Éloigné de tout clavier, écran ou souris d'ordinateur depuis jeudi, en raison d'une visite familiale qui donna lieu à un sympathique weekend, retour avec plaisir à la vie bloguesque avec un "Memory of the 80's" qui aurait dû voir le jour la semaine dernière.
Et, du coup, deux artistes pour le prix d'un. Deux groupes anglais qui apparurent la même année 1983 et qu'on pourrait regrouper sous l'appellation non officielle de "pop ligne claire".
Et, du coup, deux artistes pour le prix d'un. Deux groupes anglais qui apparurent la même année 1983 et qu'on pourrait regrouper sous l'appellation non officielle de "pop ligne claire".
Car les années 80 britanniques ne se limitaient pas à la techno-pop synthétique, la "new" ou "cold" wave, mais virent aussi de plus discrets artisans, au son intimiste et à la fraîcheur pop-rock juvénile toujours active maintenant.
Un exemple avec le titre "Oblivious", petite bulle de pop acoustique légère, emblématique du style gracile du groupe Aztec Camera, ici capté en scène cette même année 1983 :
Caché derrière cette formation au nom plutôt sibyllin, le très jeune (17 ans) auteur-compositeur écossais et surtout guitariste surdoué Roddy Frame proposait un des albums les plus frais, naïfs et sincères de l'époque, "High Land, Hard Rain".
Une collection de sympathiques chansons pop, où brille son virtuose jeu de guitare acoustique, d'inspiration flamenco-jazz hispanisante, style assez inhabituel sur la scène pop.
La rumeur raconte même que le guitariste Johnny Marr des légendaires Smiths composa la musique du célèbre "This Charming Man" après avoir écouté la partie de guitare "tricoteuse" de Frame sur "Walk Out To Winter", autre extrait visible sur cette vidéo apparemment filmée au réveil d'un Roddy Frame décoiffé :
Une collection de sympathiques chansons pop, où brille son virtuose jeu de guitare acoustique, d'inspiration flamenco-jazz hispanisante, style assez inhabituel sur la scène pop.
La rumeur raconte même que le guitariste Johnny Marr des légendaires Smiths composa la musique du célèbre "This Charming Man" après avoir écouté la partie de guitare "tricoteuse" de Frame sur "Walk Out To Winter", autre extrait visible sur cette vidéo apparemment filmée au réveil d'un Roddy Frame décoiffé :
Ce "High Land, Hard Rain" fort recommandable constitue une excellente porte d'entrée pour redécouvrir le talent de ce musicien doué reconnu par ses pairs, comme Mick Jones de Clash qui l'accompagna en tournée ou Mark Knopfler et Ryuichi Sakamoto qui produisirent chacun un de ses albums, respectivement "Knife" en 1984 et "Dreamland" en 1993.
Un parcours qui ne l'évitera pas toutefois de tomber dans une variété-pop mainstream et un son trop lisse et calibré. Mais pas dans cet album du début toujours séduisant, car à la fois modeste et brillant, et témoignant d'une certaine innocence typique de la jeunesse.
Tracklist :
1. Oblivious
2. The Boy Wonders
3. Walk Out To Winter
4. The Bugles Sounds Again
5. We Could Send Letters
6. Pillar To Post
7. Release
8. Lost Outside The Tunnel
9. Back On Board
10. Down The Hip
11. Haywire
12. Orchid Girl
13. Queen's Tattoos
Oblivious et Walk Out To Winter sur la Mini Playlist 80's
Jeunesse qui caractérisait aussi les très méconnus Icicle Works qui, à la même période, composaient parmi les plus belles pop-songs fougueuses de l'époque. Ainsi ce "Love Is A Wonderful Colour" à la mélodie exaltée qui fut un beau succès en Grande-Bretagne, toujours en 1983...
... et l'une de mes madeleines musicales les plus précieuses - année 1983-1984, te revoilà donc ? - et les mieux conservées du fait de la popularité assez restreinte de la chanson, à retrouver dans ce clip automnal de saison :
Emmené par Ian McNabb, ce groupe de Liverpool composa avec son premier album éponyme un disque situé entre la pop intimiste adolescente et le rock le plus débridé, typique de la vague néo-psychédélique qui touchait alors la région liverpudlienne. Ce qui leur valut de devenir une sorte de chaînon manquant entre Echo & The Bunnymen ou les fantasques Teardrope Explodes du très déjanté Julian Cope et des cousins des valeureux Pale Fountains.
Un second titre, "Whisper To A Scream (Birds Fly)" témoigne bien de leur flamboyance juvénile assez touchante de l'époque et méritoire : parvenir à chanter dans une tempête de feuilles, moi je dis bravo !
Emmené par Ian McNabb, ce groupe de Liverpool composa avec son premier album éponyme un disque situé entre la pop intimiste adolescente et le rock le plus débridé, typique de la vague néo-psychédélique qui touchait alors la région liverpudlienne. Ce qui leur valut de devenir une sorte de chaînon manquant entre Echo & The Bunnymen ou les fantasques Teardrope Explodes du très déjanté Julian Cope et des cousins des valeureux Pale Fountains.
Un second titre, "Whisper To A Scream (Birds Fly)" témoigne bien de leur flamboyance juvénile assez touchante de l'époque et méritoire : parvenir à chanter dans une tempête de feuilles, moi je dis bravo !
Sur la longueur, Icicle Works devint au fur à mesure du temps une sorte de formation de seconde division, souffrant du manque de charisme de ses musiciens et d'un style très référencé 70's assez pataud qui, en-dehors de l'Angleterre, n'attira guère l'attention.
Splits, changements de personnel - le batteur Chris Sharrock s'illustra ensuite chez The La's ou Oasis - et réactivations régulières ponctuent la carrière assez chaotique et inégale de ces éternels Poulidor british.
Tracklist :
1. Chop The Tree
2. Love Is A Wonderful Colour
3. Reaping The Rich Harvest
4. As The Dragonfly Flies
5. Lover's Day
6. In The Cauldron Of Love
7. Out Of Season
8. Factory In The Desert
9. Birds Fly (Whisper To A Scream)
10. Nirvana
"The Icicle Works" 1984 (Beggars Banquet) ♥♥♥ disponible sur deezer
Whisper To A Scream (Birds Fly) et Love Is A Wonderful Colour sur la Mini Playlist 80's
Raison de plus pour les redécouvrir jeunes et fringants, sur ce premier opus. Et parfois, un seul disque, voire un seul titre, suffit à marquer les mémoires en constituant une photo sonore très évocatrice d'une période.
C'est bien le cas avec les premières livraisons de ces deux groupes, qui éveilleront sans doute chez les uns des souvenirs d'enfance ou de pré-adolescence enfouis, et chez les autres, je l'espère, juste leur curiosité musicale pour une époque déjà fort lointaine.
Salut.
RépondreSupprimerTout d'abord, félicitation pour cet excellent post, de très grande qualité (autant le style que le fond) et digne des articles de journalistes musicaux !!
Ta rubrique "deux artistes pour le prix d'un", le fait de mettre en parallèle deux artistes (même époque et même style) est très pertinent et très parlant.
De plus, étant grand fan de B.D, j'adore le terme "pop ligne claire".
Est-ce une de tes invention ??? Je ne l'avais jamais entendu avant et le trouve très juste. On pourrait aussi mettre sous ce terme le groupe phare de cette époque là (80'), The Smiths !!!
Par contre, je ne connaissais pas ces deux groupes : Aztec Camera et Icicle Works. Mais je dois reconnaitre que je ne suis pas ultra fort en pop année 80 !!!
En tout cas, de bien belles découvertes.
Et comme toujours, la maison "les chroniques de Blake" est fort hospitalière et très agréable à s'y arrêter, difficile à quitter mais très aisé à y revenir !!!!
A + amigos.....
Tous ces compliments : je ne vais plus savoir où me mettre !
RépondreSupprimerBlague à part, ça me touche beaucoup d'avoir un si bon retour. Parfois, même en parlant de ce qu'on aime, on ne sait pas toujours si on va intéresser les autres. Donc, merci ...
Et merci aussi pour tes découvertes à toi, Francky : je viens de livre ton dernier post chez toi et découvre avec plaisir The Depreciation Guild qui ne peut que me plaire avec sa guitare très dream-pop Cocteau Twins, et aussi les Wild Nothing que je ne connaissais que de nom, et le beau titre de Yellow Ostrich qui m'était inconnu...
De la grande utilité de la "vie bloguesque" quand même pour élargir ses horizons ! :-)
Sinon, le terme "pop ligne claire" est parfois utilisé par les journalistes, mais ne désigne pas franchement un courant bien défini.. juste une même parenté de style : chansons pop british intimistes, allègres ou mélancoliques au son de guitare claire, dont bien entendu The Smiths sont les maître-étalons.
On pourrait aussi citer The Pale Fountains, Llyod Cole à ses débuts, The Wild Swans, Orange Juice et d'autres petits groupes dont je parlerai peut-être à l'occasion...
Quant à la ligne claire en B.D., je suis un fan absolu du style (Hergé et Jacobs étaient mes dieux, étant enfant) et ce terme ne pouvait donc que me plaire aussi en musique ...
À très bientôt, la maison Blake est toujours ravi de t'accueillir ;-)
Amitiés