peuvent être un peu dommageables.



Mais ils ont l'intelligence d'offrir de somptueux titres atmosphériques (toujours Something For Myself) portés par le seul piano où rayonne la voix de leur chanteuse Nona Marie Invie, pourtant au look pas bien glamour, cachée derrière son accordéon avec ses grosses lunettes de sécu, parfois renforcée par la voix de Marshall LaCount.

Mais qu'importe, de sa voix chaude, souple et expressive, notre néo-Chan Marshall indé a assez d'atouts pour ravir à la fois les amateurs de Beirut et Fiona Apple, deux références à laquelle leur musique peut renvoyer, même si je suis d'accord, je n'ai pas trouvé ça tout seul ! voir par ici











Ce "Wild Go" au charme juvénile encore un peu frais n'est pas encore promis à devenir un classique, et n'a pas encore de quoi détrôner les Fleet Foxes au palmarès de mes meilleurs albums du moment, mais constitue une jolie recréation porteuse de promesses pour des artistes en devenir.



Que voilà donc une bande (et surtout UNE d'entre eux) à surveiller désormais de très près.

Track list :
1. In Your Dreams
2. Daydreaming
3. Heavy Heart
4. Celebrate
5. Nobody Knows
6. Something For Myself
7. Right Path
8. Robert
9. Say The Word
10. Wild Go

Dark Dark Dark. "Wild Go" (Melodic) ♥♥♥ sorti le 4 mai 2011
en écoute sur spotify ainsi que le EP Bright Bright Bright

Le groupe est en concert le 27 mai au même programme que Elysian Fields et Emily Jane White au VIP de St-Nazaire.

chronique sur La Tête à Toto dont le sympathique blog est réactivé, allez-y voir là et article sur les inrocks

Myspace DDD

3 commentaires:

  1. très bon choix (un de mes albums de l'an dernier) !!!

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  2. oui, j'ai cru voir que l'album était sorti l'an dernier, mais apparemment il ne paraît que ces temps-ci en France... mystères du monde du disque :-)

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  3. très bizarre en effet... ils en ont même parlé la semaine dernière à France Inter.

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