D'habitude, l'été, c'est le moment où l'on se plonge avec plaisir dans tous les livres que l'on a pas eu le temps de lire le reste de l'année. Mais bizarrement cet été, je n'ai pas trouvé - ni eu trop le goût en fait de lire tout court - de bouquins très passionnants...
Alors, je m'en vais vous parler de quelques souvenirs de lectures estivales passées mémorables, et ce, dans des univers très différents.
On commence dans l'Amérique des laissés-pour-compte avec "Le Destin Miraculeux d’Edgar Mint de Brady Udall paru en 2001.
Un auteur qui, à part un excellent recueil de nouvelles "Lâchons les chiens", n'a pas vraiment ensuite tenu les promesses de ce roman, pourtant un livre qui fait partie de ces livres rares, ceux qui vous embarquent dès la première page et ne vous lâchent plus.
Il nous faisait ici le cadeau d’un personnage fort et original, Edgar, jeune métis indien qui nous livre le récit de sa vie depuis ce jour de juillet où, à 7 ans, un grave accident changea toute sa vie.
Extrait :
"Si je devais ramener ma vie à un seul fait, voici ce que je dirais : j'avais sept ans quand le facteur m'a roulé sur la tête. Aucun événement n'aura été plus formateur.
"Si je devais ramener ma vie à un seul fait, voici ce que je dirais : j'avais sept ans quand le facteur m'a roulé sur la tête. Aucun événement n'aura été plus formateur.
Mon existence chaotique, tortueuse, mon cerveau malade et ma foi en Dieu, mes empoignades avec les joies et les peines, tout cela, d'une manière ou d'une autre, découle de cet instant, où, un matin d'été, la roue arrière gauche de la jeep de la poste a écrasé ma tête..."
Début saisissant de l’aventure d’une vie forte en péripéties et feu vert pour le lecteur d’un plaisir de lecture inoubliable.
Début saisissant de l’aventure d’une vie forte en péripéties et feu vert pour le lecteur d’un plaisir de lecture inoubliable.
Où dès la première page, se fait entendre la voix unique d’Edgar, véritable miraculé de l’existence qui ne sera pas au bout de ses peines, lui qui dès sa naissance malheureuse n’a jamais eu beaucoup de chance.
Comment parler de ce livre sans en déflorer toutes les surprises et rebondissements?
On peut le comparer à un véritable voyage sur les montagnes russes, à l’image de la vie de ce gamin rescapé du pire, enfant d’un père blanc inconséquent et d’une indienne alcoolique à la dérive. Mais qui finira, au bout du chemin, par découvrir la vérité sur son surprenant destin....
Un périple picaresque situé dans les endroits les plus dantesques (hôpital deshérité, terrible orphelinat indien) et peuplé de figures paternelles de substitutions éclopées et ambiguës toutes représentatives d'une Amérique impitoyable envers ses citoyens les plus faibles.
Posant un regard fait de tendresse, de lucidité et de compassion sur cette troupe de marginaux fragiles, réprouvés du rêve américain et rescapés de l’existence, Brady Udall instaure un climat rare qui fait d’Edgar une des créations littéraire mémorable : "Edgar l’enfant-coma" qui, ne sachant plus écrire, transporte avec lui sa machine à écrire sur laquelle il tape son malheur, ses espoirs, son irrépressible besoin d’amour, et son désir de vivre.
Une lecture jubilatoire, générant en nous des émotions apparemment éloignées entre fou rire, effroi, mélancolie et tendresse profonde.
En ouvrant ces pages, vous découvrirez un frère d’âme au crâne cabossé mais au coeur large comme tout, véritable preuve de l’indestructible volonté de l’être humain à vivre, malgré tout ce qu’ici-bas il doit parfois endurer...
En ouvrant ces pages, vous découvrirez un frère d’âme au crâne cabossé mais au coeur large comme tout, véritable preuve de l’indestructible volonté de l’être humain à vivre, malgré tout ce qu’ici-bas il doit parfois endurer...
Le Destin Miraculeux d'Edgar Mint, Albin Michel, 2001 et en poche chez 10/18, 544 pages, 9, 40 €
À lire également : Lâchons les chiens en poche chez 10/18, 256 pages, 7 €
bon ben je note aussi ces bouquins, très bonne initiative que de puiser dans ta mémoire littéraire. Je note souvent des conseils de lecture pour plus tard.Je le lirai peut être dans deux ans mais je le lirai ;-)
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