mercredi 30 juin 2010

RADIO. France-Inter, la déférence ? *


Ce n'est pas mon habitude, mais cette fichue chaleur aidant, un p'tit coup de sang polémique :

C'est une fausse impression ou "il y a quelque chose de pourri dans le royaume de France-Inter" comme aurait pu le dire ce bon Willy Shakespeare ?
Loin de moi l'envie de jouer les Don Quichotte au rabais, mais les évictions à grand fracas la semaine dernière des humoristes Stéphane Guillon et Didier Porte des tranches infos du matin de la radio nationale - l'un pour "humour méchant" suite à ses portraits de Dominique Strauss-Kahn et Éric Besson et l'autre pour "vulgarité" - sont assez révélatrices de la tournure pour le moins ...inquiétante que prend la station publique.
Dernière chronique de Guillon ...


... et dernière aussi de Didier Porte :

L'ambitieux et opportuniste Philippe Val, ex libertaire (?) des années 70 et fossoyeur de l'esprit Charlie-Hebdo, bombardé l'an dernier directeur de France-Inter aura donc mis à peine un an pour faire un solide ménage dans la station, épaulé par son fidèle boss Jean-Luc Hees, président de Radio-France transformé soudainement en garant du bon goût :
"Je considère que cette tranche d'humour (insérée dans la tranche infos) est un échec. Elle a montré une grande misère intellectuelle dont je ne m'accommode pas. Il n'y aura pas de changement d'horaire ni de remplaçants. Ce qui ne fait pas rire à 7h55 ne me fera pas plus rire à 3 heures du matin."

Merci, cher Jean-Luc, de veiller à protéger nos chastes oreilles de propos qui sans vous, auraient pu polluer nos pauvres esprits influençables...
Si cela ne s'appelle pas réactiver Dame Anastasie autrement appelée censure, qu'est-ce donc d'autre ?
D'autant que je n'étais pas grand fan de Stéphane Guillon, trop occupé selon moi à peaufiner trop narcissiquement son image de soi-disant "flingueur médiatique" pas très subtil ni bien hilarant, et que Didier Porte, bien que pratiquant un humour plus franc et direct, n'était pas exempt non plus de facilités ou lourdeurs.
Mais il me semblait que sur Inter, on respectait cette chose dépassée appelée liberté d'expression...

Non, voyez-vous, ces deux fâcheux égratign(ai)ent surtout très régulièrement les actions et la personne du locataire actuel de l'Élysée...
Allez, hop, qu'on nettoie donc tout ça.
Et au passage, aussi, débarquons donc l'émission culturelle "Esprit critique" de Vincent Josse, le magazine globe-trotter quotidien "Et pourtant elle tourne", présenté par Jean-Marc Four, peut-être même les billets de François Morel, très menacés (trop subversifs aussi ?).

Sur ce, le journaliste Yves Calvi s'apprête, lui aussi, à quitter la station, ainsi que Nicolas Demorand, pour d'autres raisons (lassitude de se lever tôt) - mais lui, on ne le regrettera pas, suffisant, superficiel et donneur de leçons, on ne peut pas dire qu'il ait soutenu ses collègues chroniqueurs - (à voir ici).
Bien égoïstement, je suis soulagé que la nouvelle grille de rentrée ait préservé mes émissions musicales préférées (Système disque de Valli et C'est Lenoir de ce bon Bernard), ainsi que l'emblématique espace de liberté, "Là-bas si j'y suis" de Daniel Mermet, mais pour combien de temps encore ?
Mauvais virage, mauvaise ambiance. Ça promet, la rentrée à la Maison-Ronde...

Le mot de la fin à l'excellent François Morel qui s'attristait dans son tout récent billet de la dérive de France-Inter, "sa" radio, celle avec laquelle il a grandi et dans laquelle il croyait se reconnaître. On était deux, François, on était deux...

* Rendons à César ce qui lui appartient : Je me suis permis d'emprunter ce titre malin au commentaire de Phil74 sur le site de Télérama. fr...

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