samedi 3 avril 2010

MUSIQUE. La vie en rose. Alain Chamfort, Broken Bells, Goldfrapp, French Cowboy

Petite sélection musicale de nouveautés dont le seul dénominateur commun est la couleur rose qui figure sur la pochette de chacun des albums ! Pas une volonté de ma part, mais le hasard le plus complet...

On commence en chanson avec "La vie Saint-Laurent", le dernier opus d'Alain Chamfort, album-concept retraçant la vie et la carrière du couturier Yves Saint-Laurent. Une sorte de biopic musical taillé sur mesure (je sais, elle est facile...)
On y retrouve tout l'art de mélodiste habituel de Chamfort dans un écrin sonore remarquablement soigné, aux textures musicales différentes selon les époques évoquées, accompagné d'un livre-album. Noble démarche et bel objet...

Mais j'avoue ne pas être entièrement convaincu par le projet. La faute au côté linéaire trop appliqué du projet, collé à la vie de Saint-Laurent. Et surtout aux textes assez peu inspirés, plutôt souvent maladroits.
L'ensemble est à la fois séduisant et bien trop sage. À l'image d'Alain Chamfort lui-même, musicien irréprochable mais souvent trop corseté (oui, facile encore...)

Alain Chamfort. "La Vie Saint-Laurent" (Tessland/pierre&eau) en écoute sur Deezer

"À la droite de Dior", le premier extrait :


Deuxième album en rose : "Broken Bells", nouveau projet musical du musicien hyper-actif Brian Burton alias Danger Mouse, l'âme de Gnals Barkley (le tube Crazy) associé ici au chanteur James Mercer du groupe The Shins.
Une sorte de super-groupe donc, concept souvent effrayant sur le papier. Mais ici, l'alchimie est probante dès le premier titre The High Road.

Un album à la fois pointu et référencé (soul années 60, production électro, hip-hop, B.O. de film) mais immédiatement accessible à tous. Un grand écart réussi entre son de super-pros et efficacité pop grand public (le tubesque The Ghost Inside).

Manque peut-être un grain de folie, mais voilà un disque assurément cohérent du début à la fin, hautement habité par la voix chaude de James Mercer et musicalement très haut de gamme.

Broken Bells. "Broken Bells" (Columbia) ♥♥♥ en écoute sur Deezer

The Ghost Inside et Mongrel Heart en écoute sur la Playlist printemps-été

La vidéo du single "The High Road" :


Grosse déception par contre pour "Head First", la dernière livraison du groupe Goldfrapp, composé de Will Gregory, musicien tête-pensante & Alison Goldfrapp, chanteuse autrefois envoûtante.

Jadis auteur de merveilles pop, en l'occurrence le fascinant "Felt Mountain" (2000) et le vaporeux "Seventh Tree" (2008), le duo se lance sans vergogne à l'assaut des charts commerciaux et des dance-floors avec un disque hyper-formaté, au son néo-disco assez assommant, sans aucune fantaisie ni originalité.

Rien ne dépasse de ces neuf morceaux sans aspérités qui semblent vouloir empiéter sur le territoire de Madonna. Ambitions bien revues à la baisse, donc pour un duo jouant ici les mercenaires et qui perd son âme en chemin.
Une démarche musicalement sans aucun intérêt. Passez votre route sans regret...

Goldfrap. "Head First" (Mute Records) Je vous épargne le clip, encore plus nul que la musique.

Dernier album de cette mini-sélection, celui-ci était l'outsider français de ma petite sélection : "(Isn't my bedroom) A Masterpiece" des French Cowboy.
La couronne (rose) sur la pochette appartient à Federico Pellegrini, créateur du groupe Little Rabbits, parfois complice des folies de Katerine en scène. Ici, c'est son dernier projet en date, "French Cowboy."

Un disque très anglophile, référencé et éclectique (rock garage, new wave, folk ombrageux) mais d'une dimension à la fois sérieuse et ludique.
Un disque de chambre (le "My Bedroom" du titre n'est pas là pour rien) comme un album-portrait de son auteur, miroir de ses influences multiples.
Comme toutes les chambres, c'est parfois un foutoir, disons le mot, mais un plutôt beau foutoir, inspiré quoique inégal, sombre et lumineux à la fois. Plaira surtout aux amateurs de pop torturée.

French Cowboy. "(Isn't My Bedroom) A Masterpiece" (Havalina Records) en écoute sur Deezer



Une sélection rose pâle, donc : deux disques - surtout l'un, devinez lequel - fort recommandables pour deux autres, décevants.

À vous de les écouter maintenant en cliquant sur les liens, et de vous forger vos avis...

1 commentaire:

  1. Broken Bells, j'adore. J'en ai fait la critique sur mon blog : http://muziksetcultures.blog.sfr.fr/kultures_et_politiks/2010/04/-broken-bells-des-broken-bells-2010-.html

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