mercredi 25 mai 2011

BUG INFORMATIQUE, LA SUITE !

Vous ne le croirez pas, mais si le blog reste désespérément silencieux depuis la semaine dernière (alors que samedi 21 devait voir venir un nouveau papier), c'est parce que "Les Chroniques de Blake" sont à nouveau victimes d'une panne informatique !

Et cette fois-ci, venant de mon PC lui-même, ce qui me prive de toute connexion à Internet, donc de tout nouveau message à publier ici et aussi de toute l'actualité de vos blogs à vous !
Ce n'est que grâce à la gentillesse d'une amie équipée, elle, en bonne et due forme - et que je remercie ici - que je vous adresse ces quelques mots en attendant que le bon docteur informatique veuille remettre d'aplomb mon ordinateur vacillant.

En espérant que tout revienne dans l'ordre bien vite car on devient vite orphelin de la blogosphère au bout de quelques jours de diète forcée du net.

À très vite ... j'espère...

mercredi 18 mai 2011

CINÉMA. La vie selon TERRENCE MALICK

L'événement cinéma de la semaine - du mois, du trimestre, voire de l'année ? - est bien la sortie de "The Tree of Life", l'arlésienne cinématographique de Terrence Malick attendue depuis si longtemps.
On se fait la remarque que présenter ce film à Cannes ne fut d'ailleurs pas une bonne idée, tellement l'ambiance de ce raout mondain superficiel n'est pas propice à la réception d'une oeuvre si ambitieuse.

Pensez : l'ermite le plus insaisissable du cinéma d'outre-atlantique ose l'ampleur, la spiritualité et la beauté, bien loin d'un petit monde préférant le trash et les pseudo-scandales.
Rendons plutôt grâce à ce cinéaste toujours à part depuis ses premiers pas, tellement la vision de ce film rêvé par lui depuis 30 ans et indéniablement conçu comme son grand oeuvre, est fait pour replacer le spectateur dans la fonction première du cinéma : l'émerveillement.

Cinéaste de la grâce et du paradis perdu, autant rêveur idéaliste que philosophe hanté par le doute (Les Moissons du Ciel, La Ligne Rouge), le cinéma bigger than life de cet artiste fait soudain paraître le reste du cinéma ou même le quotidien tout petit ou étriqué.
Et jamais avant cet "arbre de vie", le cinéma de Malick n'avait voulu retrouver avec autant de ferveur le chemin des origines, le matin du monde.

Hanté par la transcendance et les références bibliques (Le Livre de Job), par la figure d'un Dieu tutélaire tour à tour interpellé, honni ou supplié par des voix-off chuchotantes, "The Tree of Life" est l'aboutissement d'un cinéma de démiurge, maître d'un film-univers jouant avec l'infiniment grand et le tout petit, le tout avec un mélange d'ambition et de naïveté parfois déroutant.

Volonté panthéiste d'embrasser l'univers entier en confrontant le quotidien d'une famille américaine (dont Brad Pitt est le père exigeant) à la création du monde, vision cosmogonique conçue comme un gigantesque trip métaphysique adjointe à l'évocation sensorielle des verts paradis enfantins, l'ambition peut paraître démesurée ou assez mégalomane.

Mais la force de Malick réside en sa foi viscérale dans le pouvoir du cinéma : son souffle lyrique, sa maîtrise bluffante de l'espace, sa force visionnaire : a-t-on vu images plus saisissantes, étonnantes et mystérieuses que ces kaléidoscopiques visions expérimentales de notre monde, autant d'instantanés vus du point de Dieu ?

Passages renvoyant à la vision du Kubrick de "2001, l'Odyssée de l'Espace", seule référence cinéma clairement avouée.

Si cet aspect opéra visuel s'aliénera certains spectateurs trop pragmatiques, "The Tree of Life" est d'abord un film d'une beauté plastique absolument renversante.
On ne pourra nier la rare puissance d'évocation sensorielle d'une mise en scène élégiaque qui ressuscite par flashs, impressions et souvenirs tout le bouillonnement de l'enfance : découverte, insouciance et tourments mêlés qui sèment dans le coeur de Jack enfant (sensible Hunter McCraken), ensuite adulte (Sean Penn) les ferments d'une haine grandissante pour son père, incarnation de la nature quand sa mère est l'incarnation de la grâce.

Autant de références aux préoccupations philosophiques d'un Malick à la culture "d'honnête homme". Mais l'ample mouvement symphonique de ce film-poème digne des romans et poésies de Henry David Thoreau, ce long chant d'amour à la nature, cette prière apaisée qui semble filmer l'enfance voire toute la vie comme un long été rayonnant et finissant, ne peut qu'émouvoir et renvoyer aux questionnements intimes sur sa propre vie.

On sera heureux de constater que Malick s'inscrit dans cette tradition si américaine d'une vision de l'enfance porteuse d'un regard innocent et vierge comme celles des premiers livres magnifiques de Truman Capote (Les Domaines hantés), Carson McCullers (Le coeur est un chasseur solitaire) ou Harper Lee (Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur).






















Que filme le plus Malick, cinéaste libre qui ose tout ? La cime des arbres, les rayons du soleil couchant, des corps qui s'enlacent, des visages d'enfants radieux ou inquiets : instants fugaces sublimés (grâce à la photographie sublime du génial chef-opérateur Emmanuel Lubezki) en moments d'éternité, illustrés par des classiques à portée universelle (Brahms, Mahler, Bach) dont "La Moldau" de Smetana est le parfait emblème : Malick en super-créateur viserait au film-somme, voire au chef-d'oeuvre délibéré.


Ambition que certains jugent déjà démesurée et versant dans un mysticisme religieux simplet. Admettons : film ténu et complexe à la fois, aspect new age insistant de la fin, durée un peu longue, "The Tree of Life" ne veut pas finir et n'est pas exempt de certains défauts.

Mais d'où vient alors la persistante impression d'avoir été appelé (voire ensuite d'être poursuivi) par cette oeuvre totale ? Par ce voyage au pays de l'enfance que chacun porte en soi, en quête d'une harmonie de vie qui nous échappe à tous, mais qu'on croit avoir trouvé au détour de certains plans renversants de ce voyage imprévu ?

Un curieux mélange de volonté créatrice toute-puissante et d'abandon face aux mystères du monde qui constitue un tour de force cinématographique inédit et la question "chef-d'oeuvre ou pas ?" semble alors secondaire.

Car de ce film aérien et insondable à la beauté triomphante irradie une puissante lumière. Celle-là qui donne envie de retourner prochainement dans la salle obscure et parcourir à nouveau cet itinéraire inédit et marquant : marcher au milieu des étoiles, se baigner au soleil et s'abandonner à la simple mais essentielle conscience de notre vie qui bat, là, ici, maintenant... Grand film, grand moment.

Seul mot d'ordre : voyez absolument "The Tree of Life", film rare, et on en reparle ensuite.

"The Tree of Life" (États-Unis, 2011).
COUP DE COEUR ♥♥♥♥♥
Palme d'Or Festival de Cannes 2011

Réalisation et scénario : Terrence Malick. Direction Artistique : David Crank. Directeur de la photographie : Emmanuel Lubezki. Compositeur : Alexandre Desplat. Production : River Road Entertainment et Plan B. Effets Spéciaux : Double Negative LTD. Distributeur France : Europa Corp Distribution. Durée : 138 mn. Sortie le 17 mai

Avec : Brad Pitt (Mr O'Brien, le père) ; Hunter McCracken (Jack jeune) ; Sean Penn (Jack adulte) ; Jessica Chastain (Mme O'Brien, la mère) ; Laramie Eppler (R.L.) ; Will Wallace (Will) ; Fiona Shaw (la grand-mère).




À noter : la reprise dans les salles françaises le 15 juin de son premier film, "La Balade Sauvage"(Badlands) de 1973 avec Martin Sheen et Sissy Spacek.

le site de The Tree of Life

lundi 16 mai 2011

WESTERN POP. La BO sixties de Danger Mouse & Daniele Luppi


Rien que lundi et nous voici déjà avec une grosse sortie, voire LA sortie de la semaine. Un album nommé tout simplement "Rome". Et une fois de plus, on doit ce projet sorti de nulle part à l'insaisissable Danger Mouse.

Planqué derrière son pseudo qu'on croirait sorti d'un James Bond, Brian Burton, l'homme des projets Broken Bells ou Gnals Barkley - producteur incontournable du moment au même titre que David Sitek ou Dave Fridmann - nous emmène dans une Italie fantasmée : celle du cinéma des années 60 et surtout celle des films mis en musique par Ennio Morricone.


Référence omniprésente revendiquée par Burton (à droite) épaulé de plus par Daniele Luppi (à gauche), l'un des plus disciples actuels d'Ennio, "Rome" est un retour aux sources à la musique qui illustra tant de classiques du cinéma européen, western-spaghettis ou pas.

La bande-son d'un film imaginaire qui confirme le carnet d'adresses fourni de l'énergumène puisqu'en mini-metteur en scène, il a réservé à Jack White et Norah Jones les chansons racontant la vie d'un couple sur un album par ailleurs plutôt orchestral :



Bel exercice de style qui confirme les lubies de musiciens respectueux et scrupuleux (c'est tout fait à l'ancienne, Madame, le tout enregistré en analogique dans la ville éternelle!), l'entreprise réactive tout l'amour qu'on a porté à un cinéma et à des B.O. jamais oubliées. D'autant que sur le premier titre instrumental, on retrouve la voix d'Ella Dell'Orso, la mythique voix de sirène qui a illuminé tant de chefs-d'oeuvre de Sergio Leone :





Ballade d'une qualité et d'une élégance jamais prise en défaut, hantée de-çi de-là par le fantôme de Gainsbourg (la guitare de Black ou Her Hollow Ways), disque à illustrer de ses propres images, "Rome" a au bout du compte le mérite (et la faiblesse aussi) de ressusciter l'esprit musical d'une époque. Mais accuse parfois les limites des entreprises passéistes de ce genre (on pense à Air), voire celles de son auteur.


Danger Mouse & Daniele Luppi - "Black" feat. Norah Jones

Car pour aussi accompli que soit l'hommage, malgré son ambiance garantie vintage et ses guitares western réactivées, au bout du compte l'ensemble reste un poil trop maîtrisé, assez décoratif, comme en retrait.
Y manquent, je pense, la fougue et le lyrisme échevelé qui caractérisait les sommets Morriconiens, voire son versant le plus sombre. Danger Mouse, grand perfectionniste ne se met jamais TROP en danger, avez-vous remarqué ?

Mais on saluera le don de cet homme pour rendre plus troublante la par ailleurs bien fade Norah Jones (ici d'une grande classe sur "Black"), voire un Jack White souvent agaçant, qu'on trouve touchant sur la belle ballade "The Rose With The Broken Neck" :





Et plus largement, sans être vraiment aussi enthousiaste que la majorité de l'accueil critique reçu actuellement par "Rome", on ne reniera pas le plaisir éprouvé par ce distrayant itinéraire italien. Romantisme classique, mini-cinéma intime et souvenirs sixties garantis qui donnent de suite envie de revenir aux originaux : pas une si mauvaise récolte finalement pour un disque finalement agréable et léger.

Tracklist :
1. Theme Of Rome
2. The Rose With The Broken Neck (feat Jack White)
3. Morning Fog Interlude
4. Season’s Trees (feat Norah Jones)
5. Her Hollow Ways Interlude
6. Roman Blue
7. Two Against One (feat Jack White)
8. The Gambling Priest
9. The World Interlude
10. Black (feat Norah Jones)
11. The Matador Has Fallen
12. Morning Fog
13. Problem Queen (feat Norah Jones)
14. Her Hollow Ways (feat Jack White)
15. The World (feat Jack White)


Danger Mouse & Daniele Luppi. "Rome" (EMI Records)
♥♥ (♥)
Sortie ce lundi 16 mai
en écoute sur Deezer et Spotify et 3 titres sur la Playlist Pop
autres avis sur Hop Blog, Le Noise et Culturopoing

Rome

dimanche 15 mai 2011

WEEK-END POP (fin). La fiesta I'm FROM BARCELONA

L'avenir pop serait-il aussi dans les chorales pop ? Promis, c'est la dernière fois que je vous fais le coup.
En plus je ne vous cacherai pas que "Forever Today" est un disque que j'ai mis longtemps à extraire de la pile de nouveautés du printemps, mais on ne va pas se plaindre d'avoir le choix. D'autant que j'ai toujours eu un faible pour la production fort ludique de ce groupe pas comme les autres.

I'm from Barcelona : un collectif suédois mouvant et énergique, entre chorale alternative et bande d'allumés enthousiastes, formule dont le rock indépendant raffole depuis les années 2000 (Of Montreal aux U.S.A., Broken Social Scene au Canada ou Mùm en Islande).

La seule différence étant qu'à l'initiative de leur leader Emanuel Lundgren, ses (nombreux) amis étaient juste musiciens amateurs, avant qu'il ne les réunisse en un méga-band de 28 hurluberlus.

Création à l'enthousiasme communicatif, un disque d'I'm from Barcelona inspire à la joie de l'instant, incitée par leur atmosphère de fanfare alternative comme leur "Let Me Introduce My Friends" inaugural de 2006 en témoigne :



Alors pourquoi donc ai-je légèrement dédaigné au début ce troisième opus à la pochette bleue ? Avais-je gardé le souvenir de "27 Songs" leur album longuet de l'année dernière où chaque membre avait enregistré son (inégale) chanson ?
Ou parce que, "Forever Today", après première impression me paraissait semblable tout le long, moins surprenant, plus lisse.

Que nenni : une fois correctement réécouté, "Forever Today" est un pur petit bonheur printanier. Les suédois, pourtant toujours aussi joyeux, semblent être allés à l'essentiel en s'autorisant moins de digressions inutiles. Un virage qu'on peut taxer plus "pro" mais finalement plus efficace :



Seul mot d'ordre : de la pop et pas de chichis. Collection de bombinettes électro-folk-pop au son carré (peut-on résister on à Get In Line ou Battleships?) mais toujours au style fou-fou et tout cuivres dehors à l'arrière-plan, ce disque évident au sourire permanent semble n'avoir pas d'autre but que de vous mettre en joie sans niaiserie en tapant du pied, le tout unifié par la seule voix d'Emanuel Lundgren :



Voilà une musique modeste sans prétention nullement destinée à changer la face de la pop, mais qui célèbre avec pertinence la joie d'être là, ensemble. La force est-elle dans le groupe ("Come On" comme ils le chantent si bien) ?

Vaste question, mais on ne peut que leur souhaiter que ce recentrage payant ne leur ouvre les portes d'un public plus large. Lequel, s'il a de bonnes oreilles, ne pourra qu'élire leur galette comme un des disques officiels de "feel good music" du printemps... et au-delà !



Et en passant, ça m'apprendra à écouter trop vite un disque !

Tracklist :
1. Charlie Parker
2. Get In Line
3. Battleships
4. Always Spring
5. Can See Miles
6. Come On
7. Skipping A Beat
8. Dr. Landy
9. Game Is On
10. Forever Today

I'm From Barcelona. "Forever Today" (EMI Records/Virgin)
sorti le 21 mars

♥♥♥
à découvrir sur deezer et spotify
chronique sur hop blog et avis sur music story

I'm From Barcelona

samedi 14 mai 2011

WEEK-END POP (2). Le revival GAYNGS

Recyclons, recyclons... L'avenir pop, en plus des collectifs, serait-il aussi dans le revival soft-rock ? Hé oui, si les artistes recyclent et récupérent, faut pas se gêner, moi aussi.

À première vue, Gayngs a tout pour qu'on ne le prenne pas au sérieux. Un "super-groupe" au logo voyant digne des mastodontes rocks d'une autre époque.
Un personnel fluctuant, où l'on retrouve/découvre des membres d'indie bands qui vont des méconnus Solid Gold, Megafaun, The Rosebuds à deux membres de Bon Iver, dont carrément Justin Vernon ou un comparse d'Andrew Bird. Un emballement médiatique de la presse anglo-saxonne, voire un buzz pour "The Guardian" autour de leur concept.

Et surtout, le super-projet (25 membres!) de l'hurluberlu Ryan Olson, à la dégaine de night-clubber en goguette qui s'est mis en tête de réhabiliter le soft-rock millésimé seventies. Et principalement celle des (adorés ou détestés) Ten CC, les maîtres de la pop soyeuse qui tournait en boucle sur les radios de notre enfance. Plus exactement, les auteurs de l'immortel "I'm Not In Love", paragon du slow aux choeurs irréels en cascade :



Chanson à la fois intouchable et kitsch, qui obsède apparemment l'ami Olson qui tourne autour de cet astre pop comme un satellite perdu en rotation. "Relayted" est ainsi un étrange objet discographique, en décalage spatio-temporel - qui ose citer si franchement cette influence maintenant ringarde ? - mais aussi typiquement de notre époque, très "tendance" :



N'a-t-on pas vu ces dernières semaines voire années, se déployer toutes ces seventies brandies en étendard comme un âge d'or musical inatteignable ? De la synth-pop de Twin Shadow, la chillwave de Toro Y Moi au folk sous influence seventies d'Iron And Wine et surtout la néo-soft-pop de John Grant ou Destroyer avec "Kaputt", la sphère rock indé n'en finit pas d'arpenter les années 70 à la recherche d'un eldorado musical vintage révolu, mais toujours inspirant.













Comme un chevalier parti dans sa croisade pour la réhabilitation des vocaux vaporeux, des claviers cotonneux et des saxophones plaintifs et langoureux (!), Gayngs propose un singulier voyage.
Car on ne sait si l'album oscille entre l'exercice de style pastiche, l'hommage sincère (Olson y reprend le tube "Cry" de Goldley & Creme, duo originel de Ten CC), virages expérimentaux et parfois longuets - avec des titres de 7 mn, rien d'étonnant - ou funk-pop songs sur orbite en fin de parcours (Crystal Rope) :



Évidemment, cela nécessite de l'auditeur un temps d'acclimatation à cette atmosphère hors d'âge. L'aspect conceptuel de super-groupe de studio cède alors le pas à un décollage en apesanteur, entre passé et présent, largage complet des amarres (Spanish Platinum) ou électro pop pré-Daft Punk (Ride) :



Bizarre album
auquel on adhère sur la longueur, le tout ne se départissant pas d'un flirt avec le mauvais goût et un côté foutraque mais furieusement nostalgique. Une preuve avec le visuel kitscho-réjouissant de la pochette intérieure :


Un retour assumé à l'époque où des super-producteurs oscillants entre mégalo pure et easy listening grand public (Trevor Horn, Rick Ocasek, Thomas Dolby) construisaient des cathédrales sonores splendides et dérisoires, bulles pop vite démodées mais en quête d'éternité. Le destin des Gayngs ? À vous de voir.

Tracklist :
1. The Gaudy Side Of Town
2. The Walker
3. Cry
4. No Sweat
5. False Bottom
6. The Beatdown
7. Crystal Rope
8. Spanish Platinum
9. Faded High
10. Ride
11. The Last Prom On Earth
Gayngs. "Relayted" (Jagjaguwar) (2010) ♥♥♥
en écoute sur Spotify
chroniques sur Esprits Critiques et Little Reviews (pour ce dernier, je ne suis pas d'accord, mais au moins ça appelle au débat)

myspace Gayngs

vendredi 13 mai 2011

WEEK-END POP (1). L'allégresse LEISURE SOCIETY


L'avenir pop serait-il dans les groupes à large formation et les collectifs ? On peut se poser légitimement la question quand notre oreille ravie tombe par hasard sur "Into The Murky Water", le deuxième album des anglais de The Leisure Society.


Une "société des loisirs" bien nommée qui, à l'instar des Dark Dark Dark, Lost In The Trees ou la chorale alternative de I'm From Barcelona - tiens, on devrait reparler d'eux sous peu - distille un ineffable bonheur musical. Le tout avec un goût d'artisan discret pour les compositions légères et délicates proposées dans un emballage acoustique d'un goût classique du meilleur effet.


"Into The Murky Water" - The Leisure Society


Après leur premier LP "The Sleeper", opus folk-pop remarqué par la critique en 2009, malheureusement ignoré par moi, le groupe de Nick Hemming et du producteur Christian Hardy nous propose une des plus pures cures de jouvence du printemps.
En nous plongeant aux racines d'une pop évocatrice de jardins pimpants et de villages ancestraux sous le soleil ou la pluie aussi, The Leisure Society offre à tous une régénérante virée plus british que nature.



Une embardée au-dessus de laquelle trône la figure tutélaire de Ray Davies, génie trop sous-estimé des Kinks, qu'il faudra bien un jour distinguer autant que les Beatles, Beach Boys, Byrds ou autres Doors au panthéon des originelles années 60 qui ont façonné les canons pop.

Et c'est bien simple, si cette formation considérée comme la plus américaine de Grande-Bretagne n'est pas prochainement contactée (ou jalousée) par notre bien-aimé Neil Hannon, c'est à douter des capacités auditives de notre irlandais préféré !
Une référence évidente, tant les inflexions de la voix stylée de Nick Hemming évoquent celles du chanteur de l'indispensable Divine Comedy.

Mélange d'euphorie mélodique insouciante (Dust On The Dancefloor, You Could Keep Me Talking, invitation à la danse avec des cordes déchaînées) et de rêveries atmosphériques (I Shall Forever Remain An Amateur, Our Hearts Burn Like Damp Matches), cette ballade ne se départit pas d'une finesse de composition et d'une élégance jamais prises en défaut :



Production qui fait la part belle aux choeurs, instrumentation subtile et surtout arrangements de cordes et bois d'un raffinement "Georges Martinien" grande époque, cet album entre folk de chambre et fanfare pop baroque est ensoleillé mais changeant comme une ballade dans la campagne anglaise entre deux averses :



Le disque pop de saison que n'ont pas réussi Noah and The Whale, par exemple. Pas grave, plongeons-nous avec joie dans cette musique indatable, au même titre que les efforts de Belle & Sebastian et The Coral.
Tout cela certes référencé, mais évitant tout effet "d'époque" ou de nostalgie mal placée. La marque d'un talent certain, non, tout simplement ?

Tracklist :

1. Into The Murky Water
2. Dust On The Dancefloor
3. Our Hearts Burn Like Damp Matches
4. You Could Keep Me Talking
5. Although We All Are Lost
6. This Phantom Life
7. The Hungry Years
8. I Shall Forever Remain An Amateur
9. Better Written Off (Than Written Down)
10. Just Like The Knife

The Leisure Society. "Into The Murky Water" (Full Time Hobby/PIAS) ♥♥♥
sorti le 2 mai

en écoute sur Deezer et Spotify 3 titres sur la Playlist Pop
chroniques sur Le Noise et La Musique à Papa
 
myspace The Leisure Society

jeudi 12 mai 2011

CINÉMA. Festival : La Rochelle vs Cannes

Le temps file et le joli mois et déjà bien entamé. Preuve irréfutable : le festival de Cannes a déjà déboulé et je ne l'ai pas vu arriver.


Remarquez, je vous dis ça mais voilà bien longtemps que les flashs et les strass cannois ont fini par me lasser... sans compter que les médias (Canal+ et tutti quanti) à cette occasion se transforment plus en paparazzis bling-blig avides de potins que de tenter de nous parler vraiment de cinéma.

Cannes, malgré ta ration incroyable de films, de réalisateurs et de stars au mètre carré, tu a fini par me lasser et ta vision "pipoliseé" de la planète ciné est un cirque dont je connais trop les trucs et les numéros.
Oui, bien sûr, voir Bobby de Niro applaudi en standing ovation ou Bernardo Bertolucci poussant à s'indigner contre Berlusconi sont les jolies moments d'une soirée d'ouverture par ailleurs platounette.








Et évidemment, je verrai ici ou là sans déplaisir au hasard un Michel Piccoli, une Uma Thurman, un Gus Van Sant, un Almodovar ou une Deneuve papoter avec les journalistes, d'autant que Cannes est toujours le bon moyen de rester informé de l'actualité ciné toute fraîche.
Qui sait, on pourrait même avoir une interview du très secret Terrence Malick dont le plus qu'attendu "The Tree of Life" sort enfin ce mercredi 18 en salles...

Et cette année, avouons que son affiche "Faye Dunayienne" est - pour une fois - un modèle de cinéphilie et d'élégance, jugez plutôt :

site du Festival de Cannes
site de Canal+ cannois
Mais finalement, plutôt que de s'attarder sur cet évènement dont les médias nous rebattent les oreilles, dirigeons notre attention sur un festival se tenant à deux pas de chez moi, et ce n'est pas une expression !
Le 39ème Festival International de Film de la Rochelle rouvre ses portes dans un petit mois et demi à peine, il est temps de le claironner partout !

Vous savez déjà toute l'affection que je porte depuis maintenant bientôt dix ans à ce rendez-vous annuel, voir ici. Un rendez-vous conviant tous les dévoreurs de pellicule qui marie grands classiques, raretés, rétrospectives et nouveautés toutes fraîches, d'ailleurs empruntées à Cannes, il n'y a pas de hasard ...
Le tout sans compétition ou palmarès injuste. Juste du cinéma et du plaisir tous azimuts, de la cinéphilie pointue et éclectique mais joyeuse, et le tout devant le vieux port au soleil, du 1er au 10 juillet prochain.
Chaque année, on se demande si on on ira ou pas à ce nouveau cru rochelais, si on aura d'abord le temps (et l'envie) de patienter dans des files d'attentes bondées, de faire des choix cornéliens - pensez donc : 15 écrans, 300 films, on ne peut pas être partout ! - et d'abîmer ses mirettes devant des films à la file...
Et puis, une fois les beaux jours revenus, que voulez-vous, on craque et on attend impatiemment le début des hostilités.

Alors, comme chaque année, demandez le programme. Vite, une petite sélection :

D'abord, puisqu'il illumine l'affiche de Stanislas Bouvier, l'intégrale du maître du rire muet Buster Keaton ; Une exposition et un hommage au scénariste prolifique Jean-Claude Carrière en sa présence ; Un éclairage sur l'oeuvre du jeune cinéaste exigeant Bertrand Bonnello présent avec la projection de son dernier film "L'Appolonide" ;






La découverte du réalisateur québécois Denis Côté ; Le réalisateur africain Mahamat-Saleh Haroun ; Une Leçon de Musique autour de Maurice Jarre bien venue puisque le plat de résistance de cette année est l'intégrale de David Lean, l'immense cinéaste anglais dont l'oeuvre longtemps taxée d'académique figure au rang des classiques stylés du 7ème art.

Tant de films à redécouvrir (Oliver Twist, Vacances à Venise, La Fille de Ryan) derrière la statue de "Lawrence d'Arabie".
Le programme est loin d'être complet (films mexicains, programmation enfants, Nuit Blanche) et avant de traîner autour des salles du Dragon ou de La Coursive et d'établir vos choix du jour, traînez donc par curiosité sur le site officiel du Festival qui n'est là que pour vous ICI MÊME.

En attendant de peut-être vous retrouver en photo avec les déléguées du Festival Prune Engler et Sylvie Pras, comme les cinéphiles visibles ici. Mais ne cherchez pas, je n'y suis pas !

En tout cas, habitués ou pas du rendez-vous, vivement le 1er juillet. Qui sait, on s'y verra peut-être ?

On ne se quitte pas sans avoir admiré l'affiche de cette année :

article sur Culturopoing

Festival du Film de La Rochelle