lundi 12 avril 2010

RADIO. Merci Bernard. "C'est Lenoir" sur France-Inter

Oui, juste prendre le temps de dire merci à Bernard.
"Écoutez la différence", c'était un slogan d'une ancienne campagne de pub pour France-Inter. On ne trouvera pas mieux pour caractériser le programme qu'anime depuis plus de trente ans l'irremplaçable Bernard Lenoir.

Depuis sa première émission Feedback, juste à la fin des années 70/début 80, qui accompagna la période post-punk et l'arrivée de la new wave, la cold-wave et de la pop indépendante, jusqu'à son actuel programme quotidien C'est Lenoir, l'homme mériterait d'être "déclaré d'utilité publique" !
Découvert il y a des lustres à l'été 83, la voix et les programmes de Lenoir m'ont sauvé - comme un nombre incalculable de ses auditeurs, je pense - des tubes fabriqués du Top 50, des programmes formatés de la bande FM, et d'une certaine médiocrité variéteuse française.

Appliquant en France la même démarche de défrichage que celle de John Peel, DJ historique de la BBC, Lenoir a façonné le goût et les oreilles de plusieurs générations au rock et à la pop indépendante, construisant un lien indéfectible avec tous ces jeunes (et moins jeunes) pop-rock maniaques reconnaissants, bercés grâce à lui par Joy Division, The Smiths, The Pixies et autres Cocteau Twins...
... ou, en France, Manset, Dominique A, Yann Tiersen, Jean-Louis Murat, Miossec, parmi les artistes hexagonaux dont il est fan inconditionnel.

Découvreur infatigable, tête chercheuse au goût exigeant, il est le parrain du festival La Route du Rock de Saint-Malo, inspira leur vocation aux journalistes des Inrockuptibles - journal de référence qui, sans lui, n'aurait jamais vu le jour il y a vingt ans - organise encore régulièrement les "Black Sessions", concerts gratuits en public à la Maison de la Radio, les "White Sessions", des enregistrements d'artistes sans public, et compte dans son public, une certaine ... Françoise Hardy, auditrice assidue de son programme !

Indissociable de mon adolescence et fondateur de mon goût pour la musique, je l'ai pourtant un temps perdu de vue (ou d'oreille) quelques années, au détour des années 2000... Mais pour mieux le retrouver quelques 6-7 ans après, rempart réconfortant contre le formatage culturel intensif de ces dernières années.

Vous imaginerez donc mon plaisir quasi enfantin, quand récemment, j'envoyai un mail à l'émission au sujet de l'excellent groupe Musée Mécanique, pour savoir s'il passerait bientôt à l'antenne. Aussitôt dit, aussitôt fait : une chanson dans le poste, accompagnée de la lecture de mon mail. Une vraie distinction, plus importante à mes yeux qu'une légion d'honneur !

Blague à part, je souhaite longue route (du rock) à ce programme indispensable qui a accompagné ma vie et l'accompagnera, je le souhaite, longtemps encore : j'espère que la limite d'âge n'atteindra pas bientôt notre Bernard national.
Car la succession n'étant pas vraiment préparée, je vois mal une quelconque relève reprendre le flambeau indie. Ce jour-là, je prévois beaucoup d'auditeurs orphelins de cette heure quotidienne de "musique pas comme autres."
En attendant, merci vraiment, Bernard...

Allez, "caresses et bises à l'oeil" (formule rituelle "lenoirienne" de fin d'émission que les habitués reconnaîtront)


et le site de la route du rock 2010 avec, à l'affiche, à partir du 15 août, entre autres : Massive Attack, The National, Yann Tiersen, The Flaming Lips. Bref, rien que du bon.

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