Après une trop longue semaine d'interruption dû à un très long week-end post 11 novembre, cette nouvelle séance DVD reste dans la famille Bowie, plus exactement Jones : en effet, Duncan Jones, le réalisateur de "Moon" est bel est bien le fils de l'ex-Ziggy. *


*Bowie avait d'ailleurs salué la naissance de son fils avec la chanson "Kooks" sur "Hunky Dory" en 1971
Futur proche : Sam Bell vit depuis trois ans dans la station lunaire de Selene, où il gère l'extraction d'une nouvelle énergie, l'hélium 3, pour le compte de l'entreprise Lunar, seule solution à la crise de l'énergie sur Terre. Souffrant de son isolement et de la distance le séparant de sa femme et de sa fille, il passe son temps à imaginer leurs retrouvailles.
Mais quelques semaines avant la fin de son contrat, Sam se met à avoir des visions étranges. Que se passe-t-il donc sur Selene ? ...



Le film est d'abord l'occasion de révéler à tous le talent de l'excellent quoique trop méconnu Sam Rockwell (vu dans Confessions d'un homme dangereux ou L'Assassinat de Jesse James...), quasiment de tous les plans de ce huis-clos spatial schizophrénique.
Il porte toute la solitude et la confusion de cet homme seul, plus anonyme employé spatial et élément interchangeable que valeureux astronaute conquérant.

On n'oubliera pas de sitôt la figure de l'attachant Sam, esseulé et isolé, avec comme unique compagnon l'ordinateur Gerty, auquel Kevin Spacey prête sa voix suave, contre toute attente seul soutien fidèle de l'élément humain dans cette épreuve existentielle.

Un homme tout seul - quoique ? - dans l'espace avec un ordinateur, ça me rappelle un "petit" film de 1968 d'un certain Kubrick.
De fait, pour original que soit "Moon", il est assez aisé de reconnaître les évidentes références auxquelles il peut renvoyer pour l'amateur de S.F. : "2001 l'Odyssée de l'Espace", bien sûr, mais également des oeuvres des 70's comme le méconnu "Silent Running" de Douglas Trumbull (1972) réflexion prémonitoire sur l'écologie, ou le magnifique et poétique "Solaris" (version Tartovski ou Sodderbergh, qu'importe).
Sans oublier le questionnement sur l'identité, lointain écho du thème principal du célèbre "Blade Runner" de Ridley Scott d'après le génial Philip K. Dick.
Et la dernière référence aura finalement un écho très personnel et familial : en fait, "Moon" ne serait pas, mais de façon inversée, pour Duncan Jones, un hommage au classique interstellaire qui rendit son père célèbre ?
En effet, la chanson "Space Oddity" du papa racon

Autre époque, autre vision.
Mais on ne saurait renier l'héritage famililal, n'est-ce pas ?

"Moon" (Grande-Bretagne, 2009). Réalisation : Duncan Jones. Scénario : Duncan Jones et Nathan Parker. Chef-opérateur : Gary Shaw. Musique : Clint Mansell. Production : Xingu Films. Durée : 90 mn.
Avec : Sam Rockwell (Sam Bell) ; Robin Chalk (Sam) ; Matt Berry (Overmeyers) ; Kaya Scodelario (Eve Bell) ; Malcom Stewart (le technicien) ; Benedict Wong (Thompson).
Excellentes chroniques sur La Tête à Toto et De l'autre côté, perché avec le blanc lapin
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