
On aimerait que cette longue liste de morts, dûes au cancer, qui affecte le monde du cinéma prenne vite fin, (Dennis Hopper, Bernard Giraudeau, Satoshi Kon, sans oublier Laurent Terzieff ou Bruno Cremer) car elle nous prive d'artistes de talents, et aussi, du coup, ce blog a une fâcheuse tendance à prendre des airs de pages d'avis de décès...
Leur point commun à tous ? Un amour immodéré du cinéma et des acteurs.


"Un ami, un cinéphile pointu, curieux de tout. Il était profondément aimé, par ses acteurs, par ses producteurs et je crois par le public. Il nous laisse des films uniques et extrêmement personnels même si sa grande pudeur le conduisait à se cacher souvent derrière le cinéma de genre."



Qu'on se souvienne des prestations de Montand-Signoret (Police Python) ou celle, d'anthologie, d'un Patrick Dewaere désespéré et impérial dans "Série Noire", certainement son chef-d'oeuvre.
Si l'homme adorait les polars - il disait en visionner quasiment un chaque soir ! - il eût aussi le courage de ne pas s'y limiter dans les années 80/90, se risquant d'une fresque coloniale classique (Fort Saganne) à un austère film à costumes sur la musique baroque (Tous les matins du monde, triomphe en salles, 7 Césars en 1992) en passant par un film introspectif sur la perte d'identité (Nocturne Indien, sorte d'auto-portrait déguisé).
Un parcours singulier, non exempt d'échecs artistiques et publics (la comédie Le Prince du Pacifique ou son remake inutile du Deuxième Souffle de Melville) et de films en demi-teinte (Le Môme, Le Cousin, polars atypiques).

Témoignage audio de Jacques Dutronc :
On se consolera - bien difficilement - en reparcourant sa filmographie ou plus simplement en allant voir son tout dernier film à l'affiche, sorti le 18 août dernier, "Crime d'Amour" avec Ludivine Sagnier et Kristin Scott-Thomas :
Mais j'avoue que voir partir si vite un artiste qui aurait dû encore longtemps nous offrir de nouveaux films ressemble tout de même à un beau gâchis.
