jeudi 23 février 2012

Le replay du jeudi : CHEVAL SOMBRE

Malgré l'avalanche de nouveautés qui semblent vouloir nous ensevelir ces derniers temps, ce jour-ci sera l'occasion de s'en détacher temporairement et d'ouvrir une nouvelle rubrique, que j'espère la plus régulière possible. Un prétexte à retrouver vieilleries oubliées ("Memory Of The 80's" pas encore morte!), ressortir disques oubliés, déterrer bizarreries étranges ou revisiter albums non repérés lors de leur sortie. Ainsi, le premier objet de cette série (?) appartient-il à la dernière catégorie.

Honteusement loupé par votre serviteur en 2009, la musique de Cheval Sombre, taciturne animal musical, navigue en cavalier solitaire entre folk et psychédélisme rock, passé et présent, voire futur pour un opus à la singularité somme toute intemporelle.

L'album de ce discret équidé, déjà auteur d'une poignée de EP négligemment égrenés, est un bloc de sérénité flottante et d'accueillante obscurité. Rejeton calme et tranquille du Velvet Underground ayant croisé le folk décharné d'Elliott Smith, le tout ressuscitant le cocon shoegaze aux couleurs psyché rock inventé par les géniaux frères Reid de Jesus & Mary Chain :



Rien de surprenant alors de retrouver aux manettes de producteur-organisateur de cet hypnotique voyage immobile façonné avec patience le nom du sorcier sonore Peter Kember a/ka/ Sonic Boom : l'ex-Spacemen 3, producteur en vue (Panda Bear, MGMT) et maître de la transe néo-psychédélique, a habillé avec sa science de l'écho réverbéré et des dérives électroniques les longues pièces flottantes du très secret Christopher Porpora a/k/a Cheval Sombre.

Entre léthargie onirique, échos musicaux tirés du sommeil paradoxal et lambeaux de folk séminal en lévitation, l'album faussement monolithique de Cheval Sombre tricoté avec patience pendant plus de trois ans, s'il emprunte certes des voies déjà connues, résonne d'une paradoxale fraîcheur. Imposant avec langueur un temps étiré, dilaté, ouvrant une brèche temporelle, une accueillante bulle dégagée d'effets superflus, aux tournures quasi élisabéthaines gentiment mystiques parfois proches d'un Cass McCombs 



Une hypnotique traversée hautement recommandable dont je dois la connaissance grâce aux deux loustics de MGMT et leur copieux choix de titres sélectionnés pour la récente compilation LateNightTales. Comme des étudiants studieux repentants, il n'est rien de mieux parfois que de rattraper son retard, même par les voies détournées les plus inattendues.
Plaisir ineffable de la découverte, même à contre-temps.






1. It’s A Shame
2. Little Bit Of Heaven
3. Troubled Mind
4. Julie Don’t Go Down
5. I Get Around
6. I Found It Not So
7. I Sleep
8. Hyacinth House
9. The World Is Wrong
10. I’ve Been All Around This World
11. The Strangest Thought I Never Had

Cheval Sombre. Cheval Sombre (Double Feature Records) paru en 2009
♥♥♥♥
écouter sur spotify et grooveshark
lire sur indierockmag et la blogothèque 
myspace cheval sombre

2 commentaires:

  1. Je ne connaissais pas Cheval Sombre. En ayant lu qu'il a été produit par l'ex-Spacemen 3 et génie en sciences du son (spécialité néo-psychédélisme hypnotiques) Sonic Boom, je n'ai pu résister à l'écouter. Et j'ai appris que Dean Warheam (ex-Galaxie 500) a été de la partie, le publiant même sur son label !! Terrible.

    Encore une belle découverte grâce à toi, amigos Blake !
    Merci et à +

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  2. Oui, exact, ne l'ai pas mentionné dans le billet mais l'ex-Galaxie 500 était là aussi !
    Me doutais que ça te plairait (je croyais que tu connaissais déjà d'ailleurs).

    Content de te l'avoir fait découvrir du coup, Francky ! :)

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