dimanche 11 mars 2012

L'oiseau ANDREW BIRD fait le printemps

Ça y est, on tient le bon bout, le printemps n'est pas loin ! Preuve en est avec ce disque libre et ouvert à tous vents, nouvel album de l'insaisissable Andrew Bird. Des années déjà que l'infatigable baladin de formation classique promène son archet en maître-violoniste accompli, ses mélodies à tiroirs et son folk pop aussi aérien que changeant. 

Parcours sinueux que celui du faux solitaire de Chicago, autant que ses compositions remplies de chausse-trapes souvent en équilibre subtil entre Americana rurale et indie pop sophistiquée. Pas toujours aisé de s'y retrouver chez cet adepte des chemins de traverse qu'on a connu flirtant à la limite de l'expérimentation (Armchair Apocrypha) et qu'on avait quitté en 2009 sur le brillamment pop Noble Beast

Mais pour peu qu'on l'ait découvert comme moi avec son rayonnant Weather Systems de 2003, disque d'une liberté musicale complète entre joie pop et mélancolie instrumentale, on reste toujours attaché au travail précieux du musicien.

Ici, à première vue, les habitués trouveront sans doute que l'américain a assez peu changé ses fondamentaux : ambiance cosy tranquille, pizzicati de violons et effets sonores (qu'il appelle des "loops"), sifflements guillerets qu'ils prendront pour ses marques de fabrique :



Fausse impression : rien n'a changé et pourtant, tout vibre, respire, frémit d'une impression nouvelle : la joie du partage.
Plus insouciant et spontané, le virtuose a laissé de côté l'aspect un peu cérébral de sa musique au profit d'une liberté instrumentale acquise lors de l'enregistrement très "jam sessions" de ce Break It Yourself. Le perfectionniste a laissé plus de place au feeling et au hasard, heureux de l'émulation positive avec ses musiciens qui développaient les idées qu'il lançait. 

Un travail à ciel ouvert où se sent la joie palpable de la création collective du moment, enluminé d'un violon retrouvé qu'Andrew Bird a remis à sa place d'honneur. Excursion indie fok champêtre enchanteresse relevée de banjo et cordes enveloppantes, qui nous promène de balade caraïbe aux accents country square dance (Danse Caribe) en pop song ciselée (Near Death Experience Experience), d'une inattendue rock song (Eyeoneye) en explosion de joie pure (Orpheo Looks Back) :



Une libération visible qui s'exprime aussi dans le chant de l'artiste, dont la voix n'a jamais été aussi affirmée, d'une fraternité touchante, épaulé parfois par la voix d'Annie Clark de St-Vincent. Si retour sur ses fondamentaux artistiques s'effectuait pour chacun de manière si éclatante, nul doute qu'on aurait des merveilles à écouter chaque semaine. 

Classique instantané, un des plus beaux de ce début d'année et un des meilleurs albums, avec Weather Systems, de son auteur, pas décidé à céder sa place à Owen Pallett ou Peter Broderick. Beau comme l'émouvant Hole In The Ocean Floor, clou incontestable de cet opus épanoui et radieux :



Si la pochette de cet album n'était pas d'un goût si discutable, on tenait là un vrai sans-faute, monsieur Bird ! Blague à part, ne faites pas l'erreur de passer à côté de ce moment réjouissant pas loin du futur classique.

1. Desperation Breeds
2. Polynation
3. Danse Caribe
4. Give It Away
5. Eyeoneye
6. Lazy Projector
7. Near Death Experience Experience
8. Behind The Barn
9. Lusitania
10. Orpheo Looks Back
11. Sifters
12. Fatal Shore
13. Hole In The Ocean Floor
14. Belles

Andrew Bird. Break It Yourself (Mom + Pop/Fargo) paru le 5 mars 2012
♥♥♥♥♥ COUP DE COEUR
écouter sur spotify & deezer
article sur l'album sur magic et interview d'Andrew Bird sur les inrocks 

andrew bird

3 commentaires:

  1. Hello.
    Ah,le retour des beaux jours avec celui de l'oiseau libre du folk-pop U.S, Andrew Bird. Je l'ai aussi découvert en 2003 suite à la chronique de "Weather System" dans les Inrocks. Et j'ai suivis depuis ses différents projets.
    C'est un compositeur, chanteur, siffleur et multi-instrumentiste de talent. Son songwriting dégage une immense sensation de liberté doublée d'une tout aussi grande sensibilité.
    Ce nouveau disque m'a l'air très réussi et d'après ce que tu en dis, pas d'inquiétude....l'oiseau Andrew est au top, volant à haute altitude !!!
    A +

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  2. Le grand amour. En boucle depuis une semaine.

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  3. @Francky : si tu l'apprécies déjà, pas d'hésitation : une seule écoute et tu ne pourras qu'aimer ce nouveau bel album inspiré. Un printemps musical à lui tout seul ! :)

    @Voyelle et Consonne : Comme je te comprends !
    Et le grand Jacques l'avait bien dit : "On a beau faire, on a beau dire (...) Ça fait du bien d'être amoureux"! ;)

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